Quand le service public censure ses journalistes en direct

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Par Gilles-William Goldnadel

L’affaire Macron- Benalla est un scandale d’État ponctuel qui risque d’être réglé par le pouvoir le plus puissant de France. Plus puissant que la force de frappe de la bombe nucléaire ou que la force d’inertie des conservatismes syndicaux : j’ai nommé le mois d’aout, car rien n’est plus fort que lui pour engendrer l’oubli.
Mais il existe, un autre scandale d’État, permanent celui-là. Je l’évoque souvent et continuerai de le faire inlassablement jusqu’à ce que l’opposition démocratique finisse par s’en saisir. Je veux parler de la mainmise de l’idéologie gauchisante sur tous les moyens publics d’information audiovisuelle.
Deux exemples cette semaine parmi mille.
D’abord, la chaîne publique franco-allemande Arte. L’islamo-gauchisme en majesté y règne sans partage et sans gêne. Nous n’avons pas à faire à des journalistes involontairement sous influence idéologique mais à des militants qui, à chaque conférence de rédaction, choisissent des sujets pour endoctriner leur public. La cause migratoire internationaliste est pour eux et depuis des années le sujet central. En profondeur, l’antiracisme idéologisé demeure un axiome majeur : Le racisme et l’antisémitisme ne peuvent venir que de la droite occidentale. Toute critique de l’islam ne peut être que millimétrée. J’aborde ce sujet en ayant une pensée émue pour mon cher Luc Rosenzweic, disparu la semaine écoulée. Ancien correspondant du Monde en Allemagne et ancien rédacteur en chef de ce journal, il aura, comme d’autres de ses confrères partis depuis, regardé son évolution avec amertume et esprit critique. C’est avec et grâce à lui, que nous avions, sur Causeurs d’abord pour lui, dans le Figaro ensuite pour moi, révélé comment Arte avait décidé de censurer un reportage sur l’antisémitisme en Allemagne parce que celui-ci faisait la part trop belle, ou plutôt trop laide, à l’antisémitisme d’origine islamique. Après la polémique, et avec une touchante spontanéité, la chaîne progressiste avait condescendu à passer le documentaire à une heure invraisemblable.
La semaine dernière, la chaîne aura exposé à sa manière bien à elle le vote par la Knesset israélienne d’une loi fondamentale proclamant Israël, l’État du peuple juif. Sans aborder ici le fond de la question, je me contenterai d’observer que ce vote est en conformité absolue avec le projet de partage de l’ONU de la Palestine mandataire entre les deux peuples qui se la disputent.
Mais aussi en transgression absolue avec une Europe suicidaire, à la fois honteuse et oublieuse, qui ne peut désormais concevoir des États-nation que pour l’Autre, à commencer par l’Arabe de Palestine.
Mais c’est la manière, au demeurant habituelle, dont la chaîne obsessionnellement palestiniste a exposé les faits qui devrait constituer scandale : d’abord, le point de vue d’un député Arabe extrémiste, ensuite le point de vue d’un juif pro- palestinien gauchiste. Je prie mon lecteur de croire que c’est moins le fond qui ici me préoccupe (la caravane passe, pour ne pas mentionner les canins qui grondent) que la forme qui me révulse, car il s’agit du mode opératoire habituel de la chaîne militante.
Quand bien même ne serais-je plus que le dernier ses téléspectateurs non endoctrinés qui resterait à regarder cette chaîne, que je continuerai à protester dans l’intérêt de tous les contribuables de France, de Navarre et d’Allemagne qui subventionnent Arte et entretiennent très convenablement ses militants à carte de journalistes.
Mais cette semaine, s’est déroulé un incident infiniment plus grave. Il concerne cette fois la chaîne franco-française de service public FR3.
Le dimanche soir, après que l’équipe de France de football ait remporté la Coupe du monde, un journaliste de la chaîne nationale devait intervenir en direct dans le journal, de la terrasse Publicis surplombant la place de l’Etoile et les Champs-Élysées. Le direct a cependant été brutalement coupé au bout de quelques secondes. Pour le reste, je me bornerai à reproduire ci-après le texte du communiqué de protestation du syndicat Force Ouvrière France TV : « Il est un peu plus de minuit et le journaliste décrit la situation qui se déroule sous ses yeux : la fête devait se prolonger une bonne partie de la nuit mais elle a dégénéré et est désormais finie. Le Drugstore et de nombreux magasins ont été pillés. Les Champs-Élysées et l’Etoile sont désormais évacuées, quadrillées par les CRS et baignées dans des effluves de gaz lacrymogènes qui rend l’air irrespirable, y compris sur la terrasse au sommet de l’immeuble d’où se tient le direct… On n’en saura pas plus. Au bout de 40 secondes, le direct est coupé sans plus d’explications sur décision de la rédactrice en chef. L’explication n’a été donnée que le lendemain au journaliste : son direct a été interrompu parce qu’il a exagéré l’ampleur des violences et qu’il aurait dû évoquer « l’atmosphère de liesse… » qui n’existait plus depuis près de 2 heures !
On peut toujours discuter de la pertinence de l’angle d’un papier, les conférences critiques sont là pour ça.
Mais interrompre volontairement un direct est un acte grave réservé aux circonstances exceptionnelles ou aux cas de force majeure.
Cette censure est d’autant plus absurde qu’elle alimente le fantasme d’une télévision d’État qui voudrait « dissimuler des informations » au public.
De nombreux internautes ont d’ailleurs réagi en ce sens à l’interruption du Soir 3. L’incident de dimanche soir témoigne aussi d’une certaine dérive dans les pratiques professionnelles en vigueur dans les rédactions de France Télévision.
De nombreux confrères déplorent de se voir de plus en plus dicter leur papier par des chefs qui prétendent mieux appréhender un événement depuis les bureaux de la rédaction que les journalistes qui se trouvent sur le terrain.
Sur un point, je divergerai avec ce syndicat FO avec lequel au demeurant je diverge souvent : la dissimulation des informations par la télévision d’État n’est pas un fantasme.
Et l’on observe à travers ce nouvel incident combien l’audiovisuel de service public continue de vouloir bâtir des villages Potemkine autour d’un vivre ensemble multiculturel forcément harmonieux, dans la plus pure tradition de l’information soviétique et des oukases des médiocres apparatchiks.
PS : En dépit des protestations de nombreux téléspectateurs, il ne se passera rien.
La plaisanterie la plus courte du monde : CSA.
SOURCE :
https://www.valeursactuelles.com/politique/quand-le-service-public-censure-ses-journalistes-en-direct-97546

happywheels

5 Commentaires

  1. Lys dit :

    Comme toujours Bravo Maître.

  2. Pierre dit :

    Les médias sont subventionnés par l’Etat, donc l’Etat est responsable de ce pseudo-journalisme, mais la pensée unique relève de l' »école du journalisme » menant à l’islamo-gauchisme sur des cerveaux peu entraînés à la critique, à l’analyse, à la confrontation des idées.

  3. Anselme Heisenberg dit :

    Dans quelques décennies, lorsque les historiens analyseront et révèleront les dérives du gauchisme de notre époque, JWG, Zemmour, Finkielkraut et quelques autres auront leur revanche. Ils seront vus comme des résistants injustement sacrifié sur l’autel médiatique…si l’Europe n’est pas devenue d’ici là un califat !
    Tout mon soutien à Maître Goldanel.

  4. Rosa SAHSAN dit :

    Maître Goldnadel, je suis l’une de vos fan. Ce que vous oubliez de précisez c’est
    que le journaliste en question s’appelle Clément Weil Reynal. Vous savez celui qui avait dénoncé le « mur des cons ».
    Le premier qui dit la vérité, il sera exécuté.
    ROSA

  5. Olivier dit :

    La gauche est le cheval de Troie de l’islamisme. Dans le dernier livre de Michel Houellebecq, l’un des éléments narratifs est le silence complet des médias sur tout un tas d’évènements conflictuels internes. Mais dans ce domaine, il est fort probable que la réalité dépasse de loin la fiction. Mais à l’heure d’internet, les informations circulent malgré les lignes éditoriales.

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