
LFI tente de censurer un livre explosif sur ses accointances islamistes — Mélenchon, Delogu, Portes et Rima Hassan directement visés
Plon, qui publie bientôt « Les Complices du mal », du journaliste franco-syrien Omar Youssef Souleimane, a reçu une mise en demeure à trois semaines de la sortie de l’ouvrage.
L’éditeur Plon s’apprête à publier Les Complices du mal, du journaliste franco-syrien Omar Youssef Souleimane, sur les liens entre La France insoumise et des islamistes. Selon Le Point, le parti vient de menacer de poursuites l’éditeur pour « propos infondés et attentatoires à l’honneur et à la réputation ».Selon les informations du Point, La France insoumise menace de poursuites l’éditeur Plon pour « propos infondés et attentatoires à l’honneur et à la réputation de La France insoumise ». Le livre, Les Complices du mal : une enquête sur des liens entre La France insoumise et l’islamisme signée du journaliste franco-syrien Omar Youssef Souleimane.
Ce livre, personne n’est censé l’avoir lu. La date de parution est prévue le 2 octobre. L’avocat du parti, Me Mathieu Davy, a mis en demeure Plon le 8 septembre de lui communiquer un exemplaire « par tous moyens ». Selon le résumé déjà disponible en ligne, Omar Youssef Souleimane « révèle les liens entre certains candidats LFI et des projets islamistes tentant d’imposer de nouvelles normes sociales compatibles avec la charia ».
« On ne va pas céder à la censure et à des pressions politiques »
Des journalistes du Point ont pu se procurer le livre. Selon eux, le texte semble difficilement attaquable en justice en raison des arguments utilisés par l’auteur. Omar Youssef Souleimane met notamment en évidence l’opportunisme de Jean-Luc Mélenchon et de Rima Hassan. « On ne va pas céder à la censure et à des pressions politiques, explique Jean-Luc Barré, président de Plon. Sinon, il n’y a plus de liberté de parole ».
Cette secte malfaisante doit disparaître. Ce n’est le 1er bouquin sur cette saloperie.
Quelques extraits choisis de : Olivier Perou, Charlotte Belaic – La Meute (2025)
AVANT-PROPOS
À l’automne 2022, alors que Jean-Luc Mélenchon et ses lieutenants opèrent des purges au sein de La France insoumise, de nombreux cadres historiques, députés ou petites mains s’interrogent sur leur engagement au sein du mouvement. Rue Doudeauville, à Paris, au siège du Parti de gauche (PG), la formation alliée qu’avait créée Mélenchon à son départ du PS, une réunion se tient entre une dizaine d’élus et cadres des deux partis. Ce n’est pas la première fois qu’un insoumis prononce le mot secte dans le secret d’une réunion militante. D’habitude, les autres se braquent. Pas ce jour-là. Pas après tout ce qu’il vient de se passer. Dans un silence pesant, l’un d’eux lit à haute voix la définition d’une dérive sectaire selon la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires : « Un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société. » À la lecture, c’est leur mouvement que certains reconnaissent, où la foi en Jean-Luc Mélenchon surpasse souvent le réel. Une famille, où la domination fait système, un clan qu’on défend aveuglément, une communauté agrégée autour de celui qui fait figure de gourou.
Pendant la campagne de 2022, Mélenchon lui-même conseille à une bande de jeunes insoumis :
« Moi, à votre place, à votre âge, les fachos j’irais les cogner, les chercher manu militari. »
Chef de meute, il désigne l’adversaire, donne des angles d’attaque et laisse ses soldats passer à l’assaut. Sur les réseaux sociaux, c’est une véritable armée numérique qui agit. « Quand j’ai quitté le mouvement, j’ai reçu un torrent d’insultes », se souvient Manon Le Bretton. « Même l’extrême droite ne m’a jamais attaquée comme ça », racontent souvent ceux qui ont subi les foudres insoumises. Responsable des campagnes numériques de LFI, Bastien Parisot est auréolé de mystère. On le dit à la tête d’une armée de « bots », ces comptes pilotés par des intelligences artificielles. On raconte qu’il orchestre des offensives, en faisant par exemple réécrire des pages Wikipédia. Lui non plus n’a pas souhaité nous rencontrer. Il dirige en tout cas une petite équipe numérique, réunie au siège du mouvement pour relayer les interventions des insoumis et attaquer les ennemis. Le trentenaire, proche de Sophia Chikirou, a identifié des comptes de militants très actifs, réunis sur une boucle renommée par certains « la liste des 100 trolls », sur laquelle il donne des mots d’ordre et lance des assauts. « Ça sert à aiguiller les flux, à faire monter des sujets », explique une ancienne du siège. Ensuite, ça ruisselle. Tous les insoumis, militants comme députés, se joignent au combat. On constate aussi l’existence de faux comptes.
« Il y a cette culture du faux compte à LFI, raconte la même ex-salariée. Certains en ont deux, trois… On ne se dit pas forcément qui est qui, chacun part dans son délire. » Parfois, il n’y a même pas besoin de donner l’ordre d’attaquer. Les militants savent bien ce qu’il faut faire pour satisfaire le chef.
(Page 117)
À force, l’activisme insoumis attire des figures sulfureuses, à l’image d’Elias Imzalène, fiché S. Celui qui se définit comme un « influenceur communautaire et politique musulman », créateur du site Islam&Info en 2011, « L’info par le Musulman, pour le Musulman », gravite un temps dans les sphères proches d’Alain Soral, idéologue d’extrême droite, propagandiste antisémite, négationniste, conspirationniste, sexiste, masculiniste, transphobe et homophobe.
À cette époque, il est très impliqué au sein de la mosquée de Torcy, qui fait l’objet d’une fermeture administrative en 2017. Après avoir dénoncé « la théorie du genre » à l’école ou les familles homoparentales, soit « la décadence dans son paroxysme », il encourage les musulmans à vivre en marge de la société française. « Il nous faut nos écoles, nos colonies de vacances, nos centres de loisirs, nos salles de sport, nos banques, nos monnaies locales », affirme-t‑il. À partir d’octobre 2023, on le retrouve dans les mouvements pro-palestiniens, parfois aux côtés d’élus insoumis, comme Rima Hassan, Thomas Portes, Louis Boyard ou Éric Coquerel, qui le jugera « plus respectable » que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Placé en garde à vue pour avoir appelé à « l’intifada à Paris », il est soutenu par la députée LFI Ersilia Soudais, qui lui rend visite au commissariat le 26 septembre 2024 grâce à son droit de visite parlementaire. « Ce sont des soutiens du gouvernement israélien qui devraient être à l’heure actuelle en garde à vue », affirme-t‑elle.
Lors de la municipale partielle organisée en janvier 2025 à Villeneuve-Saint-Georges, la composition de la liste menée par le député Louis Boyard a aussi déclenché la polémique. En septième position : Mohammed Ben Yakhlef, auteur de tweets en l’honneur de dirigeants du Hamas ou du Hezbollah, des « martyrs » pour lesquels il appelle à prier. Des hommages parfois ponctués de suppliques religieuses. Pourtant, et malgré les critiques du reste de la gauche, qui demandera son retrait en vue d’une éventuelle fusion au second tour, le candidat ne sera pas désinvesti. Boyard, lui, sera battu au second tour.
Mélenchon, désormais, n’hésite plus à cultiver l’ambiguïté sur l’antisémitisme. Car ce qu’il ne dit pas clairement, c’est que, pour convaincre les quartiers populaires, il faut aussi, selon lui, montrer de quel côté on est dans le face-à-face communautaire qu’il contribue à façonner depuis le 7 octobre.
(pages 225-226)
Quand on cherche des poux dans la tonsure de ses contradicteurs, il faut avoir le cul le propre, ce qui est très loin d’être le cas !
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