Val-de-Marne: Jugement attendu au procès de la filière djihadiste

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PROCES Le parquet a requis jusqu’à dix ans de prison, peine maximale encourue pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste…
Plusieurs sont encore en Syrie, certains probablement morts, deux sont décrits comme des « gourous », et il y a aussi une jeune mère, qui a passé six mois sur place avec ses enfants : le jugement est attendu mardi à Paris au procès de la filière djihadiste de Champigny-sur-Marne. Le parquet a requis jusqu’à dix ans de prison, peine maximale encourue pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

« Sous influence »
Par deux vagues successives, le 10 et 12 août 2013, les membres de ce groupe du Val-de-Marne, en banlieue parisienne, s’étaient rendus en Syrie.
Des entraînements en forêt de Fontainebleau – des marches nocturnes pour observer les animaux, malgré la peur d’aller dans les bois, tentera l’un des prévenus à l’audience -, ils sont passés à un pays en guerre. Ils s’étaient radicalisés pour la plupart en fréquentant la mosquée Triton de Villiers-sur-Marne. Notamment au contact de son « imam » Mustapha Mraoui, en fuite, décrit comme un « gourou ».
Un homme manifestement craint par l’un de ses coprévenus, qui a expliqué au tribunal correctionnel de Paris avoir été « sous influence », « on m’a vendu des rêves ». Mais il s’est toutefois montré fort peu disert, préférant « prendre dix ans d’emprisonnement que (sa) tête, elle saute ».
« De véritables guerriers »
Selon la magistrate du parquet, Mraoui fait partie des cinq hommes dans ce dossier qui « sont toujours sur zone », « ce qui laisse présumer qu’ils sont devenus de véritables guerriers » et en cas de retour en France « présentent un risque majeur de passage à l’acte ».
Le parquet a demandé cette peine de dix ans, avec une période de sûreté des deux tiers, contre les sept prévenus – dont deux sont sans doute morts en Syrie, Mikaël Batista et Karim Assani, décrit comme un référent religieux du groupe – qui sont sous le coup d’un mandat d’arrêt.
Neuf ans de prison ont été requis contre deux prévenus qui comparaissent détenus, et trois ans contre deux hommes poursuivis pour leur participation à l’envoi de pièces d’armes depuis la France.
Quatre ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis, ont été requis contre une jeune femme de 27 ans qui s’était rendue avec ses trois enfants en Syrie pour y rejoindre son mari et se voit reprocher un soutien logistique. Elle avait transporté dans sa valise, en soute, deux lunettes de visée. A ce moment-là, celle, à qui son mari avait assuré faire de l’humanitaire, se doute « qu’il combat » en Syrie.
Elle est aujourd’hui en instance de divorce, de cet époux qui avait dit vouloir mourir en martyr et s’est depuis marié en Syrie avec une nouvelle femme, avec qui il a eu une petite fille, mais n’a « pas l’intention de revenir ».
« L’incompréhension totale »
A travers ce dossier transparait également le « drame humain » des familles de jeunes radicalisés qui partent faire le djihad, « l’incompréhension totale », la « détresse absolue », selon la magistrate du parquet, de ceux qui font tout leur possible pour convaincre un frère, un fils de revenir.
Dans cette affaire apparaît également Mickaël Dos Santos, décrit par le parquet comme « le fanatique du groupe », qui a rejoint les rangs du groupe djihadiste État islamique (EI) mais fait l’objet d’une autre procédure, criminelle. Cet homme a posté sur Facebook des photos de têtes coupées et se vante de multiples exactions, avec des messages tels : « la dernière fois que j’ai tué, c’était hier ».
Source :
http://www.20minutes.fr/paris/1824287-20160412-val-marne-jugement-attendu-proces-filiere-djihadiste

La justice a cinq jours pour comprendre comment s’organisait cette cellule de recrutement et d’acheminement depuis le Val-de-Marne vers les rangs de l’État islamique. Une douzaine d’individus avait rejoint la Syrie, via la Turquie, à l’été 2013.
La justice française se penche à nouveau sur le démantèlement d’une filière djihadiste, cette fois-ci implantée à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Le procès s’ouvre ce lundi après-midi devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Les magistrats ont cinq jours pour comprendre comment s’organisait cette cellule de recrutement et d’acheminement depuis le Val-de-Marne vers les rangs de l’État islamique. Ce réseau, dont la plupart des membres sont originaires de Champigny-sur-Marne, avait permis l’envoi en Syrie d’une douzaine de candidats au djihad à l’été 2013. Leurs proches avaient alors alerté les autorités qui avaient ouvert une enquête.
Sur le banc des accusés: onze hommes et une femme, âgés de 20 à 30 ans. Mais seule une poignée d’entre eux devraient être présents à l’audience. Parmi les prévenus, figurent un détenu et trois personnes sous contrôle judiciaire. Les huit autres membres présumés de la filière sont sous le coup d’un mandat d’arrêt, soupçonnés d’être encore en Syrie, rapporte une source judiciaire. Ils seront jugés pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.

Mustapha Mraoui, l’imam autoproclamé
Les magistrats se pencheront en particulier sur le rôle tenu par Mustapha Mraoui, imam autoproclamé de la mosquée Al Islah, à Villiers-sur-Marne. Soupçonné d’avoir rejoint les rangs de Daech, cet homme d’une trentaine d’années est présenté comme le «chef d’orchestre» de cette filière d’acheminement, ayant organisé des réunions quotidiennes au sein de la mosquée de Villiers-sur-Marne pour «prêcher le djihad» et recruté plusieurs candidats pour la Syrie.
L’enquête a permis d’établir son mode opératoire: des témoins rapportent qu’il dispensait des entraînements «au sport de combats», incitait ses recrues à se couper de leur famille et les menaçait de «représailles» si elles n’allaient pas au bout de leur projet. Il aurait enfin demandé aux candidats de se déguiser en touristes et de raser leurs barbes afin de ne pas éveiller les soupçons de la police lors de leurs départs vers la Syrie, via la Turquie, rapporteLe Parisien. Mustapha Mraoui était connu des services de renseignement pour ses prêches radicales. D’après son entourage, il se serait radicalisé en Égypte lors de séjours effectués entre 2011 et 2013. «On a été surpris d’apprendre son départ en Syrie», confie au Figaro un fidèle de la mosquée de Villiers-sur-Marne. «Il était discret, parlait à peine l’arabe et ne s’était même pas fait pousser la barbe».
Une mère de famille impliquée
Seule femme impliquée dans cette filière, une mère de famille va également devoir s’expliquer devant les juges. D’après France Info, elle était partie en Syrie avec ses enfants pour y rejoindre son mari. Dans ses bagages, elle avait emporté des lunettes de visée et un cache-flamme. Elle serait rentrée en France plusieurs mois après pour échapper à son époux qui voulait lui faire porter une ceinture d’explosifs.


Parmi les candidats ayant participé à cette filière, on retrouve aussi Mickaël Dos Santos, aujourd’hui âgé de 24 ans. Après avoir laissé un mot d’adieu à sa famille, il avait quitté la France pour la Syrie le 16 août 2013. Fin 2014, il avait été un temps identifié sur une des vidéos de l’État islamique avant que sa présence ne soit contestée par des experts et sa propre mère. Issu d’une famille catholique pratiquante, il se serait converti à l’Islam et se serait radicalisé en 2009. Son cas ne sera pas jugé cette semaine, la justice ayant choisi de se pencher sur son dossier ultérieurement.
Source :
http://premium.lefigaro.fr/actualite-france/2016/03/07/01016-20160307ARTFIG00124-filiere-de-champigny-sur-marne-12-djihadistes-presumes-devant-la-justice.php

happywheels

1 Comment

  1. Zjerszy KOLLECK dit :

    Le libre arbitre n’est il pas un don de Dieu ?
    Pourquoi s’interroger systématiquement sur ce qui a fait basculer des gens  » relativement normaux » vers une lutter armée dévoyée ?
    Pas d’excuses !
    Tolérance zéro
    Que les procureurs prennent leurs responsabilités

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