J’ai expliqué au journal le Monde, pourquoi je suis retourné en France…

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Avant-propos de la rédaction:

Le journal « Le Monde » ayant fait un appel à témoin auprès de Juifs qui après avoir effectués leur Aliyah sont retournés en France (voir l’appel à témoin), notre chroniqueur Israel Tavor a demandé sur Facebook d’inonder le site du journal de témoignages racontant des Aliyot sans retour sentant derrière l’appel à témoin une certaine malveillance du quotidien dont on connait les positions sur le confit .
Bien lui en à pris car Alexandre Kassel a raconté sa « terrible » histoire sur son profil facebook…
Témoignage.


POURQUOI JE SUIS RETOURNÉ EN FRANCEIsrael Tavor, que je remercie pour l’inspiration, a attiré mon attention aujourd’hui sur le fait que le journal Le Monde demandait via son site des témoignages de yeridot, de juifs français ayant fait leur alya en Israël qui sont par la suite repartis en France. Israel sur son statut, nous proposait d’innonder “Le Monde” de temoignages positifs d’alyot réussies davka. Pour les emmerder.Il est bien gentil le Israel Tavor, qu’il les trolle s’ il veut, mais moi si quelqu’un veut enfin écouter l’histoire de mon retour en France je ne vais pas me priver, de partager.Pour une fois qu’on peut en parler ! Alors voilà, j’ai grandi à Paris, dans le paisible XIXe arrondissement, à l’ombre des pittoresques Buttes-Chaumont, au sein de l’incomparable et inégalée richesse culturelle de la Ville Lumière.
Étant de confession juive, Israël occupa très vite une place centrale dans mon éducation. Dès le plus tendre âge, je devais fêter tous les ans l’anniversaire de son indépendance en m’ habillant en bleu et blanc et en dévorant des falafels. On me montrait des films des valeureux pionniers au début de l’épopée sioniste. Dès qu’on parlait d’Israël, on conjuguait tous les adjectifs au superlatif. Israël était idéalisé, l’eldorado de Candide me parut vraiment terne en comparaison.
Arrivé à l’âge de 17 ans, le bac en poche, j’étais enfin prêt à concrétiser 17 ans d’éducation sioniste poussée, et l’Agence Juive prit le relais pour me promettre une vie paradisiaque si je sautais le pas.
Je vais etre honnête, les premières semaines et même les premiers mois étaient un rêve éveillé.
Découvrir un nouveau pays, surtout un pays particulier comme Israël, ainsi que sa nouvelle culture est une réelle chance.
Mais très vite, je me suis rendu compte que je n’étais pas venu faire du tourisme et qu’il fallait commencer à faire ma vie aussi.
C’est à ce moment que le vin tourna aigre, que la pomme révéla son ver, que le carosse de Cendrillon redevint citrouille et qu’Israël, tel Melissandre, retira son collier magique et se révéla dans sa plus laide nudité.
Israël est très différent de la France, et passés les premier mois, il est très dur d’accepter ces différences et la nostalgie de la France et de la bonne vie française vous prend à la gorge.
Commençons par les conditions météorologiques. Ce fichu temps obstiné. 10 mois sur 12, on peut le supplier de nous donner un peu de notre bonne vieille grisaille parisienne, qu’on puisse ressentir un peu de la mélancolie des poètes de notre riche littérature française, un peu de déprime grise qui se marient parfaitement avec nos gènes ashkénazes. Que nenni ! Jour après jour, semaine apres semaine, le soleil s’entêtait à nous monter le moral, le ciel d’un bleu éclatant nous forçait à vivre dans un cadre coloré. On se croirait vivre dans le monde des Teletubbies et des Bisounours. Tous les matins, en sortant de chez moi, mon classe manteau noir acheté dans une boutique parisienne, me jettait un regard nargueur insupportable.
Dehors, comme à Paris, je portais fièrement la kippa sur ma tête. Ça m’a mit un moment à comprendre que quelque chose clochait. Je me suis rendu compte que…. Ô misère… personne ne me jettait des regards acides. Je marchais dans la rue, anonyme, comme un membre de la populace à part entière, la kippa ne faisait plus de moi l’objet de toutes les attentions mais se fondait naturellement dans le paysage. Vous avez idée comment c’est dur de devenir un Mr-tout-le-monde après s’être habitué à être la cible de toutes les rancoeurs a 1 kilomètre à la ronde ?
Mais les israéliens ne s’arrêtent pas à ça ! Non seulement il ne me haissent pas, mais il me parlent tous comme si j’étais leur pote ou pire, leur frère. Savez vous qu’en Israël, il n’y a pas de nom de famille ni de “Monsieur”. Ou on vous appelle par votre prénom, ou on vous appelle jovialement “Mon frère” comme si vous n’aviez même pas de prénom.
Sous le soleil de plomb quotidien, comment ne pas languir la rafraîchissante froideur de la politesse française ? Comment ne pas languir cette distance naturelle que tous les citoyens mettent entre eux, donnant a chacun le privilège, peut-être illusoire, d’être étranger dans son propre pays ? (J’ai compris que ça vaut le coup d’être étranger en France)
Ce fut les premières difficultés, mais je ne baissai pas les bras et allai de l’avant en commençant mes études dans l’établissement d’études secondaires, réputé le plus ardu en Israël : Le Technion à Haifa. Ayant eu une scolarité relativement aisée , j’avais besoin de défis plus coriaces à relever.
A ma grande stupeur, pendant que je vis mes camarade restés en France faire face à des murailles d’intolérance et des examens cruciaux qui tombaient le Samedi ou Jour de fête sans alternatives possibles, au Technion on nous propose un programme aberrant de facilité en évitant soigneusement de placer les examens ces jours là. La seule difficulté qu’on se permet de nous imposer est le niveau élevé du savoir enseigné.
Et en plus, c’est des fous, là bas, au Technion et dans l’industrie. Au lieu de respecter le principe d’inertie, de se reposer sur leurs lauriers et de patauger dans l’immobilisme existentiel, comme la France sait si bien le faire. Ils n’ ont qu’un mot en bouche : Innover.
C’est fatiguant à la longue, toujours regarder vers le futur et de chercher continuellement à s’ameliorer. Ça finit jamais, “Innover” ok et après ? Bah “Innover encore plus” et continuer. Allooo on peut pas laisser la situation stagner voire pourrir tranquillement avant de reprendre la marche en avant ? Ici en Israël, on connait pas le magnifique et agréable sentiment quand on va prendre un café ou au théâtre pendant que tout le pays s’effrite autour de nous. Ils ont rien compris à la vie.
Et pis, vous savez, quand on parle d’Israël à la télé, on s’imagine que c’est cool, comme vivre en plein Call of Duty taille réelle. La vérité, c’est que marcher dans la rue en Israël c’est plutôt comme jouer à Adibou. Certes y’a des attentats qui font chier, mais sinon on s’y sent plutôt et même beaucoup trop en sécurité. On a pas à épier du coin de l’oeil plein de bande de racailles en calculant stratégiquement son chemin afin de s’en sortir avec le moins de dégâts. Non, on marche juste tout droit comme des cons directement vers notre but.
Heck ! Y’avait une école juste à côté de chez moi, les gosses sont juifs et y’a pas un seul fichu soldat. Quelle genre de vie c’est ça où des gosses juifs n’ont pas besoin d’une armée pour qu’on les laisse vivre ?? Dites moi.
Mais le pompon du pompon, vous savez ce que c’est ? Quand y’a un attentat sanglant qui se passe, dans la presse locale le lendemain, on a des titres ultra-provocateurs du genre “Un TERRORISTE a commis un attentat et tué plein d’israéliens”. Oui vous inquiétez pas, il y’a quand meme certains journalistes qui justifient l’acte, mais ca n’empêche ils osent appeler ces pauvres gens des terroristes. Je me voyais contraint à sortir le portefeuille pour acheter la presse française de France qui arrivait 2 jours en retard mais au moins présentait les faits correctement “Un palestinien assassiné dans une attaque à Jérusalem”.
Bref, vous l’avez compris, avec tout ça, ça coulait de source qu’il fallait retourner en France. Et je suis retourné en France, plein de fois même, 2 fois par an en moyenne. « Pour les vacances », comme l’a lancé mon ami Jordan Buddy Perez à Emmanuel Macron quand il est venu nous implorer de rentrer au pays.
Pour voir ma famille et me rappeler ce que j’ai laissé derrière.
Et revenir en Israël après, avec la confirmation inévitable, que l’Alya c’est de loin et de très loin, la meilleure décision de ma vie.
Ah et j’oubliais le fromage en Israël n’a pas de goût, je dis ça je dis rien.
PS : J’ai tapé tout ça, et me suis rendu compte après que Le Monde limite notre témoignage à 15.000 caractères. Enfoirés !
source :
http://rootsisrael.com/jai-explique-au-journal-le-monde-pourquoi-je-suis-retourne-en-france/

happywheels

5 Commentaires

  1. Catholique-de-France dit :

    Bonjour,

    On vient justement d’avoir un superbe exemple de la saloperie journalistique française avec le reportage d’ « Envoyé spécial » sur les attentats au couteau en Israël …

  2. CHARLES dit :

    IL FAUDRAIT ENVOYER NOS JOURNALISTES FRANÇAIS EN ÉGYPTE ….VOICI UN EXEMPLE :
    Témoignage d’un musulman sur les terroristes en Islam
    Est-ce que les actes terroristes de Bruxelles, de Paris, de Londres, de Madrid n’ont rien avoir avec l’Islam. Ecoutez ce que pense un musulman.
    https://gloria.tv/video/AokudyGNwWK

  3. ixiane dit :

    Les médias sont des pourritures .
    Et aujourd’hui est un «  »grand JOUR à Paris » » pour toutes les saloperies réunies !! Ils cogitent, ces bons français avec les arabes, comment faire pour retirer à ISRAEL le pays qui lui a été rendu à SAN REMO en 1922.

  4. GERQRD dit :

    bj , JE SUIS EN VACANCES EN IL . ET J AI VU CE SONDAGE . SCANDQLEUX

  5. CHARLES dit :

    SURTOUT DE NE PAS OUBLIER CECI  » ENCORE UN CORSE !, DÉSOLÉ POUR LES AUTRES ……

    Proclamation à la nation Juive Quartier général Jérusalem,
    1er floréal, an VII de la République Française (20 avril 1799)
    Bonaparte, commandant en chef des armées de la République Française
    en Afrique et en Asie, aux héritiers légitimes de la Palestine :
    Israélites, nation unique que les conquêtes et la tyrannie ont pu, pendant des milliers d’années, priver de leur terre ancestrale, mais ni de leur nom, ni de leur existence nationale !

    Les observateurs attentifs et impartiaux du destin des nations, même s’ils n’ont pas les dons prophétiques d’Israël et de Joël, se sont rendus compte de la justesse des prédictions des grands prophètes qui, à la veille de la destruction de Sion, ont prédit que les enfants du Seigneur reviendraient dans leur patrie avec des chansons et dans la joie et que la tristesse et que les soupirs s’enfuiraient à jamais. (Isaie 35.10)

    Debout dans la joie, les exilés ! Cette guerre sans exemple dans toute l’histoire, a été engagée pour sa propre défense par une nation, de qui les terres héréditaires étaient considérées par ses ennemis comme une proie offerte à dépecer. Maintenant cette nation se venge de deux mille ans d’ignominie. Bien que l’époque et les circonstances semblent peu favorables à l’affirmation ou même à l’expression de vos demandes, cette guerre vous offre aujourd’hui, contrairement à toute attente, le patrimoine israélien.

    La Providence m’a envoyé ici avec une jeune armée, guidée par la justice et accompagnée par la victoire. Mon quartier général est à Jérusalem et dans quelques jours je serais à Damas, dont la proximité n’est plus à craindre pour la ville de David.
    Héritiers légitimes de la Palestine !

    La Grande Nation qui ne trafique pas les hommes et les pays selon la façon de ceux qui ont vendu vos ancêtres à tous les peuples (Joël 4.6) ne vous appelle pas à conquérir votre patrimoine. Non, elle vous demande de prendre seulement ce qu’elle a déjà conquis avec son appui et son autorisation de rester maître de cette terre et de la garder malgré tous les adversaires.

    Levez-vous ! Montrez que toute la puissance de vos oppresseurs n’a pu anéantir le courage des descendants de ces héros qui auraient fait honneur à Sparte et à Rome (Maccabée 12.15). Montrez que deux mille ans d’esclavage n’ont pas réussi à étouffer ce courage.

    Hâtez vous! C’est le moment qui ne reviendra peut-être pas d’ici mille ans, de réclamer la restauration de vos droits civils, de votre place parmi les peuples du monde. Vous avez le droit à une existence politique en tant que nation parmi les autres nations. Vous avez le droit d’adorer librement le Seigneur selon votre religion. (Joël 4.20)

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