Muhammad Dahlan futur dirigeant de Gaza ?

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Depuis le 7 octobre, Israël tente de recruter des clans et des bandes criminelles de
la bande de Gaza pour coopérer avec lui et saper le pouvoir du Hamas. Cependant, cette initiative n’a pas rencontré de succès significatif, en partie à cause des actions du Hamas contre ceux qui tentaient de coopérer – notamment l’exécution de membres de clans soupçonnés de liens avec Israël.

Aujourd’hui, avec l’affaiblissement du Hamas, une nouvelle opportunité s’est présentée, et les premiers à la rejoindre furent les membres du gang Abu Shabaab, qui se considèrent comme une force locale alternative à l’organisation. C’est ce qu’a déclaré le Dr Dina Lisnansky, chercheuse principale sur les organisations islamiques radicales au Centre Moshe Dayan de l’Université de Tel Aviv.

Selon certaines estimations, le gang Abu Shabaab est principalement impliqué dans le trafic de drogue, et certains de ses membres sont liés par des liens familiaux à la tribu bédouine Tarabin, opérant dans le nord du Sinaï. Diverses sources estiment que l’opération d’Abu Shabaab a été approuvée par Muhammad Dahlan , un ancien haut responsable du Fatah, et avec la bénédiction de l’Égypte . Cependant, selon le Dr Lisnansky, il s’agit probablement d’un arrangement temporaire qui ne devrait pas durer longtemps.
Comme vous vous en souvenez peut-être, le Wall Street Journal a rapporté l’année dernière que de hauts responsables américains, israéliens et arabes promouvaient une initiative visant à nommer Muhammad Dahlan à la tête de la sécurité dans la bande de Gaza. Dahlan, qui était auparavant l’un des responsables des mécanismes de sécurité préventive dans la bande de Gaza et un haut responsable du Fatah, est présenté comme quelqu’un qui n’est subordonné ni au Hamas ni à l’Autorité palestinienne, une caractéristique qui, selon le rapport, permet à Israël de mener un dialogue efficace avec lui.
Dahlan, riche homme d’affaires ayant grandi dans la pauvreté à Gaza, évolue en marge de la politique palestinienne depuis plus de dix ans. Bien qu’il ait récemment déclaré ne pas avoir l’intention de diriger lui-même la bande de Gaza, il dirige un parti actif sur le terrain et entretient des liens avec des groupes locaux. Ces groupes pourraient constituer la base d’une nouvelle force de sécurité qui assurerait la transition entre la fin des combats et un futur règlement dans la bande de Gaza.

« Il a le charisme, la crédibilité et les relations avec tous les horizons politiques pour réussir », a déclaré Aaron David Miller, ancien expert du Moyen-Orient au Département d’État américain. La même année, un diplomate égyptien a affirmé qu’Israël envisageait deux plans pour gérer la bande de Gaza après la fin de la guerre, Dahlan étant considéré comme l’une des principales options.

En juin 2011, Dahlan a été expulsé du Fatah en raison des allégations répétées de Mahmoud Abbas selon lesquelles il avait assassiné Arafat. En septembre, sa maison a été perquisitionnée par la police palestinienne et ses gardes armés privés ont été arrêtés. En août 2011, son ancien parti l’a accusé d’avoir assassiné Arafat en utilisant du poison. En juin 2012, après une enquête de 9 mois lancée par Al Jazeera, des traces de polonium , un poison radioactif , ont été trouvées sur les affaires d’Arafat, augmentant fortement les soupçons d’empoisonnement.

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5 Commentaires

  1. David92 dit :

    Excellente nouvelle s’il accepte . Avec lui la paix aurait été possible si ce n’étais Arafat qui s’y opposait.
    Un homme à poigne et courageux .

  2. bensoussan jean joseph dit :

    mahmoud dahlan est un grand depressif donc, par essence, peu fiable.Comme vous le faites remarquer,la solution ne peut etre que temporaire.mahmoud dahlane est un vieux serpent de mer,son nom est ressorti a toutes occasions,mais rien ne s’est jamais concretisé.Il parle Hebreu couramment…Comme le parlait sinwar.Apres l’ecrasement complet du hamas qui ne serait tarder,que faire de ces bandes de trafiquants, de voleurs,de gangsters divers et variés(largement achetables par l’argent iranien et qatari)à qui nous fournissons armes assistance et argent pour faire contrepoids au hamas?Pour l’instant,cette strategie, alliée aux coups de boutoirs massifs de Tsahal a l’air de marcher. joseph

  3. bensoussan jean joseph dit :

    Helas,non,David92,dahlan etait un homme à poigne envers ses hommes mais pas courageux il est en grande partie responsable de la prise de gaza par le hamas à cause de la debandade et de la fuite de ses hommes.Maintenant que c’est un homme tres riche est il interessé par la place où il n’y a que des coups à prendre?

  4. David92 dit :

    M. Dahlan fait partie des rares dirigeants palestiniens à être indépendants à la fois vis-à-vis du Hamas, un groupe qualifié de terroriste par les Etats-Unis, mais aussi de l’Autorité palestinienne qui dirige certaines régions de la Cisjordanie, ce qui en fait quelqu’un avec lequel le gouvernement israélien pourrait travailler le cas échéant, si l’on en croit des analystes politiques israéliens. A Washington, où l’administration de George W. Bush le considérait à l’époque comme un futur président palestinien, certains responsables ont déclaré en privé qu’il était un acteur clé depuis que le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre, déclenchant ainsi la guerre.

    M. Dahlan est un riche homme d’affaires qui a grandi dans la pauvreté à Gaza. Il s’est tenu à l’écart de la politique palestinienne pendant plus d’une décennie et a récemment déclaré qu’il ne souhaitait pas diriger lui-même la bande de Gaza. Mais il peut compter sur l’activité de son parti politique dans la région et sur les liens établis avec des groupes présents sur le terrain qui pourraient contribuer à la constitution d’une force de sécurité, afin d’assurer la transition entre la fin des combats et la suite des événements.

    Depuis le début de la guerre, il fait la navette entre les Émirats arabes unis — un riche Etat du Golfe qui pourrait aider à financer la reconstruction de Gaza et fournir des troupes à une force internationale de stabilisation — et l’Egypte, pays frontalier avec Gaza et Israël et qui, à ce titre, aura un rôle déterminant à jouer dans le futur de ce territoire. M. Dahlan a conseillé les dirigeants de ces deux pays et a bénéficié de leur patronage.

    Au Caire, il a réuni des hommes d’affaires de Gaza et les chefs de riches familles, qui ont fui le conflit, afin de trouver des moyens d’acheminer jusqu’à Gaza le ravitaillement dont le territoire a désespérément besoin. Des entreprises et familles du sud-est de Gaza, historiquement alliées à M. Dahlan, ont assuré la sécurité de certaines livraisons commerciales.

    M. Dahlan possède le charisme, la crédibilité et les relations nécessaires dans l’ensemble de l’écosystème politique pour réussir
    Lors de récentes conversations avec le Hamas et le Fatah, M. Dahlan s’est présenté comme quelqu’un qui pourrait éventuellement superviser la distribution de l’aide dans le cadre d’une nouvelle administration palestinienne de Gaza, ont déclaré des responsables arabes et du Hamas.

    Selon Aaron David Miller, négociateur de paix américain chevronné au Moyen-Orient, M. Dahlan possède le charisme, la crédibilité et les relations nécessaires dans l’ensemble de l’écosystème politique pour réussir. « Il est incroyablement efficace et pourrait réussir si les circonstances lui permettaient de le faire », observe-t-il, notamment avec le soutien du gouvernement israélien et l’appui des Etats-Unis et des principaux Etats arabes.

    Il est important de noter que le Hamas a assoupli son opposition à M. Dahlan, indiquant aux médiateurs, ces dernières semaines, qu’il pourrait l’accepter dans le cadre d’une solution provisoire visant à mettre fin à la guerre. M. Dahlan a dirigé les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne soutenues par les Etats-Unis dans un conflit sanglant avec le Hamas, après que le groupe désigné comme terroriste par les Etats-Unis a remporté les élections de 2006 pour diriger la bande de Gaza.

    Bassem Naim, haut responsable du Hamas, a déclaré que le groupe donnait la priorité à une vision globale pour la bande de Gaza d’après-guerre, « fondée sur l’intérêt national et le consensus national », plutôt que sur l’opposition ou le soutien à des individus en particulier.

    « Il est inacceptable qu’un parti soit imposé d’en haut », a-t-il affirmé au Wall Street Journal.

    D’après ses dires, M. Dahlan s’entretient désormais régulièrement avec le Hamas, le groupe ne pouvant pas être éradiqué selon lui. Israël a déjà approché M. Dahlan pour l’aider à confier à des Palestiniens opposés au Hamas la responsabilité de l’aide à Gaza, selon le Wall Street Journal, un projet que le Hamas s’est empressé d’écarter.

    Selon une option actuellement à l’étude, M. Dahlan superviserait une force de sécurité palestinienne de 2 500 hommes travaillant en coordination avec une force internationale, au fur et à mesure du retrait des troupes israéliennes, ont indiqué des responsables arabes. Les forces palestiniennes seraient contrôlées par les Etats-Unis, Israël et l’Egypte et n’auraient pas d’allégeance établie envers l’Autorité palestinienne, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne veut pas voir contrôler la bande de Gaza.

    En cas de succès, les moyens mis à disposition pourraient être renforcés pour aider à la reconstruction de Gaza, avec une formation dispensée par les Etats-Unis et les Etats arabes, ont ajouté les responsables. Des sociétés de sécurité privées occidentales pourraient également y participer, ont-ils ajouté.

    l’Opinion a interrogé Mohammed Dahlan en 2015.
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    18/02/2015
    Mohammed Dahlan : « Seul l’émergence d’un nouveau leadership palestinien permettra de négocier avec Israël »
    « Mahmoud Abbas a échoué, le Hamas ne veut pas de l’unité palestinienne et Benyamin Netanyahou est hostile à la paix »
    D’autres personnalités sont également envisagées pour diriger les forces de sécurité de Gaza, notamment Majid Faraj, directeur des services de renseignement de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée par Israël.

    Ehud Yaari, analyste israélien à l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient, a déclaré que M. Dahlan avait eu des entretiens préliminaires avec des responsables de la sécurité israélienne au sujet d’une éventuelle mission à Gaza, mais que l’acceptation israélienne n’était pas garantie.

    « M. Dahlan peut jouer un rôle, mais il ne peut pas être la solution. Il peut partager le fardeau », a déclaré M. Yaari.

    Le bureau du Premier ministre israélien a décliné nos demandes de commentaire au sujet de M. Dahlan.

    Depuis sa villa d’Abu Dhabi, capitale des Emirats arabes unis, M. Dahlan, 62 ans, a conçu une vision ambitieuse pour le territoire palestinien appauvri et aujourd’hui en grande partie détruit où il est né et a grandi, à Khan Younès. Il a encore de la famille à Gaza.

    Ses idées font largement écho à celles des Etats arabes impliqués dans les pourparlers sur le cessez-le-feu, comme l’Egypte, ou dans les discussions sur le financement de la reconstruction de Gaza, comme les Émirats arabes unis. Elles incluent un gouvernement de transition chargé de gérer la sécurité et les services de base jusqu’à ce que des mesures plus pérennes soient actées, éventuellement par le biais d’élections parlementaires.

    Je veux vraiment que le Hamas nous laisse tranquilles. Si c’est Dahlan qui les remplace, il est le bienvenu
    M. Dahlan, qui a été arrêté à plusieurs reprises par les Israéliens pour son implication dans le mouvement des jeunes du Fatah et qui a appris à parler hébreu en prison, était un proche conseiller du défunt dirigeant palestinien Yasser Arafat. Il s’est ensuite brouillé avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et s’est installé aux Emirats arabes unis avant d’être condamné en Cisjordanie pour corruption, des accusations qu’il a réfutées.

    « Il est toujours resté actif même si c’était seulement dans les coulisses, puisqu’il ne s’est pas rendu en Palestine depuis 2011, a déclaré Diana Buttu, une ancienne négociatrice de paix palestinienne qui a travaillé avec M. Dahlan. Il a peut-être quitté Gaza, mais Gaza ne l’a jamais vraiment quitté. »

    M. Dahlan reste un rival pour M. Abbas. Dimitri Diliani, porte-parole du Courant de réforme démocratique de M. Dahlan, a déclaré que le mouvement souhaitait reléguer la présidence de M. Abbas à de pures fonctions cérémonielles. Selon M. Diliani, les mouvements palestiniens autres que le Hamas et le Fatah de M. Abbas doivent avoir leur mot à dire sur l’avenir de Gaza.

    Une future mission d’acheminement d’aide s’appuierait sur le travail accompli par M. Dahlan au cours des derniers mois pour faire parvenir à l’enclave assiégée le ravitaillement dont elle a désespérément besoin, alors que le chaos qui règne dans les rues a entravé l’acheminement de l’aide internationale.

    Il ⁰se pourrait bien que les alliés de M. Dahlan finissent par aider à gérer le point de passage de Rafah entre Gaza et l’Egypte, avec des partenaires internationaux, ont déclaré des responsables égyptiens. Le gouvernement dirigé par le Hamas gérait ce point de passage jusqu’en mai, date à laquelle l’armée israélienne s’est emparée de la partie gazaouie de la zone frontalière de 14 km. Israël souhaite y maintenir une surveillance permanente afin d’empêcher la contrebande d’armes, mais l’Égypte estime que cela constituerait une violation de son traité de paix de 1979 avec Israël.

    Si des pouvoirs étaient accordés à M. Dahlan, cela risquerait de mettre sur la touche l’Autorité palestinienne, qui le considère comme un fugitif. Cela constituerait également un souci inattendu pour l’administration Biden, qui a déclaré qu’une Autorité palestinienne revitalisée devrait finalement prendre le pouvoir. En outre, les responsables israéliens s’opposent à la création d’un Etat palestinien, que les Etats-Unis et les Etats arabes, susceptibles de financer la reconstruction, considèrent comme essentiel pour garantir la sécurité régionale.

    Les avis des Palestiniens sur M. Dahlan sont mitigés. Selon un sondage réalisé en juin par le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les enquêtes, basé en Cisjordanie, il obtiendrait environ 8 % des voix, presque exclusivement dans la bande de Gaza, lors d’une élection à la direction du parti. Cela le place à peu près sur un pied d’égalité avec le chef militaire du Hamas, Yahya Sinwar, mais loin derrière le chef politique du Hamas, Ismaël Haniyeh et le chef de longue date du Fatah, Marwan Barghouti, qui purge cinq peines de prison à perpétuité dans une prison israélienne, accusé de meurtre et d’appartenance à une organisation terroriste.

    Fatma Waheed, qui vit dans la ville de Deir al-Balah, au centre de Gaza, a décrit M. Dahlan comme étant égoïste, mais accepterait son retour si c’était le seul moyen de reconstruire Gaza et de rouvrir ses frontières.

    « Je veux vraiment que le Hamas nous laisse tranquilles, a déclaré Waheed, 37 ans. Si c’est Dahlan qui les remplace, il est le bienvenu. »

  5. David92 dit :

    Pour diriger un pays il ne faut pas être un enfant de chœur….encore moins au M.O et encore moins pour diriger les palestiniens .
    Je suis d’accord avec bensoussan jean Joseph mais je ne vois personne d’autre que Dahlan pour diriger Gaza. Sûrement pas Berghouti qui a la faveur des palestiniens mais qui a pris plusieurs fois perpétuité et qui finira ses jours dans les geôles d’Israël .
    A moins d’occuper ce territoire qui serait pour moi une erreur….
    Ils veulent un état….ils l’ont à condition qu’il soit démilitarisée.
    Quatre fois Israël a proposé une solution à deux états ( même militarisé)…quatre fois Arafat a refusé.
    Après le 7 octobre tout a changé
    …il n’est plus question d’un état militarisé aux frontières d’Israël.

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