Dimanche France 5 22h40 -Ne ratez pas : « Quand l’extrême droite résistait 1939-1945 »

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Un documentaire solide et nuancé qui a le mérite de déboulonner les idées reçues.
Par Anne Sogno
France 5 propose ce soir la première partie d’un documentaire en deux volets (« Quand la gauche collaborait »sera diffusée le 10 décembre). « L’important n’est pas d’où l’on vient mais où l’on va », disait Aragon à Claude Roy, ex-camelot du roi devenu résistant auprès des communistes. Ce film part donc du postulat que les êtres humains évoluent. Enrichi de l’analyse des historiens Pascal Ory, Olivier Wieviorka et Simon Epstein, ce premier film apporte un éclairage inédit et nuancé sur une période complexe.
En 1944, la France se libère de quatre longues années d’occupation et les résistants sont devenus les héros d’une nouvelle page de l’histoire du pays. Au fil des décennies, la mémoire collective a schématisé l’engagement de femmes et d’hommes pris dans les tourments d’une époque ambiguë. Ainsi, la gauche est associée à la Résistance quand l’extrême droite passe pour synonyme de collaboration. « Il est plus facile de transmettre l’idée que les bons restent bons et les méchants, méchants que de transmettre la complexité des chemins et des itinéraires croisés », décrypte Pascal Ory.
Parmi ces parcours « évolutifs », cet épisode évoque celui du monarchiste Gilbert Renault qui deviendra le Colonel Rémy et celui de Pierre de Bénouville, ex-bagarreur de l’Action française, qui rejoindra le réseau Combat. Qu’avaient-ils en commun avec les autres résistants ? « La force du patriotisme », répond l’un des intervenants, juif, qui a résisté au côté d’Henri d’Astier de la Vigerie, monarchiste et antisémite notoire.
Dimanche 3 décembre à 22h40 sur France 5. Documentaire français de Florent Leone et Christophe Weber (2017, 1/2). 52 min. (Disponible en replay sur france.tv).

Anne Sogno
Source :
https://teleobs.nouvelobs.com/la-selection-teleobs/20171128.OBS7929/ne-ratez-pas-quand-l-extreme-droite-resistait-1939-1945.html

L’Histoire est souvent plus complexe que ce qu’en retient la mémoire collective. Après l’humiliation de la défaite en 1940, la Résistance française n’a pas été menée que par des hommes et des femmes dont le cœur portait à gauche. Refusant de se soumettre à l’Allemagne, des militants monarchistes, des membres de l’Action française, des cadres de divers partis d’extrême droite ont choisi de résister. D’où le paradoxe de retrouver plus tard, côte à côte dans certains maquis, des communistes et des vichystes, voire des juifs et des antisémites notoires. Bien construit, ce documentaire en deux volets – le second, Quand la gauche collaborait, sera diffusé dimanche 10, sur France 5 – souligne le rôle parfois majeur de figures de la droite extrême.
L’historien Olivier Wieviorka rappelle le poids des mouvements d’extrême droite entre les deux guerres mondiales. De l’Action française de Charles Maurras aux Croix de feu du colonel de La Rocque, en passant par la Cagoule, organisation secrète et violente, les militants ont des profils différents, mais se rassemblent autour de l’antiparlementarisme, de la haine du communisme, de l’antisémitisme, de la xénophobie.
Le 6 février 1934, dans la foule des émeutiers d’extrême droite qui manifestent à Paris (quatorze morts, plus de soixante blessés), on trouve, par exemple, le monarchiste Gilbert Renault, qui deviendra une figure de la Résistance sous le nom de Colonel Rémy. Après la défaite de 1940, l’extrême droite française est divisée : certains, peu nombreux, rejoignent Londres, comme Gilbert Renault ou Maurice Duclos, membre de la Cagoule. D’autres font confiance à Pétain pour résister à l’occupant, mais lorsque le vieux maréchal serre la main d’Hitler à Montoire (Loir-et-Cher), le 24 octobre 1940, c’en est trop pour beaucoup.
Au fil du temps, d’autres personnalités marquées à droite comme l’ancien Croix-de-Feu Alfred Tourny, Pierre de Bénouville ou Henri d’Astier de La Vigerie, prendront part aux combats de la Résistance. Lorsque la zone Sud est occupée, les maquis voient arriver des cadres nationalistes qui formeront des communistes et des républicains espagnols. Comme le résume un témoin : « Versaillais et communards se sont réconciliés dans la Résistance. »
Source :
http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2017/12/03/tv-quand-l-extreme-droite-resistait_5224002_1655027.html

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2 Commentaires

  1. VRCNGTRX dit :

    d’après d’autres lectures, qui résistait à l’occupation allemande ne résistait pas toujours à l’extermination

    « lorsque le vieux maréchal serre la main d’Hitler, c’en est trop pour beaucoup »
    tu m’étonnes !

    « retrouver côte à côte des communistes et des vichystes »
    on était moins con à l’époque, ils savaient pourquoi saboter jusque dans les usines
    http://memoireresistance.free.fr/sabotage.html
    https://fr.wikipedia.org/wiki/France_Bloch-S%C3%A9razin#Arrestation

  2. Pierre un Gaulois dit :

    Marie Madeleine fourcade, Pierre Guillain de Benouville, D’estiennes D’orves, Henri Frenay, Loustanau-Lacau, Daniel Cordier (secrétaire de Jean Moulin), De Lattre de Tassigny n’étaient pas, mais vraiment pas des gens de gauche.

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