Les Français méritent notre désapprobation – mais n’aime pas l’entendre

La France, au cours de l’histoire moderne, a causé plus de dégâts au Moyen-Orient que dans tout autre pays et continue de porter ses fruits en se concentrant sur Israël.
Dr. Manfred Gerstenfeld,

L’auteur a été un conseiller à long terme sur les questions de stratégie auprès des conseils d’administration de plusieurs grandes sociétés multinationales en Europe et en Amérique du Nord. Il est membre du conseil d’administration et ancien président du Jerusalem Center for Public Affairs et récipiendaire du prix LIfetime Achievement Award (2012) du Journal pour l’étude de l’antisémitisme.
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Les auteurs des publications israéliennes et juives se demandent souvent s’ils n’écrivent pas pour les convertis. Parfois, cependant, on a des indications sur l’impact sur les critiques et les ennemis d’Israël.
Il y a quelque temps, j’ai écrit que la réaction française à la récente violence à la frontière de Gaza était conforme à la longue tradition de ce pays de noircir Israël. J’ai fait remarquer que la France avait voté pour une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui appelait à des mesures de protection pour les Palestiniens mais ne mentionnait pas le Hamas.
Le vice-ministre israélien Michal Oren l’a résumé dans un tweet: « Honte à la France pour le soutenir. Le gouvernement français ne peut pas dire qu’il est contre l’antisémitisme et voter pour cette résolution antisémite ».
J’ai également cité David Pryce-Jones qui, en 2008, a publié son livre, Trahison: la France, les Arabes et les Juifs. Sa conclusion peut se résumer comme suit: la France, au cours de l’histoire moderne, a causé plus de dégâts au Moyen-Orient que dans tout autre pays.
Mon article concluait: «Il est peu probable que le fait d’évoquer le noircissement hypocrite français d’Israël en cours l’arrête, mais cela risque de rendre la chose moins intéressante pour les auteurs officiels du pays.»

Le pourcentage de Juifs quittant la France, car ils ne voient aucun avenir dans le pays, est plus élevé que partout ailleurs en Europe occidentale.
Je n’aurais pas pu m’attendre, peu après, à trouver une preuve de cette conclusion. Quelqu’un a transmis l’article à un haut responsable français. Sa réaction était loin d’être indifférente. Il a écrit: «Soyons sérieux. Ce n’est pas un article; c’est une brochure. Sur Gaza, la France avait la même position que 190 pays. Les accuser tous d’antisémitisme serait un peu farfelu, alors vous choisissez la France comme le fouet de la communauté internationale. Vous reflétez le récit d’Israël que seuls les États-Unis soutiennent. C’est ton droit C’est à moi de dire que vous faites un mauvais service à Israël en alimentant un discours de victimisation qui couvre la poursuite d’un processus progressif d’annexion de la Cisjordanie – une tragédie pour les deux parties.
Comme à l’accoutumée, la tendance française à noircir Israël s’accompagne d’un manque total d’autocritique. Les Israéliens ont de nombreuses raisons historiques de distinguer la France de ses méfaits officiels et de ses autres lacunes. La France a autorisé, sans interdire les antisémites, plus d’immigrants d’Afrique du Nord, où les préjugés contre les Juifs sont parmi les plus élevés au monde. Avec au moins 10% de la population désormais musulmane, la France est le pays où la plupart des assassinats de juifs d’Europe occidentale pour des raisons idéologiques ont eu lieu au cours de ce siècle. Au total, 12 d’entre eux ont été perpétrés par des musulmans. Le pourcentage de Juifs quittant la France, car ils ne voient aucun avenir dans le pays, est plus élevé que partout ailleurs en Europe occidentale.
Il y a plusieurs autres bonnes raisons de choisir la France pour désapprobation. L’arrogance des diplomates français ne connaît souvent aucune limite. L’ambassadrice française en Israël, Hélène Le Gal, commente régulièrement les actions d’Israël, ce qu’elle ne devrait pas faire. Le mois dernier, elle a commenté la violence à la frontière à Gaza: «Il y a des manifestations extrêmement violentes en France… et pourtant personne n’est tué».
Cette déclaration exprimait le double standard pour deux raisons. Les manifestations françaises n’incluent pas les terroristes génocides qui tirent. Et certaines personnes n’ont pas oublié l’assassinat par la police française de 150 à 200 algériens pacifiques qui ont manifesté à Paris en 1961. Pour cette seule raison, les propos de l’ambassadeur français en Israël ne devraient pas durer encore au moins quelques décennies.
On n’a pas oublié non plus en Israël que Yasser Arafat est décédé dans un hôpital français en 2004. La France lui a alors décerné les honneurs militaires. À cette époque, on savait déjà qu’Arafat – après avoir remporté le prix Nobel de la paix – avait personnellement approuvé les documents relatifs à la somme que chaque assassinat palestinien d’Israéliens devrait recevoir. Ces documents ont été retrouvés après que le siège de l’Organisation de libération de la Palestine à Jérusalem, la Maison de l’Orient, ait été repris par Israël en 2001.
L’actuel ambassadeur français aux États-Unis, Gérard Araud était, à l’époque, ambassadeur en Israël. Il a fait remarquer qu’il y avait une névrose anti-française en Israël. La névrose est un type de trouble mental, mais en fait, ceux qui ont dénoncé la mauvaise conduite d’un gouvernement français qui rend hommage à un meurtrier d’Israéliens avaient beaucoup de bon sens.
Le récent vote français de la résolution anti-israélienne du Koweït par le Conseil de sécurité, qui ne mentionnait pas le Hamas, s’inscrit dans une longue série de sympathies de la France pour les meurtriers d’Israéliens.
L’extrême critique des Français à l’égard d’Israël, combinée à l’incapacité du pays à assurer l’avenir des Juifs au niveau national, résulte d’une mentalité déviante. La réaction à mon article du haut fonctionnaire français était cependant un signe très prometteur. L’irritation peut aider à encourager la réflexion.
Source :
http://www.israelnationalnews.com/Articles/Article.aspx/22774