« One Piece » : un terme du manga détourné pour tenir des propos antisémites

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De nombreux messages antisémites utilisent une référence du manga sur les réseaux sociaux. Un phénomène qui touche, désormais, les établissements scolaires.
Une tendance qui fait froid dans le dos. Alors qu’il bat tous les records de vente, le manga One Piece est aujourd’hui de plus en plus dévoyé à des fins antisémites. Selon nos confrères du Parisien, de nombreux internautes utilisent le terme de « Dragons célestes » afin de publier des propos anti-Juifs sur les réseaux sociaux, surfant – entre autres – sur les préjugés haineux dont sont victimes les Juifs : influence dans les médias, radins, etc.
Vendus à plus de 5 millions d’exemplaires en 2021 en France, plus de 100 tomes (104, à ce jour) de cette franchise ont été publiés depuis 1997, année de lancement de la série. Quel rapport entre ce manga et les Juifs ? Absolument aucun. Selon plusieurs spécialistes de l’œuvre japonaise, interrogés par nos confrères, « rien, dans l’intrigue, n’a trait à cette religion ». Alors, d’où vient cette référence des Dragons célestes ? Dans l’histoire, ce terme désigne un peuple « ultra-riche » et « voyageant à dos d’esclaves ». « C’est contre eux que le héros se rebelle », détaille un lecteur assidu du manga à nos confrères.
Bien qu’aucune référence juive ne soit présente dans ces livres, de nombreux internautes n’hésitent plus à tenir des propos antisémites en utilisant les « Dragons célestes ». Sur une prétendue « appétence » pour l’argent, l’un d’eux écrit par exemple : « J’ai juré les dragons célestes aiment trop l’argent », rapporte Le Parisien. Selon Julien Bouvard, maître de conférences en culture japonaise à Lyon, ces déclarations antisémites sont « un contresens total, c’est le fruit d’un dévoiement des lecteurs », juge-t-il.
Des faits similaires en plein collège
Plus grave encore, ce terme est désormais utilisé par de jeunes collégiens, lors de cours d’histoire. Et nos confrères de citer un exemple dans un établissement francilien, où quelques élèves « ne voyaient pas le mal ». « Derrière leur humour, ils pensaient un peu que les Juifs contrôlent tout. La prof a eu du mal à tenir le cours » consacré à la Seconde Guerre mondiale, explique Nathan, interrogé par le quotidien national.
L’expression utilisée par ces internautes est également un moyen d’éviter d’être mis au ban des plateformes et, le cas échéant, d’être poursuivi par la justice. Même si, il faut le rappeler, les plateformes ne sont pas connues pour leur grande célérité en termes de modération, à l’image de Twitter. Ces derniers mois, les effectifs de l’entreprise dédiés à cette tâche ont fondu comme neige au soleil, avec l’arrivée d’Elon Musk.
SOURCE
https://www.lepoint.fr/societe/one-piece-un-terme-du-manga-detourne-pour-tenir-des-propos-antisemites-26-01-2023-2506393_23.php

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