Affaire CGT/Zemmour: quand la reductio ad Hitlerum permanente dévoile une part d’inconscient antisémite

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Par Céline Pina

Céline Pina analyse une séquence très embarrassante pour la CGT de Sophie Binet.
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« Tu prends le train pour Auschwitz ? » : un cheminot de la CGT aurait apostrophé ainsi Éric Zemmour. Interpellé pour propos antisémites sur le quai, Frédéric Tronche, le syndicaliste mis en cause aura bien du mal à les démentir. Dans la foulée de l’insulte proférée, il a en effet posté sur son compte Facebook « Zemmour dans mon train. Je vérifie si le train va bien à Limoges… Peur qu’il aille en Pologne.»
Une séquence très embarrassante pour la CGT qui dévoile un vieux fond antisémite que l’arrivée en masse de militants, pas toujours très clairs vis-à-vis de l’islamisme, a réactivé. Mais pour contrer une réalité qui témoigne du fond antisémite d’une certaine gauche, il y a toujours le combo : victimisation et mauvaise foi. De précieux alliés que la patronne de la CGT, Sophie Binet, a immédiatement appelés en renfort. Cela donne : « Frédéric Tronche interroge le contrôleur pour savoir si le train ne va pas à Vichy. Résultat : il est en GAV depuis 14h30 accusé… d’antisémitisme. Tout va bien ! » La référence à Auschwitz est évacuée habilement. Sauf que cette deuxième version ne raconte pas du tout la même histoire que la première. Pourquoi?
En renvoyant Eric Zemmour en tant que Juif à Auschwitz, Frédéric Tronche en appelle à la haine, à l’élimination d’une personne qu’il considère comme un ennemi. Selon lui, celui-ci ne mérite pas de vivre. L’envoyer à Auschwitz, c’est l’envoyer symboliquement à la mort. Le faire avec autant de désinvolture, c’est faire fi de l’horreur que furent le nazisme et la Shoah. Curieux pour des gens pour qui le procès en fascisme est l’insulte suprême. Mais, entre antifascisme et antisémitisme, pour certains le choix est vite fait et ce militant a bien choisi une référence antisémite.
En revanche, la tentative de contre-feu de Sophie Binet retourne bien à la logique réduction ad hitlerum et le fait intelligemment. La référence à Vichy renvoie Éric Zemmour à la collaboration avec le nazisme et à son interprétation pour le moins contestable historiquement, et c’est un euphémisme, du personnage de Pétain. La dirigeante renvoie alors Éric Zemmour non à sa judéité mais à l’extrême-droite collaborationniste et fait appel à un inconscient collectif français pour qui cette référence est un repoussoir.
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Le problème c’est que cette version est fausse et que la première est corroborée par le post de Fréderic Tronche. Cela éclaire d’un jour nouveau les violences que le dirigeant de « Reconquête ! » a subies lors de sa signature du samedi 17 juin, à Brest. La violence des militants CGT est-elle toujours liée à son positionnement politique, ou parfois aussi au fait qu’Eric Zemmour soit Juif ? Dans les deux cas, le soutien de la CGT à un syndicalisme pour qui le recours à la violence est légitime pour faire taire qui ne leur convient pas idéologiquement parle d’une dérive totalitaire. Si elle se pare aussi d’antisémitisme, on peut se demander si le ventre d’où va sortir la prochaine bête immonde totalitaire ne grossit pas à gauche…
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1 Comment

  1. Paul06 dit :

    La Gauche nupeste a choisi les valeurs de Corbyn. La melenchonisation de notre société me rend Zemmour fort sympathique, voire Le Pen et jamais je ne voterai pour un candidat issu de cet egout anti-juif, anti-israelien.

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