PROCES AU LUXEMBOURG:La nouvelle vie» du néonazi ne convainc pas vraiment l’accusation

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En cinq ans, Alexander affirme être passé d’«extrémiste prêt à commettre des actes terroristes» à «simple étudiant». Le parquet n’y croit pas.

Quelques semaines avant son arrestation, en 2020, Alexander, tout juste majeur, avait formulé «plusieurs plans d’actes terroristes». Le concours de l’Eurovision, des ponts d’autoroutes, le bureau d’une compagnie aérienne, un dépôt de carburant faisaient partie de ces cibles. Colis piégés, gaz toxiques, dynamite, il n’était pas non plus à court d’idées de moyens à utiliser pour susciter la terreur. Radicalisé à un très jeune âge, le Suédois, résidant au Luxembourg, était déjà membre de deux groupes terroristes d’extrême droite.
Ce mercredi après-midi, face aux juges du tribunal de Luxembourg, il a expliqué mener «une nouvelle vie». «Mon arrestation a été un vrai choc, c’était un signal d’alarme». Toujours habillé en t-shirt blanc et jeans, il se tient droit devant les juges et répond aux questions par de courtes phrases. Le magistrat se demande comment, adolescent, il a pu arriver à de telles extrémités: «C’est un long processus qui a duré plusieurs années. Au Luxembourg, je n’avais personne à qui parler, mais sur Internet, je discutais avec des personnes qui partageaient mes idées et j’ai eu l’impression que c’était un comportement valable».

«Quel est le ressenti de porter un uniforme nazi dans son salon?», a enchaîné le juge. «J’ai honte maintenant. Mais à l’époque, ça me donnait un sentiment de force», répond le jeune homme, âgé désormais de 23 ans. Face au procureur de l’État, il ne nie aucun des actes qui lui sont reprochés. Ni l’adhésion, le recrutement et l’incitation au terrorisme, ni le fait d’avoir fabriqué de précurseurs d’explosifs et d’avoir eu l’intention de fabriquer de la dynamite. «Aviez-vous réellement l’intention de mettre vos plans à exécution?». «Il y avait un risque que j’en arrive là», répond Alexander.
L’accusé a déclaré s’être distancé des groupes terroristes et de ses idées les plus extrêmes. Il affirme être «conservateur» et souhaite «accorder le bénéfice du doute» aux minorités. Désireux de leur «parler sur un pied d’égalité», il aurait appris à ne pas faire de généralités.
Après son arrestation, il a souhaité terminer son lycée au Luxembourg, ce qui lui a été refusé. Le jeune homme a donc déménagé en Suède, où il suit un cursus universitaire en ingénierie chimique.
Un doute sur la déradicalisation
Un discours que les faits rapportés ne corroborent pas. Lors de cette audience, un enquêteur a présenté des preuves qui semblent indiquer que, dès sa libération de détention préventive en 2022, Alexander a repris contact avec des groupes radicalisés. Il aurait notamment participé à l’une de leurs actions visant la famille de George Floyd, un homme noir tué par un policier aux États-Unis, en 2020.
Pour la section anti-terrorisme de la police judiciaire, il n’y a aucune indication qu’Alexander se serait déradicalisé. Son meilleur ami Zeke, avec lequel il a mis le feu à une ferme de visons, lui a rendu visite au tribunal. Sa présence a été remarquée lors d’une audience. Un fait qui pourrait indiquer, pour le juge et le procureur, que le Suédois n’a pas coupé les ponts avec ses anciennes fréquentations.
De son côté, le jeune affirme avoir participé à trois sessions de thérapie d’un centre de déradicalisation en Suède et «avoir formé de nouvelles amitiés à l’université». Son procès devrait se terminer ce jeudi avec les réquisitions du parquet et le plaidoyer de son avocat.
Source
https://www.lessentiel.lu/

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