Elor Azria doit être gracié

De Meïr Ben-Hayoun
Ce que je pense du verdict prononcé par la Cour martiale de Jaffa, c’est que c’est un outrage à la conscience juive de condamner un militaire qui a exécuté un terroriste arabe à terre.
Ce qu’a fait Elor Azria, ce devrait être la norme, un devoir pour chaque homme en arme dans un pays où le fléau terroriste ne cesse depuis toujours. Aucun terroriste ne saurait s’en sortir vivant d’un attentat. On ne peut pas se contenter que de le neutraliser en le blessant et ensuite le soigner dans un hopital. C’est inconcevable selon toute échelle de valeurs.
Si le système était sain, normalement un militaire qui ne se soucie pas de mettre à mort un terroriste, c’est lui qui devrait en répondre devant la justice comme le militaire de Neve Tsouf la semaine dernière qui ne s’est contenté que de tirer une seule balle sur le terroriste qui venait de trancher une famille entière. C’est ce militaire qui n’a fait que blesser le terroriste qui devrait répondre pourquoi ne l’a-t-il pas fini, me semble-t-il. Si c’est parce que son arme se serait enrayée, pourquoi ne l’a-t-il pas terminé à mains nues en l’étranglant ou en en saisissant le couteau et en tranchant à son tour le prédateur. Dans les circonstances actuelles, il est difficile de juger ce militaire conditionné par l’atmosphère de prudence injustifiée depuis l’affaire Azaria. Il n’y est évidemment pour rien, Mais pour en arriver à un état de normes normales si j’ose dire, où les militaires ne s’arrêtent pas au milieu de la mission qui leur est confiée, il faut modifier de fond en comble les dispositions du Droit de sorte qu’ils ne soient pas menacés de finir en prison comme Elor.
Dans l’affaire Azaria, La Cour martiale à mon avis n’est au demeurant pas à blamer du fait qu’elle a jugé Elor selon le Droit militaire. Le problème c’est le Droit, pas la Cour martiale qui l’a appliqué rigoureusement.
Le Droit militaire et le Droit de façon générale en Israel ne reflètent pas les valeurs profondes du peuple, les principes moraux de la majorité des Juifs dans le pays tels qu’ils s’en expriment.
A qui la faute? La faute en revient au législateur et aux gouvernements qui laissent en pilotage automatique la machine administrative et judiciaire fonctionner contre le peuple et contre ses valeurs.
Là encore, comme pour la capitulation constante sur le Mont du Temple depuis 40 ans, le Likoud qui gouverne la plupart du temps depuis 1977 est responsable de ne pas appliquer une vraie politique de la droite juive, de ne pas donner expression aux valeurs du peuple d’Israel dans le Droit militaire et dans le Droit civil. C’est le Likoud et les partis satellites composant ce Gouvernement et les Gouvernements précédents qui portent entièrement la responsabilité de ce schisme entre le peuple et le système juridique militaire et civil d’Israel.
Meïr Ben-Hayoun