Qui est Roman Gofman, futur patron du Mossad ?

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Le 4 décembre 2025, le Premier ministre israélien a officiellement choisi son secrétaire militaire, Roman Gofman, pour succéder à David Barnea à la tête du Mossad, l’agence israélienne de renseignement extérieur. La prise de fonction est prévue pour juin 2026, à l’issue du mandat de son prédécesseur.
Un parcours militaire solide
Né en 1976 à Mazyr, en Biélorussie, Roman Gofman a immigré en Israël dans les années 1990. Issu des rangs de l’armée, il a gravi les échelons de l’armée israélienne — les IDF — en occupant des postes de plus en plus élevés. Il a dirigé notamment le 75ᵉ bataillon de la 7ᵉ brigade blindée, la brigade Etzion, puis la 210ᵉ division “Bashan”, responsable de la sécurité aux frontières nord, avant de devenir commandant du centre d’entraînement terrestre de Tze’elim.
Le 7 octobre 2023, alors que l’attaque de la Hamas déclenche une nouvelle guerre, Gofman s’est rendu immédiatement à Sderot pour prêter main-forte aux forces locales. Lors des combats, il a été grièvement blessé tout en neutralisant plusieurs assaillants, ce qui fait de lui le plus haut gradé de l’IDF atteint au cours de ces événements.
En avril 2024, il est nommé secrétaire militaire du Premier ministre — un poste clé en matière de sécurité nationale — et promu général de division quelques semaines plus tard.
De la ligne de front à la direction du renseignement
Sa nomination comme futur directeur du Mossad constitue un tournant. Le gouvernement loue ses « capacités professionnelles exceptionnelles », sa connaissance des théâtres d’opérations, son « sens de l’initiative, sa discrétion, et sa compréhension profonde de l’adversaire ». On lui reconnaît en outre une coordination étroite avec les services de renseignement tout au long des récents conflits.
Pour le contexte politique, ce choix peut être perçu comme une volonté de renforcer le lien entre la hiérarchie militaire, le Premier ministre et les appareils de renseignement — un alignement stratégique dans un environnement régional instable. En plaçant un fidèle de confiance aux commandes, l’exécutif espère mener les prochaines opérations sensibles, notamment la gestion des crises, des otages et des menaces régionales, dans un cadre unifié.
Une nomination controversée
Ce changement à la tête du Mossad ne fait cependant pas l’unanimité. Certains dans les milieux du renseignement critiquent le fait que Gofman n’ait jamais occupé de poste important au sein même de l’agence — il n’a ni été numéro deux, ni chef de bureau — ce qui soulève des questions sur son expérience spécifique en matière de renseignement extérieur.
De plus, certains observateurs expriment des réserves sur la politisation potentielle de l’appareil de sécurité israélien. Le fait que le nom du futur chef soit celui du secrétaire militaire du Premier ministre fait craindre un déséquilibre entre sphère politique, militaire et renseignement, au détriment de l’indépendance institutionnelle.
Enfin, des zones d’ombre entourent certaines décisions passées de Gofman en tant que commandant de division : en 2024, il avait rédigé un document interne recommandant le maintien d’un contrôle israélien sur la bande de Gaza après la guerre — une position qu’il avait présentée comme personnelle.
Quels enjeux pour le Mossad et pour Israël ?
La prise de fonction de Roman Gofman intervient alors qu’Israël affronte une période de fortes tensions régionales, de menaces multiples et de défis diplomatiques lourds. Le Mossad est aujourd’hui attendu sur des fronts variés : prévention du terrorisme, lutte contre l’espionnage, gestion des crises, opérations clandestines, coordination internationale.
Choisir un chef issu de l’armée, aguerri au commandement et proche du sommet de l’État, manifeste une volonté de revenir à une approche militaro-stratégique du renseignement, moins bureaucratique qu’auparavant. Mais ce virage pourrait aussi modifier les équilibres traditionnels du renseignement israélien, mêlant service secret et politique.
À l’aube de cette transition, Roman Gofman incarne le visage d’un Mossad remodelé — à la fois armé, discipliné, politisé et prêt à affronter les défis de demain. L’institution, sous son commandement, devra désormais prouver qu’elle reste capable de mener des opérations fines, intelligentes, et non seulement puissantes militairement.
source
Jforum.fr

happywheels

2 Commentaires

  1. B. Escaffre dit :

    Nous apprecierons le côté ultra-confidentiel. 🪬🧿🌀🫣🤫👀👁

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