Le petit-fils du commandant du camp d’Auschwitz en conférence mercredi à Hayange

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Petit fils du commandant du camp d’Auschwitz, Rainer Höss viendra, mercredi, à Hayange et Serémange-Erzange, témoigner de ce lourd héritage et de son engagement contre le racisme et l’antisémitisme.
Oui, ma famille avait la belle vie à Auschwitz… » C’est une petite phrase parmi d’autres que Rainer Höss découvre dans les mémoires de son grand-père. Né en 1965, Rainer est le petit-fils de Rudolf Höss, commandant du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, de 1940 à 1944, où plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants furent exterminés par les nazis.
Rainer Höss n’a jamais connu son grand-père. Face au mutisme de son père, un homme violent, et de sa grand-mère restés fidèles à l’idéologie nazie, ce n’est qu’adolescent qu’il découvre cette terrible réalité. « Il m’a fallu des années pour prendre peu à peu la mesure de l’horreur qui émanait des souvenirs de mon grand-père », témoigne-t-il.
Une fois adulte, tous liens coupés avec sa famille, il n’aura de cesse de se documenter sur cet homme qui lui fait horreur et ce qu’on lui a caché enfant. Rainer Höss s’est ensuite engagé activement dans le devoir de mémoire, contre le racisme et l’antisémitisme.
« Il est une chose pire que le mal lui-même, l’indifférence face au mal » (Elie Wiesel)
En 2016, inquiet de la montée des partis d’extrême droite en Europe, Rainer Höss publie notamment L’Héritage du commandant où il raconte l’itinéraire de son grand-père.
Invité à Hayange par l’Université populaire (Upop) de la Fensch, ce mercredi, il témoignera de ce lourd héritage familial mais aussi de comment l’idéologie nazie a perduré tapie dans certaines familles. « Les tueurs existent en puissance au plus profond de chacun d’entre nous, nous pouvons simplement nous estimer heureux que personne ne vienne les faire sortir de leur tanière », cite ainsi Rainer Höss à la fin de son livre.
« L’actualité malheureusement renforce l’importance de ce type de témoignage », glisse Marc Olénine, responsable de l’Upop. Rainer Höss sera également l’invité de deux classes du lycée professionnel Maryse-Bastié.
Source :
https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-thionville-hayange/2018/04/01/ma-famille-avait-la-belle-vie-a-auschwitz


Rainer Höss, né le 25 mai 1965 à Ludwigsburg (Allemagne), est connu pour être l’un des petit-fils de Rudolf Höss, qui fut le principal commandant du camp d’extermination d’Auschwitz. Dégoûté par le passé de sa famille, il effectue de nombreuses actions s’inscrivant dans le devoir de mémoire relatif aux crimes contre l’humanité perpétrés par les Nazis
Rainer Höss est né le 25 mai 1965 à Ludwigsburg (Land de Bade-Wurtemberg) en Allemagne : il est le fils d’Hans-Jürgen Höss (né en 1937), lui-même fils cadet de Rudolf Höss1. Rudolf Höss, Nazi convaincu, a été le principal commandant du camp d’Auschwitz, où il a contribué à augmenter les capacités exterminatrices de l’installation : il est arrêté et jugé par le tribunal de Nuremberg en 1946, et pendu en 1947.

Rainer Höss n’a donc pas connu son grand-père, mais l’épouse de ce dernier, sa grand-mère Hedwig, a été épargnée et elle a continué de partager les convictions du nazisme, de même que le reste de sa famille et leurs amis1. Rudolf Höss reste donc considéré dans la famille comme un héros, et le jeune Rainer n’entend jamais parler des atrocités dont ce dernier fut responsable avant l’âge de douze ans : son père Hans-Jürgen se montre d’ailleurs violent envers son épouse et son fils pour préserver la mémoire du commandant nazi. Tout ceci pousse Rainer Höss à quitter le domicile familial en 1981, alors âgé de 16 ans, puis à couper les ponts avec sa famille en 1985 ; avant de s’engager activement dans le devoir de mémoire à partir de 2009, année où il visite le Mémorial de la Shoah à Berlin pour la première fois en compagnie de Thomas Harding, auteur d’une biographie sur son grand-père3.
Rainer Höss, qui a mené des recherches sur ses origines pendant de nombreuses années, refuse de changer de nom et se sent lié aux actes de son grand-père. Il effectue plusieurs dizaines de conférences chaque année dans les écoles allemandes et porte un pendentif en forme d’étoile de David que lui a confié une femme juive en lui faisant promettre de ne jamais s’en séparer. Il s’est également fait tatouer ce symbole, ainsi que des numéros de prisonniers des camps, sur le torse. Une rescapée du camp d’Auschwitz a aussi symboliquement accepté de l’adopter comme petit-fils de cœur.
Rainer Höss, affichant ouvertement sa défiance envers l’extrême droite, a accepté d’apparaître dans le clip de campagne électorale du Parti social-démocrate suédois des travailleurs de Suède pour les élections européennes de 2014. Il s’inquiète d’ailleurs publiquement à cette occasion de la montée des partis néo-nazis en Grèce (Aube dorée) et Hongrie (Jobbik).

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5 Commentaires

  1. marredestocards dit :

    Il n’est pas le seul à avoir ce lourd fardeau et à en souffrir.
    Certains descendants de salopards comme magda goebbels, himmler se sont mêmes convertis au judaisme.

    Le docu repasse parfois sur LCP, etc :
    Descendants de nazis L’héritage infernal
    https://boutique.arte.tv/detail/descendants_nazis

  2. b. duchene dit :

    Le juifs non-plus ne peuvent et ne pourront jamais oublié……………

  3. Hector dit :

    Quel travail que de sortir de la fange de ses ancêtres. ça force l’admiration mais là n’est pas le plus important:

    Que tout ça n’arrive plus jamais, car nous nous battons dès maintenant,sans relâche,

    Que le peuple juif s’élève aussi contre les autres génocides, pour apporter son aide, son soutien, son expérience

    Notamment les kurdes, qui méritent le soutien et forcent aussi l’admiration

  4. Pierre un Gaulois dit :

    c’est lourd à porter…

  5. In Mémoriam dit :

    Quelle ressemblance dans les traits mais pas dans les coeurs !
    Mr Höss rien ne vous oblige à faire ce que vous faites, sinon votre conscience ! Bravo !

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