Barbara Lefebvre: «Sur le sujet majeur du voile islamique, Emmanuel Macron devra choisir»

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TRIBUNE – Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a eu parfaitement raison de dire que le voile islamique n’était «pas souhaitable», argumente l’enseignante et essayiste*. Mais les mots doivent être suivis d’actes.
Par Barbara Lefebvre
Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a eu parfaitement raison de dire quele voile islamique n’était «pas souhaitable», argumente l’enseignante et essayiste*. Mais les mots doivent être suivis d’actes.
Il est des convictions qui ne supportent plus le consensus mou. Celles de Jean-Michel Blanquer relatives au principe de laïcité sont sincères et dépassent l’espace scolaire: «Le voile n’est pas souhaitable dans notre société ; ce n’est pas une chose à encourager, car ce que cela dit de la condition féminine n’est pas conforme à nos valeurs.» Pour autant, précise-t-il, le voilement n’est pas interdit dans l’espace public.
Certes, mais la loi des hommes n’est pas de toute éternité, elle peut être fondée, modifiée, abolie. L’incohérence actuelle de notre législation est évidente: un parent qui intervient dans la classe doit observer la même neutralité que l’enseignant, mais dès que l’activité pédagogique se déplace hors de l’enceinte scolaire, il est libéré de la règle laïque et peut imposer sa visibilité religieuse à tous les élèves. La neutralité du service public devrait pourtant être respectée tant dans les murs que hors les murs de l’école.
En mai dernier, l’adoption au Sénat d’un amendement visant à rendrela loi cohérente dut subir les foudres des sénateurs de gauche et de certains membres de la majorité criant à la «stigmatisation».
Le ministre Blanquer avala son chapeau pour complaire à ses collègues de LREM. Mais Jean-Michel Blanquer le démontre aujourd’hui: son opinion est faite sur ce sujet. Peu après son arrivéeau ministère, son volontarisme s’était illustré par l’installation d’un Conseil des sages de la laïcité et surtout par des instructions claires adressées aux échelons inférieurs: la moindre atteinte au principe de laïcité scolaire doit être relevée et traitée. Les référents laïcité, coordonnés et soutenus par le ministre en personne, font remonter l’information, évitant sa dilution via les filtres administratifs intermédiaires où, depuis trente ans, siègent tant d’agents étouffoirs du réel.
Le ministre a beaucoup à faire après des décennies de déni, de circulaires encourageant le «cas par cas», cette dérive du particularisme dans l’interprétation du droit commun qui mine notre société. Rappelons-nous les atermoiements de tous les responsables politiques: 1989-2004, quinze ans pour obtenir une loi qui mette fin à l’intrusion dans l’école du couvre-chef de l’islam politique cachant les cheveux de fillettes ou d’adolescentes. La gauche se divisait par antiracisme atavique, la droite découvrait la laïcité par électoralisme, le Front national refusait d’approuver la loi en 2004 par mépris des laïcards anticléricaux.
Certaines, esclaves volontaires, ont même décidé de faire du voilement une expression féministe !
Aujourd’hui, quel sens donner aux propos de Jean-Michel Blanquer, suivis par Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, et à l’opposition qu’ils ont provoquée dans la majorité même? Ils illustrent la permanence du dilemme posé par le voile islamique: s’agit-il d’un signe religieux ou d’un emblème politique? Trente ans après Creil, quinze ans après la loi de 2004 «sur les signes religieux dans les écoles publiques», neuf ans après la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public, nous n’avons toujours pas répondu au défi lancé par l’islam politique depuis les années 1980. Ici comme dans les pays musulmans, les islamistes se sont d’abord emparés du corps des femmes pourle soumettre à la volonté sexiste de l’Homo islamicus qu’ils prétendent représenter. Ces femmes sont leurs ombres spectrales. Certaines, esclaves volontaires, ont même décidé de faire du voilement une expression féministe!
Les islamistes ont fait gober cette faribole à de jeunes-vieux marxistes attendant vainement le grand soir et fondent désormais leur espérance sur nos territoires islamisés. Le voile est le drapeau de l’islam politique, il flotte au vent dans nos rues. Il est fondamental que des ministres aient donc souligné que ce signe politico-religieux est contraireà nos us et coutumes autant qu’à nos principes politiques.

Cette polémique va probablement s’éteindre sans que vienne l’action. Comme à propos de la lutte contre le terrorisme djihadiste, nous nous payons de mots sur la guerre idéologique à mener contre «l’hydre islamiste» dénoncée par le président Macron. Nos dirigeants nous ont fait perdre tant de temps, quand l’ennemi est si bien organisé, doté en moyens et patient. Et puis, l’idéologie islamiste a l’État de droit de son côté, sa jurisprudence, les avis du Conseil d’État, la Cour européenne des droits de l’homme. Voilà pourquoi le temps n’est plus aux déclarations mais à l’action. Le président Macron n’avait-il pas dit en avril 2018: «Le port du voile n’est pas conforme à la civilité dans notre pays» ? Et donc?
Sur ce sujet civilisationnel et identitaire, préoccupation majeure des Français, l’inaction conduira à la déroute.
Le président de la République doit vraisemblablement évaluer le risque politique majeur pour sa majorité: autour de la question de l’islam politique – comme de l’immigration – se dessinent de profondes lignes de fracturation au sein de LREM, disjointe entre les «padamalgamistes» et ceux qui ne confondent pas musulmans et islamistes mais ont conscience de la vulnérabilité des premiers pris sous le feu idéologique des seconds.
Emmanuel Macron fut témoin des déchirements de la majorité socialiste sur la déchéance de nationalité, sur la rigueur laïque de Manuel Valls. La candidature de Benoît Hamon illustra cette fracturation-là davantage que l’opposition frondeuse à la politique économique «macrollandiste». Pour s’éviter le sort de François Hollande, le président Macron devra choisir un camp.
Sur ce sujet civilisationnel et identitaire, préoccupation majeure des Français, l’inaction conduira à la déroute.
* Dernier ouvrage paru: «C’est çala France… Qu’a-t-on fait pour mériter ça?» (Albin Michel, 2019).
Source :
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/barbara-lefebvre-sur-le-sujet-majeur-du-voile-islamique-emmanuel-macron-devra-choisir-20191016

happywheels

7 Commentaires

  1. macron a evidement besoins du vote musulmans pour prendre des mairies et gagner des elections, son choix me revolte ainsi que sa position

  2. Rosa SAHSAN dit :

    Sur cette photo mamie macron a l’air tellement heureuse de porter ce torchon.
    Grâce à son incompétent de mari et ses accointances avec les arabes elle va bientôt pouvoir le porter définitivement.
    Et dire qu’il y a des femmes qui dans le monde se battent pour ne pas le porter.
    ROSA

  3. vrcngtrx dit :

    « La neutralité du service public devrait pourtant être respectée »
    https://www.youtube.com/watch?v=nH6rInAE9rk

    « et Manuel McRond »
    c’est pas moi qui le dit :
    https://www.ladepeche.fr/2019/09/14/tes-completement-con-brigitte-macron-parle-cash-quand-emmanuel-macron-lagace,8413873.php

    « J-M Blanquer a beaucoup à faire après des décennies de déni, cette dérive du droit commun qui mine notre société »
    https://www.ina.fr/video/PUB3213295019

  4. vrcngtrx dit :

    zut, les liens ne passent pas …
    (à lire sur le site gatestoneinstitute .org par Guy Millière)
    – France: Macron est du côté des mollahs iraniens
    – Le vrai Emmanuel Macron
    – Pour les dirigeants européens, la chair juive ne vaut pas cher

  5. capucine dit :

    c’est étonnant que macron ne se soit pas encore converti à l’islam 😉

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