Lyon : Six mois de prison avec sursis pour avoir partagé un article du site néo nazi « Démocratie Participative

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CONDAMNATION Ce sympathisant d’extrême droite avait partagé un article un vitriol à l’encontre de la journaliste, qui avait subi pendant deux ans un flot d’insultes et de menaces
• Sylvain C. a été condamné mardi à six mois de prison avec sursis pour avoir participé au harcèlement d’une journaliste pendant deux ans.
• Il avait relayé un article au vitriol sur un site raciste et antisémite
• La jeune femme avait porté plainte cinq fois avant d’obtenir un procès.
Il risquait un an de prison ferme. Un sympathisant de l’ultradroite qui a participé au harcèlement en ligne d’une journaliste lyonnaise, Julie Hainaut, a été condamné mardi à 6 mois de prison avec sursis. La jeune femme avait été victime de menaces et insultes racistes depuis 2017.
Sylvain C. avait partagé sur Facebook un article au vitriol publié sur le site raciste et antisémite « Démocratie participative », aujourd’hui interdit. D’abord soupçonné d’être son auteur, il n’a été jugé que pour l’avoir relayé.
Le prévenu, né en 1981, a été condamné pour injures aggravées. Il devra également verser 5.000 euros de dommages et intérêts à la plaignante et 500 euros respectivement à Reporters sans Frontières (RSF) et au Syndicat national des journalistes (SNJ) qui s’étaient portés partie civile au procès.
Cinq plaintes déposées avant d’obtenir un procès
Sur Twitter, la plaignante Julie Hainaut a salué cette décision prise « le jour où la proposition de loi Avia [contre la haine en ligne] est débattue au Sénat ». De son côté, son avocat Éric Morain a fait part de sa « satisfaction » au terme d’une procédure « longue, difficile et douloureuse » pour sa cliente qui, rappelle-t-il, a dû porter plainte cinq fois avant de voir la tenue d’un procès.

Julie Hainaut@julie_hainaut

L’article relayé par le prévenu avait été le premier acte d’une série de harcèlements en ligne déclenchée par la publication d’un papier de Julie Hainaut, en septembre 2017, dans l’hebdomadaire culturel lyonnais Le Petit bulletin. Elle y racontait une soirée passée dans un bar du 6e arrondissement de Lyon où les gérants faisaient devant elle l’apologie de la colonisation.
Sa parution avait déclenché l’ire des auteurs de « Démocratie participative », qui avaient immédiatement rédigé un article intitulé : « Une p… à nègres féministe veut détruire un bar à rhum colonialiste : mobilisation ! ». Un flot d’insultes s’était déversé sur le site.
Dans la foulée, la journaliste avait été la cible de nombreuses attaques sur les réseaux sociaux et avait reçu plusieurs courriers électroniques menaçants. En mars 2018, elle assurait à la police avoir été suivie par des individus qui l’attendaient devant chez elle.
Julie Hainaut a tenté de faire condamner – sans succès – les responsables du site « Démocratie participative », hébergé aux États-Unis. Son administrateur présumé, le blogueur ultranationaliste Boris Le Lay, localisé pour la dernière fois au Japon, demeure recherché après plusieurs condamnations par défaut, notamment pour provocation à la haine raciale et antisémitisme.
L’avocat de la journaliste a d’ailleurs relevé un « petit sentiment d’amertume » après le jugement de mardi car « la justice n’a pas pris le temps ni mis les moyens pour retrouver les instigateurs de ces messages haineux ».
Pour sa part, l’avocat de la défense Xavier Moroz s’est dit « plutôt satisfait dans la mesure où le tribunal n’a pas suivi les réquisitions extrêmement sévères du procureur », qui avait réclamé un an de prison ferme. Une peine qui selon Me Moroz « aurait été injuste » car son client n’était ni l’animateur du site, ni l’auteur de l’article. Le parquet et les parties disposent de dix jours pour faire appel.
Source :
https://www.20minutes.fr/justice/2677283-20191217-lyon-six-mois-prison-sursis-avoir-harcele-journaliste-internet

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