Bernardo Enrico, encore un effort, on n’est pas seul

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Par Meir Ben Hayoun.

BHL multiplie les interviews en concomitance avec la parution de son dernier livre. C’est très bien de soutenir Israël comme il le déclare sans ambages. En revanche, cela n’octroie pas un chèque en blanc pour diffuser des infos remaniées par lui sur la société israélienne qui est pourtant délibérément de droite. D’autre part, quelle condescendance pour la démocratie israélienne que de vouloir l’assigner à ce qu’on croit souhaitable et à ce qu’on voudrait qu’elle soit quand on n’en partage pas le destin.

« Solitude d’Israël » est l’intitulé de son livre. Israël n’a aucune raison de se sentir seul et n’est pas en mal d’affection. Au contraire. Certes il y a des problèmes avec des gouvernements étrangers, avec l’ONU et notamment avec la Maison Blanche et des protestations véhémentes contre Israël à travers le monde.

Or un récent sondage de l’institut Harvard Harris aux Etats-Unis révèle que 82% des citoyens américains soutiennent Israël dans sa guerre contre le Hamas et que le Premier ministre Netanyahou y est plus populaire que le leader de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer après les insidieuses déclarations de ce dernier.

En France, le matraquage médiatique palestiniste incessant contre Israël. Un récent sondage de l’IFOP apprend que 55% des Français soutiennent Israël dans sa lutte contre le terrorisme et 59% prônent un renforcement de la coopération sécuritaire entre la France et Israël. Résultat plus qu’inouï pour tout observateur assidu de l’interface Israël/France.

Au Brésil après les déclarations anti israéliennes du Président Lula, des manifestations géantes de solidarité avec Israël proportionnelles aux défilés des carnavals de Rio.

Même en Afrique du Sud au moment où ce pays déposait une assignation contre notre Etat au CJI, noirs et blancs ensemble soutenant Israël dans une ferveur non dissimulée.

Idem en Nouvelle Zélande où depuis le 7 octobre en public les danses traditionnelles de guerre mauri, le « Haka for Israel », en soutien pour l’Etat juif et pour la libération des les otages. Et ainsi de suite dans des endroits insolites dans le monde entier, des événements émouvants d’amour ardent pour le peuple juif et pour son combat.
Le titre de BHL risque donc d’entretenir un mythe négatif et bien d’autres inexactitudes.

La société israélienne, BHL ne la connait que très superficiellement et n’essaye même pas de la rencontrer dans ses strates populaires quand il passe en coup de vent en Israël. Même les Israéliens originaires de France et d’Algérie comme lui s’exprimant dans sa langue, il ne tente pas d’avoir avec eux un vrai débat. Pourtant les interlocuteurs ne manquent pas. Il se contente d’universitaires de gauche lui ressemblant.

A cet égard une anecdote édifiante. Lors d’une conférence à Jérusalem vers 2006 ou 2007 sur le thème « Benny Lévy et Sartre ». Un sujet au demeurant très intéressant. BHL soutenait que Sartre à la fin de sa vie aurait poussé Benny Lévy zal à approfondir sa quête le menant au retour à l’orthodoxie juive la plus stricte. Pour défendre cette thèse, BHL a arrondi les angles à l’excès. Beaucoup dans le public ayant connu intimement Benny voulaient en débattre. Or BHL s’était pointé sur la scène avec tout le maniérisme d’une star du show business. Et la phase questions et réponses qui clôt ce type de rencontre a été annulée. Le public n’a pas été autorisé à intervenir. Certains ont essayé, mais il est parti provoquant un mécontentement général. C’en était grossier d’arrogance de la part de BHL envers un public francophone dont certains avaient fait le déplacement de loin.

Il est à préciser que quelques années plus tard, en 2010, juste après l’appel de Jcall, lors du colloque de l’ambassade de France à Tel Aviv sur le thème de la démocratie, les francophones d’Israël n’ont pas donné leur part au chien. BHL s’y est fait chahuter par ce public comme jamais il ne l’a été de sa vie, ni en France ni ailleurs. Il l’avait mauvaise. Certains d’entre vous lisant ces lignes s’en souviennent. La veille, à l’ouverture du colloque, BHL avait été vu sortir d’une limousine noire avec quatre, pas deux, ni un, mais quatre gardes du corps (?!) Ça faisait clinquant, prétentieux. La ministre de la culture du Gouvernement Netanyahou, Limor Livnat, n’était venue à ce colloque qu’avec un seul garde du corps. Qui à Tel Aviv allait s’en prendre à BHL ? Personne ne songeait à l’agresser, ni à l’insulter, ni à l’injurier. Juste ils l’ont chahuté pour lui signifier leur indignation suscitée par sa signature sur Jcall.

Rappelons-le, Jcall était un appel d’intellectuels juifs européens (dont Alain Finkielkraut, Boris Cyrulnik et d’autres) à la communauté internationale pour mettre sous tutelle Israël. C’est-à-dire exiger des pays dits démocratiques d’imposer à l’Etat juif le suicide appelé « solution à deux Etats ». On avait déjà vu comment cette perspective nous avait littéralement explosé au visage avec Oslo. Et de surcroit en avant-première avec le retrait de la Bande de Gaza ce qu’une telle solution nous réservait. Mais BHL n’a toujours pas saisi la relation de cause à effet pourtant grosse comme une montagne d’une telle approche.

La majorité des Israéliens ont mandaté le gouvernement israélien actuel et refusent qu’un Etat d’invasion arabe qui serait immanquablement nazislamiste soit érigé sur la partie centrale de la terre d’Israël, en Judée Samarie et à Jérusalem. Israël, ce ne sont pas comme l’affirme BHL les gens de gauche qui font certes beaucoup de bruit et manifestent contre le Gouvernement Netanyahou. Ce Gouvernement est on ne peut plus légitime, plébiscité par la majorité des Israéliens. Benny Gantz que BHL porte aux nues dans cette interview est une marionnette de l’administration Biden comme en son temps le Général Pinochet au Chili était une marionnette de l’Administration Nixon.

Gantz que BHL dans ses fantasmes croit qu’il dirige la guerre à Gaza n’est qu’un ministre sans portefeuille et n’a pas été choisi comme Premier ministre d’Israël par l’électeur israélien.

Il serait temps pour BHL dans ses propos de se conformer à la réalité et à la vérité israéliennes concrètes, sinon, ce qu’il raconte n’est que très peu fiable.

Dans toutes les interviews susmentionnées, BHL déclare qu’il n’est plus le même depuis le 07 octobre. Vraiment ? Il nous prêche toujours les solutions qui ne se sont soldées que par des horreurs en série pour nous. En nous affirmant que l’initiative de Genève était souhaitable, BHL ne fait aucun travail d’introspection. Le 7 octobre ne l’a pas changé et il continue de se faire des films et de jouer avec notre réalité comme avec de la pâte à modeler.

Toutefois, terminons sur une note positive et optimiste. Louons le fait que Bernardo Enrico reste solidaire de l’Etat juif et ne se joint pas à la meute des bouffons des plateaux TV à faire leur fausse piété d’appels au cessez-le-feu. Ceux qui font le coup de l’empathie tous azimuts, l’empathie pour les victimes du massacre du 7 octobre, et l’empathie pour les nazislamistes « à qui il faut enfin un Etat » – cette fausse symétrie de posture de coquetterie servile avec les Delphine Horsvaleur, Nathan Devers, et des universitaires comme Dominique Moïsi, Alain Dieckhoff et autres se disant « proches d’Israël » qui vont jusqu’à admettre que Tsahal aurait commis des crimes de guerre sans savoir lesquels, ni où, ni comment.

Heureusement pour lui, BHL s’est singularisé par rapport à ces personnages qui ne sont pas des « Juifs de service », mais des Juifs hors service.

Meir Ben Hayoun.

happywheels

2 Commentaires

  1. dan-daniel dit :

    Ça fait du bien de vous lire concert Israël…..
    Mais on peut comprendre BHL , il a bcp de peine concernant ce sui s est passé en Israël et quand il voit toute cette haine de certains, il ressent une certaine solitude….et je ne trouve pas qu il a tort….pour bcp le 7 octobre est du passé et n est qu un « détail  » de l histoire…..et ça fait mal au cœur…..

  2. David dit :

    Ne nous trompons d’ennemis on connaît BHL…Il est comme il est…. mais il est beaucoup mieux que d’autres gauchistes juifs . Malgré tout même d’une couleur différente il est des nôtres . Il en prend quand même dans la gueule .
    Alors soyons magnanimes envers lui .

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