AMIENS :Soupçonné de radicalisation, menotté en plein cours

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Mardi, un étudiant en médecine a été interpellé en cours dans un amphi de l’UPJV d’Amiens. Il est suspecté d’avoir posté sur Facebook un message menaçant illustré d’un drapeau de l’État islamique.
es policiers, par groupes de deux, sont arrivés par les quatre entrées de l’amphi. Ils ont crié : «Bonjour à tous, gardez votre calme, nous cherchons l’auteur du post. Nous savons qu’il est ici. Qu’il indique sa position» . » Comme le raconte cette étudiante en première année de médecine, la scène vécue ce mardi 31 janvier, vers 14 heures, dans un amphithéâtre du campus universitaire, a surpris tout le monde. Les agents recherchaient un étudiant qui avait posté, un peu plus tôt, sur le groupe Facebook PACES Amiens 2016-2017 (1 979 membres) un drapeau de Daesh et le message menaçant suivant : « Ce mois-ci, il se passera quelque chose d’inattendu au campus de l’Université de Picardie Jules-Verne. Mdr. Essayez de ne pas être en masse pour limiter les victimes, lol. Elles seront quand même nombreuses. Aucune menace, je préviens seulement. »
Effectivement présent dans l’amphi, le suspect a levé sa main avant d’être menotté par les policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) puis emmené, sans heurts, au commissariat pour être entendu. Contacté, le Parquet confirme l’interpellation. Des vérifications étaient en cours pour savoir s’il s’agit de menaces réelles, du piratage d’un compte ou d’un canular comme ça semble, a priori, être le cas selon nos informations.
L’interpellation a provoqué un vif émoi au sein de l’université. Nombreux ont été les étudiants à signaler le post en question, supprimé rapidement par un des administrateurs du groupe. Camille, en troisième année, fait partie de ceux qui ont donné l’alerte. « Quand j’ai vu le message, je l’ai tout de suite signalé pour éviter qu’il ne traîne trop longtemps. On l’a tous vu. On s’est demandé si c’était sérieux, cela avait l’air en tout cas, souligne-t-elle, devant la fac de médecine, rue des Louvels. Malheureusement, aujourd’hui on sait que les terroristes peuvent frapper partout. S’il s’agit d’un canular, il n’est pas drôle du tout ! » C’est aussi l’avis de ce groupe d’étudiants croisés à proximité : « Il y a trop de choses graves qui se passent dans le monde pour que l’on en rigole ! » L’interpellation du suspect est « logique » pour eux. « Il y a eu tellement de victimes du terrorisme ces derniers mois qu’il faut prendre toutes les menaces au sérieux. »
Jusqu’à sept ans de prison
En fin de journée, le président de l’UPJV, Mohammed Benlahsen, a adressé un communiqué aux étudiants de PACES dans lequel il indique avoir immédiatement été alerté par l’annonce d’un événement inattendu à connotation terroriste au sein du campus. « Étant toujours en état d’urgence-attentat, la Présidence de l’UPJV a rapidement pris l’attache des autorités préfectorales. Après identification de l’étudiant, une plainte a été déposée auprès de la police et la BAC est intervenue », écrit-il, rappelant que « depuis plusieurs mois, des agents de sécurité organisent des surveillances sur l’ensemble du campus afin de contrôler les personnes présentes sur les sites et détecter d’éventuels agissements douteux. » Pour M. Benlahsen, « la vigilance est une affaire de tous », une adresse mail spécifique ayant même été créée ([email protected]). L’apologie du terrorisme relève du code pénal depuis la loi antiterroriste de novembre 2014. Elle prévoit une peine allant jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende si les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne.
BAKHTI ZOUAD ET THOMAS DIEVART
Deux procès à venir à Amiens
Fatima, 26 ans, devait être rejugée lundi devant la cour d’appel d’Amiens pour apologie du terrorisme après des publications sur Facebook en octobre 2015. Alors fichée S et seule assignée à résidence dans la Somme, elle devait pointer au commissariat trois fois par jour, et avait l’interdiction de sortir de chez elle de 20 heures à 6 heures. Elle avait été condamnée à un an de prison avec sursis en octobre. À la barre, elle avait reconnu avoir fréquenté deux hommes radicalisés, mais elle avait nié adhérer à la cause terroriste. Depuis son premier procès, l’Amiénoise n’est plus assignée à résidence. Son procès en appel ayant été reporté, elle sera rejugée le 15 mai. Le 22 février, c’est Nabil, 39 ans, qui devra répondre à nouveau en justice. Considéré comme radicalisé, même si le mot n’a jamais été prononcé en première instance, il avait une nouvelle fois semé le trouble à la mosquée de la Hotoie à Amiens, en septembre, où il est devenu indésirable. « Les femmes ne sont jamais assez musulmanes pour lui », avait témoigné une victime. En première instance, il avait été condamné à une contrainte pénale avec l’obligation de se soigner.
G.L.
Source :
http://www.courrier-picard.fr/8054/article/2017-01-31/soupconne-de-radicalisation-menotte-en-plein-cours

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