VIDEO-Rav Sitruk face à Ardisson : l’affrontement des convictions

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Rav Sitruk face à Ardisson : l’affrontement des convictions
Une voix juive en prime

Une parole religieuse inédite sur un plateau médiatique français
En juin 2006, l’émission Tout le monde en parle, animée par Thierry Ardisson, a offert un moment aussi inattendu qu’intense dans le paysage audiovisuel français : la venue du Grand Rabbin de France, Joseph Haïm Sitruk. Cette invitation constituait une première à bien des égards. Peu habitué aux plateaux généralistes, le représentant du judaïsme orthodoxe y a porté une voix rarement entendue dans ce type de programme, évoquant des sujets de société avec une franchise inhabituelle pour une personnalité religieuse dans un cadre aussi exposé.
Une rencontre entre provocation et dignité
Thierry Ardisson, fidèle à sa ligne éditoriale provocante, ne choisissait pas ses invités au hasard. Son objectif était clair : confronter des mondes éloignés, stimuler le débat et interroger la société sur ses lignes de fracture. En accueillant le Grand Rabbin Sitruk, il offrait aux téléspectateurs une prise de parole singulière sur des sujets sensibles : homosexualité, intégration, jeunesse, laïcité ou encore institution du mariage.
Le Rav Sitruk, loin d’adopter une posture défensive, fit preuve d’une grande clarté et d’une conviction marquée, sans fuir la controverse. Il affirma sa vision du judaïsme et de la société française avec aplomb, notamment en exprimant son opposition à l’homosexualité selon les textes religieux, tout en s’inscrivant dans un dialogue républicain. Sa manière de s’exprimer, mêlant gravité, humanité et fermeté, suscita des réactions vives, tant dans les milieux religieux que laïcs, mais aussi une forme de respect de la part de ses interlocuteurs et d’une partie du public.
Un témoignage personnel et spirituel
Outre les questions de société, l’émission permit au Grand Rabbin de livrer un témoignage personnel fort. Il revint sur l’accident vasculaire cérébral dont il avait été victime, et qui l’avait plongé dans le coma pendant 28 jours. De cette épreuve, il disait devoir sa survie à Dieu, et en avait tiré une réflexion approfondie sur le sens de l’existence. Ce vécu dramatique, exposé à des millions de téléspectateurs, servait aussi de tremplin à la promotion de son livre Rien ne vaut la vie, dans lequel il partageait cette expérience et son regard sur la résilience et la foi.
Ce moment rare de télévision avait donc aussi une dimension intime, loin des codes habituels du show télévisé. Le public découvrait un homme à la foi inébranlable, prêt à se confronter aux contradictions de la société contemporaine, sans jamais renier ses convictions religieuses.
Un tournant dans la visibilité du judaïsme orthodoxe
Ce passage est aujourd’hui encore cité comme un acte courageux et exceptionnel. Il reste l’un des rares exemples d’un chef religieux d’envergure nationale intervenant directement dans le débat public via un canal de divertissement. En cela, il a permis de briser un certain silence médiatique autour du judaïsme orthodoxe, habituellement relégué aux marges du traitement journalistique.
Selon des témoignages récents, notamment à l’occasion de la disparition de Thierry Ardisson le 14 juillet 2025, le fils du Rav Sitruk est revenu sur la portée de cet entretien. Il a salué la force de son père, qui avait accepté de se rendre dans une arène médiatique peu familière pour porter haut la voix de sa communauté, tout en se prêtant à l’exercice d’un dialogue complexe, voire tendu.
Une émission révélatrice d’un malaise mais aussi d’un besoin de dialogue
L’intervention du Grand Rabbin, bien que polémique sur certains points, a également révélé un manque : celui d’un espace de parole régulier pour les grandes figures religieuses dans le débat public français. La laïcité, mal comprise ou instrumentalisée, semble parfois réduire la place de ces voix spirituelles au silence. Le passage du Rav Sitruk en 2006 a démontré qu’un dialogue est possible, même dans un cadre inattendu, à condition qu’il soit porté avec sincérité et respect.
Ce moment de télévision, que certains ont jugé audacieux voire risqué, demeure aujourd’hui comme un jalon dans l’histoire du discours religieux en France. Ni prosélyte ni caricatural, le Grand Rabbin Sitruk y avait simplement pris la parole – une parole dense, parfois rude, mais toujours habitée d’une profonde cohérence intérieure.
Source

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6 Commentaires

  1. Shmuel LEMARTELEUR dit :

    Bravo !

  2. joseparis dit :

    Le rav Sitruk a été un très grand GRF. On aurait besoin de quelqu’un de sa trempe dans la situation actuelle pour s’exprimer dans les médias. La différence avec le GRF actuel en est presque insultante pour l’actuel titulaire.

  3. benjamin dit :

    et sportif en plus !il aimait se promener en mer sur un voilier !!

  4. David92 dit :

    J’ouvre une parenthèse.
    SITRUK.
    A Tunis des bruits couraient que Tony Curtis était Juif tunisien….
    Curtis à l’envers …..SITRUC.
    Beaucoup y croyait.
    Très lourd .

    • liguedefensejuive dit :

      Tony CURTIS était juif :Né en 1925 à l’hôpital de la Cinquième Avenue à Manhattan, Bernard Schwartz (surnommé « Bernie ») est le fils aîné d’émigrés juifs hongrois, émigrés aux États-Unis dans les années 1920 : Emanuel (Mano) né à Ópályi et Helen Schwartz (née Klein) originaire de Michalovce ou de Vaľkovo, aujourd’hui en Slovaquie.

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