La dernière veste d’Hitler adjugée 275 000 euros à un mystérieux acheteur

Certains effets personnels de personnalités nazies ont été vendus, samedi à Munich, lors d’une vente aux enchères décriée.
Lors d’une vente aux enchères controversée, samedi à Munich, un homme a acheté des effets personnes ayant appartenu à Adolf Hitler pour plus de 600 000 euros.
Qui est ce mystérieux acheteur, qui se présente comme étant argentin? Samedi, cet homme a déboursé plus de 600 000 euros lors d’une vente aux enchères controversée portant sur des effets personnels de nazis, organisée par la maison Hermann Historica, à Munich. L’événement était intitulé « Hitler et les dirigeants nazis: un regard dans l’abîme du mal ».
Le quotidien allemand Bild affirme que lors de ces trois heures de vente, l’acheteur, surnommé « l’acquéreur du deuxième rang », s’est notamment offert la dernière veste d’uniforme d’Adolf Hitler pour 275 000 euros, les sous-vêtements « partiellement moisis » de Herman Göring pour 3 000 euros et les chaussettes du dictateur, pour la modique somme de 18 000 euros.

« Un homme de paille travaillant pour un collectionneur privé? »
D’autres paires de chaussettes et des cravates d’Adolf Hitler étaient également proposées à la vente, en même temps que des nappes lui ayant appartenu, que son attestation fiscale concernant la taxe sur les chiens et qu’un bout de corde qui a servi à pendre le rédacteur en chef du journal de propagande nazi Der Stürmer. Ils étaient détenus par l’ancien médecin de l’armée américaine John K. Lattimer, chargé de la santé des accusés lors du procès du Nuremberg des responsables du régime nazi. Il a conservé ces objets jusqu’à sa mort en 2007.
Bild note que leur principal acquéreur portait le numéro 888 – rappelant le « 88 » cher aux néo-nazis pour figurer les premières lettres de « Heil Hitler ». Ce mystérieux acheteur, tout de noir vêtu et qui s’exprimerait dans un anglais teinté d’un accent espagnol, a affirmé venir d’Argentine. Il destinerait ses achats à un « musée », sans davantage de précision. Bild s’interroge: « S’agit-il d’un homme de paille travaillant pour un collectionneur privé? » Et de rappeler qu’après 1945, de nombreux nazis ont rejoint l’Argentine.
Le reporter du quotidien bavarois Süddeutsche Zeitung, affirme quant à lui avoir vu deux hommes, portant les mêmes habits noirs et s’exprimant tous les deux en anglais, avec un accent espagnol, se relayer avec la carte de l’acheteur 888. Dans la salle, un reporter de Bild rapporte aussi la présence de « jeunes couples, des hommes âgés et des crânes rasés musculeux avec des tatouages tribaux ».
« Consciente de l’histoire funeste allemande »
La maison d’enchères Hermann Historica avait pourtant interdit à la presse d’assister à cette vente polémique. Elle avait aussi décidé de ne pas ouvrir son catalogue au public pour éviter d’attirer les néo-nazis. Dans un communiqué, Hermann Historica a affirmé que son objectif était « de ne pas déranger la paix sociale ou de blesser des sentiments » et s’était dit « tout à fait consciente de l’histoire funeste allemande de 1933 à 1945 ». Jeudi, le Conseil central des juifs d’Allemagne avait manifesté son indignation face à cette vente aux enchères, qualifiée de « scandaleuse et abjecte ». Le maire de Munich avait lui aussi fait part de sa colère.
En avril 2014 en France, la vente d’une quarantaine d’objets nazis ayant appartenu aux deux responsables du 3e Reich, dont des passeports et de la vaisselle, avait été annulée après l’intervention de la ministre française de la Culture, Aurélie Filippetti, auprès de la maison Vermot de Pas.
Source :
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/la-derniere-veste-d-hitler-adjugee-275-000-euros-a-un-mysterieux-acheteur_1804022.html