« Il m’a détruite »: les glaçantes déclarations de l’épouse du tueur du père Hamel

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EXCLUSIF. L’ex-épouse religieuse d’Adel Kermiche a été entendue par les enquêteurs fin février. Ses auditions, que L’Express a pu consulter, dessinent le portrait d’une adolescente brisée, qui s’est détournée de l’islam radical après sa déception amoureuse.
Il y a un an, le 26 juillet 2016, le père Hamel était égorgé dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray par deux jeunes djihadistes. Depuis, l’enquête s’est concentrée autour du cercle relationnel de l’un d’entre eux, Adel Kermiche. Selon nos informations, les policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) ont interpellé discrètement, le 20 février 2017, son ex-épouse religieuse à son domicile de Rouen.
Amina*, une franco-algérienne de 17 ans, est placée en garde à vue durant trois jours. Les enquêteurs veulent vérifier si elle a eu connaissance du projet d’attentat. En analysant sa ligne téléphonique, ils ont relevé pas moins de 11 300 contacts entre elle et Adel Kermiche. D’emblée, cette jolie brunette balaye toute complicité.
« Il m’a détruite. Je ne pensais pas qu’il ferait un geste pareil », se défend l’adolescente tourmentée, souvent émue aux larmes, selon les procès-verbaux d’audition consultés par L’Express. « Je savais qu’il était dangereux car il m’a menacée une fois de me lapider. Mais je ne l’ai pas cru. » Toutefois, elle jure l’avoir signalé à « un policier de Rouen ».
Elle le trouve « beau », l’ajoute sur Facebook
Leur amourette djihadiste n’a connu qu’une brève existence, chaotique et quasi-exclusivement virtuelle. Elle débute au printemps 2015 sur Facebook. Radicalisée depuis ses 15 ans, Amina ajoute Adel Kermiche « en ami » parce qu’elle a entendu dire qu’il était « beau ». Ils ont un point commun: fascinés par les vidéos de propagande de Daech, ils ont été interceptés sur la route du djihad. Lui en Allemagne. Elle en Belgique, en compagnie de « soeurs ». « Nous avons d’abord discuté de nos origines communes. A force de parler, nous avons parlé de religion. »
Sous contrôle judiciaire, Adel reste obsédé par la Syrie. En mai, il invite Amina à tenter de nouveau le périple avec lui. Elle refuse net. « Je n’avais pas les papiers nécessaires à mon voyage et, de plus, je n’étais pas sûre de vouloir recommencer. » Bien lui en a pris: le futur tueur est interpellé en Suisse puis écroué en France. La prison n’éteint pas ses pulsions amoureuses. Il parvient à contacter Amina et lui propose de se marier. Cette dernière l’éconduit et, après une brouille futile, n’entend plus parler de lui pendant des mois.
« Il m’a redemandé si je voulais me marier »
L’adolescente poursuit son exploration de la djihadosphère sur l’application chiffrée Telegram. Elle y fait la rencontre d’un groupe de « soeurs » prêtes à prendre les armes en France, sous l’autorité d’un homme qui se vante d’être rentré incognito de Syrie. Parmi les candidates, figure Inès Madani. C’est cette adolescente de Tremblay-en-France qui, un an plus tard, abandonnera une voiture chargée de bonbonnes de gaz en plein Paris.
En mars 2016, Adel Kermiche réapparaît dans la vie d’Amina. Il vient d’être libéré sous bracelet électronique et est de retour chez ses parents à Saint-Étienne-du-Rouvray. En prison, il a endurci sa foi auprès de djihadistes aguerris. Amina est envoûtée. « Il m’a demandé si j’adhérais toujours aux thèses de l’Etat islamique. Il m’a redemandé si je voulais me marier avec lui et j’étais intéressée », sanglote-t-elle devant les enquêteurs.

Musique interdite et « mariage » sur Skype
La cérémonie est sommaire. Elle se déroule deux mois plus tard par simple liaison audio sur Skype, le 17 avril à 15 heures. Adel s’oppose à la participation du père d’Amina sous prétexte qu’il boit parfois de l’alcool et oublie ses prières. C’est donc en présence d’un « imam » improvisé et de deux témoins, qu’elle ne connaît pas et qu’elle ne verra jamais, qu’elle dit « oui » au micro. « Je précise que je n’avais pas le droit de parler. Ils ont discuté de dot, ils ont choisi pour moi. »
Les premiers ennuis conjugaux débutent le soir même. Invitée au mariage de sa cousine, Amina est forcée de troquer sa robe pour un pantalon. Son nouveau fiancé exige des photos comme preuves à l’appui, faute de quoi il menace de débarquer à la fête. Il lui interdit aussi d’écouter de la musique. Chaque rencontre -six en tout- est l’occasion pour le jeune homme d’édicter ses règles religieuses. Adel lui reproche son mode de vie qu’il juge trop occidental, lui impose le vêtement islamique. « Il me disait que les kouffars [mécréants] ne doivent pas être fréquentés. » Des selfies du couple, elle en niqab et lui souriant, ont été retrouvés par les enquêteurs.
Une répudiation par un simple message écrit
La suite est un mélange de muflerie et de pseudo-religiosité. Volage, Adel tente d’imposer la polygamie. Amina se rebiffe. Elle découvre qu’il formule des propositions de mariage à d’autres adolescentes. Un ultime rendez-vous scelle la fin de leur relation. Après avoir « consommé » l’union, le jeune homme la « répudie » par un simple message écrit. « Je l’ai harcelé pour lui dire que ce n’est pas bien ce qu’il avait fait ‘islamiquement parlant’, se lamente-t-elle. Il m’a insultée. J’ai reçu des menaces de la part de l’imam ou d’un des témoins. » A la demande de ses parents, qui découvrent son mariage clandestin, Amina porte plainte. Nous sommes quelques semaines avant l’assassinat du prêtre.
– Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez appris qu’Adel Kermiche est mort?, l’interroge un policier de la SDAT.
– J’étais triste, à la fois parce qu’il était mort et pour ce qu’il avait fait.
– Au vu de votre émotivité dès que nous évoquons Adel Kermiche, peut-on considérer que vous étiez complètement folle amoureuse de lui?
– Oui je l’étais.
A l’issue de son audition le 23 février, Amina a été remise en liberté sans charges retenues contre elle. Deux jours avant de fêter sa majorité. Cette désillusion amoureuse l’aurait poussée à se détourner de l’islam radical. Privée de smartphone, elle est désormais suivie par le centre de « déradicalisation » de Dounia Bouzar, où elle a pu confier son désarroi à Farid Benyettou, repenti et ancien mentor des frères Kouachi. Revenue de son voyage en enfer, elle dit aspirer à de nouveaux horizons: devenir coiffeuse.
*Prénom modifié
Source :
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/saint-etienne-du-rouvray-un-an-apres-adel-kermiche-m-a-detruite_1929975.html

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8 Commentaires

  1. josué bencanaan dit :

    remise en liberté !!, trop facile, encore une pauvre victime, cette justice de merde en France me fait vomir !!!!

    Personne ne l’a forcé a suivre son porc de mari, personne ne l’a obligé de faire ce choix, elle responsable tout comme toute ces connes qui partent faire le djihad

  2. Claude dit :

    D’accord avec vous Josué Bencanaan , c’est bien trop facile , quelques larmes et … on oublie les 13500 contacts entre elle et son assassin de mari ! Pour des mots d’amour cela me parait beaucoup pour un homme qui n’était guère romantique !

    Elle était envoutée par les vidéos de l’EI, et à 15 ans elle essaye le grand départ vers les égorgeurs qui « l’envoutent » !!

    Elle a aussi de drôles de fréquentations en ce qui concerne ces « drôles de sœurs » !

    Ca fait beaucoup tout de même ! mais quelques larmes ont suffit pour émouvoir la justice française !!!!

    Ah mais ne craignons rien !! elle est en de bonnes mains vous pensez !!

    désormais suivie par le centre de « déradicalisation » de Dounia Bouzar !!

    dont tout le monde connaît l’efficacité …radicale !!

  3. roni dit :

    on va pleurer pour elle

  4. CHEVALLOT Gerard - Henry dit :

    Le vent tourne en défaveur de ces traitres meurtriers potentiels directs ou indirects et la repentance va devenir un sport national. Je préconise la déchéance de la nationalité aux Français d’origine étrangère dont les géniteurs ont moins de 40 ans de présence continue sur le territoire national.et le rétablissement du seul droit du sang

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