VIDEO :Briey : Rainer Höss, petit-fils du commandant d’Auschwitz, témoigne devant les lycéens

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On ne choisit pas sa famille. Petit-fils du commandant du camp d’Auschwitz, Rainer Höss est condamné à subir son origine. Plutôt que de la cacher, il préfère témoigner. Jeudi, il était au lycée de Briey.
« Allez-y ! C’est une discussion. Il n’y aura pas de question bête », rassure Marylène D’Onofrio, prof d’allemand au lycée Louis-Bertrand de Briey. Face à elle, des élèves de première, tous germanistes. À côté d’elle, Rainer Höss patiente, prêt à partager ce lourd passé dont il a hérité. Son grand-père Rudolf a été le commandant du camp d’extermination d’Auschwitz. Il l’a découvert à l’adolescence. Depuis quelques années, il parcourt l’Europe pour témoigner. Rainer Höss confie se sentir investi de la mission d’éveiller les consciences, parce que le présent se nourrit constamment du passé.
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Une famille catholique très rigoriste… et antisémite
« Comment vous avez expliqué le passé de votre famille à vos enfants ? », ose un jeune homme. Contrairement à ses propres parents, Rainer Höss n’a jamais laissé planer le mystère sur le funeste rôle de Rudolf, son grand-père. « Au bac, mon fils est tombé sur ce sujet. Il a eu, du coup, beaucoup de choses à dire… » D’autres interrogations suivent. On veut savoir comment son aïeul a accédé à ce poste de commandant. « En mentant ! Il a dit qu’il avait reçu la Croix de fer pour ses actions héroïques lors de la Première Guerre mondiale. Or, lui, il posait des rails… Il était issu d’une famille catholique très rigoriste… et antisémite. On lui a donc donné cette fonction. Himmler était au courant qu’il avait tout falsifié. Il s’en est servi, quand il lui a ordonné d’agrandir le camp, d’accélérer l’extermination. Même s’il avait voulu, Rudolf ne pouvait plus dire non. »
Rainer Höss partage une anecdote sur son enfance : « Mes parents m’ont envoyé dans un internat, un endroit qui à l’époque de la guerre était réservé à l’élite nazie. Cet internat était toujours dirigé par un homme qui avait été chef des Jeunesses Hitlériennes. Lui était très content que le petit-fils du commandant d’Auschwitz soit ici. Moi, j’ignorais encore tout de mon histoire. On était dans les années 70 et cet homme encadrait toujours des enfants… »
Rainer Höss demande alors à Élisabeth, la traductrice qui l’accompagne, de lire une lettre qu’il a reçue en mai dernier. Elle provient d’une femme médecin dans un hôpital de Stuttgart. Elle écrit que ce n’est pas le gaz qui a tué à Auschwitz, mais le typhus. Chez les élèves, c’est à nouveau l’incompréhension. « Mais comment elle peut nier ce qu’il s’est passé ? Il y a des preuves ! », s’énerve une demoiselle. Leur professeure explique le négationnisme. « Et ce n’est pas qu’en Allemagne. En France, des gens y croient aussi. »
« Avec lui, l’histoire prend vie »
Avant la rencontre, les élèves avaient visionné le film Les faussaires. « On y voit le commandant du camp, qui est un bon père de famille au demeurant et qui commet ensuite ces horreurs chaque jour. C’était un aspect qui nous intéressait car Rainer raconte la même chose concernant son grand-père », explique Fanny Baholet, l’autre prof d’allemand, à l’origine du rendez-vous. « Les élèves de 1re étudient les dictatures en cours d’histoire. Là, ils peuvent voir que ce n’est pas que dans les livres, que de vraies personnes ont pu côtoyer des nazis. Tout cela prend vie. »
Il est 11h05. La sonnerie retentit. Les premières doivent libérer la salle, pour laisser la place aux terminales qui ont une interro. Ça ronchonne. « On ne peut pas leur donner une autre salle ? On a encore trop de questions… »
Claire PIERETTI
Source :
https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-briey/2018/11/30/le-poids-de-l-histoire-sur-les-epaules-de-rainer-hoss

happywheels

4 Commentaires

  1. Lys dit :

    Comme quoi il y a bien eu les petits enfants de Amman ( Pourim ) qui se sont convertis au judaïsme ! Bravo à lui, c’est un homme admirable et courageux !

  2. jacko Lévy dit :

    J AIME BIEN CE GENRE DE PHOTO TRES ATTENDRISSANTE !!!

    la tête penchée sur l’ épaule……le regard dirigé vers les godasses…..et la petite minerve soutenant les vertèbres cervicales brisées

    a quand la même avec M’Bala bis, avec Le Lay, avec l’ autre taré de Hervé Lalin alias Ryssen, dansant en gilet jaune sur les Champs et filant se réfugier auprés des CRS quand un Gj Juif vient pour le corriger…., avec Chatillon exilé en Italie, avec Godmiché le nipponisant hypocrite comme une vieille chèvre,

  3. Gilli sylvie dit :

    Bravo à cet homme pour affronter courageusement un passé qu il n est pas facile à porter, et pour s en servir de manière à éclairer les générations futures

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