Gilles-William Goldnadel: «Mon autocritique sur l’irrésistible montée en puissance des Frères musulmans»

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N’étant ni communiste ni chrétien, je n’ai ni le goût ni la formation de l’autocritique ou de la mortification. Pourtant, il me faut faire au terme de l’année mourante une pieuse confession : je n’ai pas vu venir l’irrésistible montée en puissance des Frères musulmans. Un lecteur, bienveillant tout autant que sagace, m’en faisait l’amical reproche il y a quelques mois, qui avait mis mon attention en émoi.
Je ne me reproche certes pas d’avoir alerté depuis des lustres sur l’immense danger de l’immigration massive autant qu’invasive. Et je soulignais les dangers identitaires et culturels d’islamisation démographique de notre France judéo-chrétienne. Je n’ai pas davantage rechigné à montrer depuis longtemps la dangereuse spécificité de l’antisémitisme islamique.
Mais je confesse avoir davantage insisté sur la nocivité de cet islamo- gauchisme intérieur qui aura éduqué une bonne partie de la jeunesse musulmane des banlieues à la haine de la France et des Français, peints en Dupont Lajoie racistes avec bérets pétainistes. Comme sur la haine d’Israël raciste et colonialiste et donc des Juifs qui le soutiennent.
Je ne regrette certes pas ce combat intellectuel et culturel essentiel contre l’extrême gauche, mais je constate à la lumière blafarde des circonstances présentes qu’il était centré sur l’Occident à l’excès. Plusieurs faits récents autant que traumatisants m’auront ouvert les yeux sur les dangers croissants de l’idéologie plus spécifiquement venue d’Orient.
Tout d’abord ce sondage de l’IFOP qui révèle que 45 % des musulmans de France voient dans les massacres de masse du Hamas du 7 octobre «une action de résistance contre la colonisation». Ils ne sont que 10 % dans le reste de la population française , ce qui est moins étonnant au regard du positionnement effrayant de l’extrême gauche Insoumise. Mais cette différence montre une spécificité identitaire aussi remarquable que périlleuse, au-delà donc de l’influence idéologique antisioniste nocive de l’extrême gauche clientéliste, convaincante autant que convaincue.
Un autre fait notable autant qu’inquiétant a été incarné par l’attitude rien moins que réservée des représentants de l’islam de France, non seulement à l’égard des massacres de masse du Hamas en terre d’Israël mais encore de l’accroissement des actes antisémites en terre de France. L’ article de Jean-Marie Guénois dans le Figaro du 22 décembre et l’interview de Florence Bergeaud-Blackler le même jour n’ont fait que confirmer mes observations consternées.
C’est ainsi que le recteur de la Mosquée de Paris, non seulement a adressé à la communauté musulmane une lettre très anti-israélienne, qualifiant la riposte au pogrom du 7 octobre de «génocidaire», mais ensuite a refusé de participer à la marche contre l’antisémitisme du 12 novembre, pourtant tellement consensuelle qu’elle en était stérile jusqu’à ne pas incriminer l’antisémitisme islamiste. Pire encore, l’imam de la Mosquée de Paris, Abdelali Mamoun, a trouvé le moyen de jeter le doute sur la montée exponentielle des actes antijuifs comptabilisés par le ministère de l’Intérieur.
Cette tendance plus qu’inquiétante s’explique conjointement par un double phénomène dynamique. D’une part, l’influence grandissante d’un pouvoir algérien radicalisé sur la Grande Mosquée de Paris, autrefois gouvernée par le très ouvert et débonnaire Dalil Boubakeur.
D’autre part et surtout, la montée en puissance des Frères musulmans galvanisés par le conflit du Proche-Orient. C’est ainsi que l’édition du Figaro précitée remarquait la main tendue par la Grande Mosquée à la tendance frériste de l’islam, symbolisée publiquement par la réception le 6 novembre dernier de la direction des Musulmans de France (ex-UOIF dissoute), à l’origine du lycée Averroès controversé et inspirés des Frères musulmans, consubstantiellement antisémites. Jamais Dalil Boubakeur n’aurait agi de la sorte. Florence Bergeaud-Blackler n’hésite pas à considérer la Grande Mosquée comme désormais «satellisée». Elle remarque, fait nouveau, que lors du dernier rassemblement frériste du Bourget, presque tous les mouvements musulmans étaient présents.

Enfin, dernier signal de radicalisation observé, lorsque le président du Sénat Gérard Larcher cette semaine en Israël meurtri, souligne la nécessité d’éliminer les terroristes du Hamas, voilà en quels termes le principal média communautaire musulman de France, le très frériste Oumma.com, parle du deuxième personnage de l’État sur X : «Notre Larcher national capable d’engloutir 55 steaks au petit-déjeuner s’est déplacé en Israël uniquement pour roter la propagande du psychopathe Netanyahou…»
J’ajouterai à cette double explication l’influence pernicieuse et séparatrice des réseaux sociaux islamistes et de la chaîne Al Jazeera sur une partie de la jeunesse musulmane française désormais repliée sur une identité réfractaire et hostile. Comme si cela ne suffisait pas au malheur français en général et juif en particulier, la timidité des réactions médiatiques et politiques à la radicalisation de cette partie d’un tout confine à l’abdication.
Sur le plan politique, c’est encore pire. Dans une précédente chronique, j’écrivais ma consternation devant les explications présidentielles en terre helvétique sur son refus, après avoir éliminé de son vocabulaire ce Hamas qu’il entendait éliminer de la carte, de participer à la grande marche contre l’antisémitisme : le désir de maintenir l’unité nationale et de ne pas vouloir alimenter la détestation antimusulmane ! Le scandale habite dans le fait qu’il n’y ait pas eu scandale. Au demeurant, on n’a pas suffisamment mesuré que la seconde justification présidentielle actait sans mot dire les progrès de la haine antijuive au sein la communauté islamique. Et de n’oser la contredire…

D’autre part, et à titre personnel, il me semble que les représentants religieux juifs, eux aussi très et trop diplomates, auraient dû faire savoir publiquement à leurs homologues musulmans, avec lesquels ils entretiennent de bonnes relations, leur grande réprobation .
Mais bien entendu, au-delà des explications psychologiques, politiques, idéologiques et théologiques, l’explication la plus pragmatique repose sur la cruelle loi du nombre. C’est bien entendu l’accroissement irrésistible d’une population orientale et musulmane emplie de foi résolue, dans un contexte international belliqueux autant que victimaire et contemplant un Occident complaisant, rempli de doutes et regardé non sans raison comme décadent dans son wokisme abêtissant, qui explique cette fuite islamiste en avant.
Et que voit-on ? Un pouvoir qui, pour tenter d’endiguer la marée montante de l’immigration venue de cet Orient islamisant, adopte à marche forcée une loi timide et symbolique tout en tentant de l’annuler par le Conseil constitutionnel, lui-même soumis aux ordres d’une Cour européenne immigrationniste et xénophile. Ainsi qu’une extrême gauche décidant de s’affranchir de la nouvelle loi scélérate, s’en tenant à son culte sélectif pour l’État de droit à la carte.
Dans cette période sombre, un rayon de lumière d’hiver : le peuple français n’est plus dupe de rien et ne s’en laissera plus conter.
Florence Bergeaud-Blackler : «Les Frères musulmans en Europe font

happywheels

2 Commentaires

  1. David dit :

    Cher William vous n’avez pas besoin d’autocritique ….vous avez assez d’ennemis .
    Et pour vous  » détendre  » vous croisez le fer avec Julien Dray et Éric Zemmour .
    Chacun d’eux finissent par vous convaincre de vos idées d’où votre succès et le soutien d’un grand nombre de patriotes .
    Cher William ne vous prenez pas la tête…..dormez bien vous êtes dans le vrai depuis longtemps .

  2. David dit :

    Correction : »

     » Chacun d’eux finit par vous convaincre….. »

    Scusi

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