AVEYRON : Hommage à Odette Herzog

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Association pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron
Simon Massbaum, de l’AMDJA (Association pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron), nous prie d’insérer :
«Le 11 décembre, Madame Odette Herzog nous a quittés à l’âge de 99 ans.
Elle était née Rosenfeld, le 17 décembre 1917, à Rodez, d’une famille d’horloger-bijoutier qui tenait une petite boutique place du Bourg. Jeanne et Philippe Rosenfeld, ses parents, reçoivent la nationalité française en 1926. Ils étaient arrivés en France en 1913, puis, quelques mois après, à Rodez, venant de l’empire austro-hongrois en pleines turbulences internes. D’origine juive, les parents d’Odette, par protection sans doute, l’avaient fait baptiser catholique à sa naissance, ainsi que ses frères. Après sa scolarité, elle aidera sa famille avec son fiancé François Herzog jusqu’au mois de décembre 1941, Odette Rosenfeld se marie en février 1942 et devient Mme Herzog.
Le 22 avril 1944, Rodez, occupée par les troupes allemandes, subit sa seule rafle antisémite, lors de laquelle 37 hommes, femmes et enfants seront arrêtés par la Gestapo allemande accompagnée de miliciens français. Malgré son incompréhension totale, Odette Herzog fera partie de la rafle.
Avec ses compagnons, elle restera plus de quinze jours enfermée à la prison de Burloup à Rodez, aujourd’hui université Champollion. Elle eut la force de s’occuper comme une éducatrice des jeunes emprisonnées apeurées.
Tous transférés au camp de Drancy, ils seront déportés vers les camps d’extermination en Pologne et dans les pays baltes.
Odette Herzog, déportée à Auschwitz par le convoi n. 74 du 20 mai 1944, reviendra par chance de l’innommable ainsi qu’Huguette Zirlis, Janine Blum et Suzanne Waligora (survivantes aussi mais disparues récemment).
Elle reprendra goût à la vie grâce à sa force de caractère. Avec son mari François, ils continueront la petite horlogerie familiale. De cette reconquête de la vie naîtra Jean-François.
François et Odette Herzog prendront une retraite bien méritée, puis Odette, veuve depuis 2003, vivra pour moitié à Rodez et son cher Aubrac l’été et alternativement à Nice en hiver.
Nous l’avions rencontrée en 2007 au moment des préparatifs à l’inauguration de la plaque nominative en mémoire des Juifs déportés de Rodez. Elle avait pu participer, malgré quelques difficultés de santé, à la cérémonie du 16 juillet à la ‘‘mémoire des victimes des crimes antisémites de l’État français ».
Même si elle en était digne, Odette Herzog-Rosenfeld avait refusé à plusieurs reprises de figurer sur le tableau d’attribution de la décoration de chevalier de la Légion d’honneur.
Malgré les périodes les plus sombres de l’Histoire des Ruthénois, beaucoup se souviendront de cette famille de commerçants qui, depuis le début, aura acquis la sympathie des habitants du piton.
À titre personnel, je garderai le souvenir d’une femme de conviction au regard perdu mais dont les éclats de rire resteront figés dans ma mémoire.
À son fils Jean-François, à toute sa famille, à tous ses amis et proches, j’adresse, au nom de l’Association pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron, mes plus sincères et profondes condoléances.
Nous serons à vos côtés lundi 16 janvier, à 14 h 30, en l’église Saint-Amans de Rodez.
Chère Odette, reposez en paix !»
Source :
http://www.ladepeche.fr/article/2017/01/15/2496714-hommage-a-odette-herzog.html

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1 Comment

  1. Falk Stéphane dit :

    Bonjour,
    JE viens de découvrir votre article et je souhaiterais vous remercier pour le discret bien que a mes yeux présent hommage rendu a ma mère Suzanne Waligora
    Merci
    Stephane

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