Holocauste : comment on trouve encore des «Justes parmi les nations»

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La nouvelle stèle des «Justes parmi les nations de Midi-Pyrénées», située dans le jardin des plantes à Toulouse, dévoile 151 nouveaux noms de ces sauveurs des Juifs.
La stèle des Justes parmi les nations du Jardin des plantes à Toulouse, ceux qui ont sauvé des Juifs durant la Seconde guerre mondiale de la barbarie nazie, a été agrandie. C’est que la liste de ces «Justes» en Midi-Pyrénées s’est considérablement élargie depuis sa première inauguration en février 2003 en présence du Prix Nobel de la paix, survivant d’Auschwitz et écrivain Elie Wiesel, décédé début juillet.
À l’époque, 131 noms figuraient sur cette stèle de la mémoire, ils sont désormais 361. La stèle n’avait pas été remise à jour depuis. C’est le chiffre dévoilé, le 17 juillet dernier, par l’actuel maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc, lors de la cérémonie à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommages aux «Justes» de France, célébrant le 74e anniversaire de la Rafle du Vel’ d’Hiv (16 juillet 1942). 151 noms supplémentaires ont été rajoutés sur le monument situé à la sortie de la crypte du Monument départemental de la Résistance et de la Déportation.
«Beaucoup sont décédés»
«Au départ, lorsque Jean-Luc Moudenc m’a demandé de réajuster ce monument, on a eu un peu de mal à retrouver certains noms, grâce à une liste officielle, confie Jean-Baptiste de Scorraille, conseiller municipal délégué à la Mémoire et au monde des combattants. On a actuellement 361 Justes, mais ça pourrait encore changer. On les a classés par département, par ordre alphabétique et par année, ce qui permettra plus de clarté en cas de nouveaux rajouts. Mais des Justes, il n’y en a plus beaucoup en vie». Devenir un «Juste parmi les nations» ? C’est d’abord à l’initiative des survivants de la Shoah qui signalent les «Justes» et très exceptionnellement les descendants des Justes. «C’est une longue procédure qui peut durer des années», rappelle Francine Théodore Lévêque, qui étudie les dossiers localement pour le compte du Comité français pour Yad Vashem (le Mémorial de Jérusalem), seule instance à délivrer le statut de «Juste». «Il y a un long travail de vérification, qui dure entre deux et trois ans, poursuit-elle. Si les personnes s’adressent au comité français, des bénévoles se chargent de ce travail avant l’envoi des informations à Jérusalem. C’est, en dernier recours, une commission spéciale du Mémorial de Yad Vashem qui décide d’octroyer une distinction». À ce jour, le comité français Yad Vashem comptabilise 3 944 Justes parmi les nations en France, 84 en Haute-Garonne.
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Repères
Le chiffre : 361
justes >parmi les nations. Le nombre de personnes de la région inscrites sur la stèle de la mémoire.
« Pour devenir Juste, la procédure est un long travail de vérifications »
Francine Théodore-Lévêque, déléguée régionale pour le comité français Yad Vashem
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Le docteur Pierre Thomas, médaillé par le comité Yad Vashem
Son nom est gravé dans le marbre de la stèle des «Justes parmi les nations de Midi-Pyrénées», dont la nouvelle version a été dévoilée, le 17 juillet dernier, par le maire de Toulouse. Durant les sombres années de l’Occupation, le docteur Pierre Thomas, Toulousain âgé aujourd’hui de 98 ans, a sauvé des Juifs au péril de sa vie. En 2011, il a reçu la plus haute distinction du comité Yad Vashem, la médaille de «Juste parmi les nations».
Notamment pour avoir sauvé Joseph Amado, Colette Amado, Iule Amado (née Fischgrund), Alfred Leder, Béatrice Salvador et Boris Frenkel. Ce dernier, jeune étudiant israélite, résistant actif, abat en pleine rue Bayard un colonel allemand en représailles à l’exécution par la Gestapo du Résistant Marcel Langer, le 23 juillet 1943. Pierre Thomas assure alors efficacement sa sauvegarde en l’hébergeant en sécurité dans une mansarde de sa maison, 22 rue Croix-Baragnon. Il en fera de même pour Alfred Leder. Dès 1942, le docteur Thomas s’engage à sauver des Juifs persécutés. Ayant appris les exactions commises le 29 décembre 1942 par la police de Vichy et la Gestapo dans la résidence de la famille Alexandre (Amado) à Font-Romeu, assorties de menaces d’arrestation dès le 5 janvier 1943, le jeune docteur obtient que sa famille de Toulouse (sa mère et sa grand-mère) puisse héberger la famille Amado, dans sa résidence.
La maison de ses grands-parents
Fin 2014, il confiait à La Dépêche «sa fierté d’être un Juste». Il avait 22 ans quand le régime de Vichy, dirigé par le maréchal Pétain, a été mis en place en France. La maison de ses grands-parents au 22 de la rue Croix-Baragnon est vite devenue un refuge pour toutes les personnes recherchées par la police et la milice. Très vite, il s’engage dans le combat. «L’état français était dans la collaboration avec le nazisme et ça, je ne l’approuvais pas., avait-il déclaré dans ces colonnes. Nous, on savait ce qui se passait en Allemagne, ce qu’était le nazisme, mais beaucoup ne voulaient pas savoir. Beaucoup de Français étaient pétainistes. Des amis étudiants, Jean Gaches et Georges Oved, ont commencé à écrire le journal «Vive la liberté». Ils ont été condamnés à 10 ans de travaux forcés pour atteinte à la sûreté de l’état. Je les ai aidés à sortir de prison».
Source :
http://www.ladepeche.fr/article/2016/07/24/2390016-holocauste-comment-on-trouve-encore-des-justes-parmi-les-nations.html

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6 Commentaires

  1. franccomtois dit :

    Ils auraient du demander au préfet du Rhone de célébrer la mémoire des justes.Moi personnellement je salut la mémoire de ces anonymes qui au péril de leur vie ont sauvé des gens.

  2. franccomtois dit :

    Comme vous dites vrai la ldj.En dehors de tout clivage politique des hommes et des femmes n´ont jamais accepté la persécution de gens pour leur appartenance religieuse et lá en l´occurence des personnes de confessions juive laique ou non.

  3. capucine dit :

    quel courage il a eu ce médecin de prendre le risque de sauver au péril de vie la vie des juifs ! il mérite la plus haute distinction d’Israël Justes parmi les nations … Merci , merci , merci …

  4. Gilles-Michel De Hann dit :

    Pour les enfants de ce qu’on a désormais coutume d’appeler la deuxième génération, l’histoire de la Shoah fait partie du patrimoine personnel et parental. Ils en supportent le poids familial. Pour les autres, la Shoah relève d’un enseignement formel ou informel. Et comme elle ne fait donc pas partie de leur vécu propre immédiat, ils n’en savent que ce que les adultes ont bien voulu leur raconter et leur transmettre. Mais quel est le réel bilan de cette mémoire ?

    Très tôt, la jeune génération a appris l’existence et le mérite des Justes parmi les Nations, ces femmes et ces hommes qui, au péril de leur vie mais ayant foi en l’humanité, ont sauvé des milliers de Juifs de la mort.

    Pour elle, le sauvetage des Juifs est perçu sous cet angle seulement. Mais on peut s’étonner que cette approche le soit également pour des institutions aussi prestigieuses que Yad Vashem.

    Or, ce n’est que récemment qu’une nouvelle vision du sauvetage a été mise en lumière : celle des Juifs sauvant d’autres Juifs. Le sens de la modestie ou du devoir avait scellé la bouche de ces héros anonymes. Pour eux, il ne s’agissait pas de courage. Mais de quoi alors ? D’urgence, d’évidence ? En fait, comme leurs homologues non-juifs, en ne sauvant qu’un homme, ne serait-ce qu’un enfant, ces sauveteurs juifs ont fait plus que leur devoir : ils ont sauvé le monde.

  5. capucine dit :

    voici comment les lituaniens utilise un camps de concentration ,en le transformant en salle de mariage ….

    http://coolamnews.com/ce-camp-de-concentration-de-lituanie-est-maintenant-une-salle-de-mariage/

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