Viol antisémite d’une fille de 12 ans à Courbevoie : peine réduite en appel pour l’un des accusés

INFO LE PARISIEN. Des trois garçons condamnés pour le calvaire infligé à une fille de 12 ans, juive, en juin 2024, un seul contestait la décision. Ce mardi, la cour d’appel de Versailles a confirmé sa culpabilité et l’a condamné à 7 ans de prison.
Des trois adolescents poursuivis pour avoir participé au viol d’une toute jeune fille, juive, et parce qu’elle était juive, il était le seul à avoir fait appel. Ainsi ce mardi, Dylan (le prénom a été changé en raison de sa minorité), 15 ans et quelques mois, a été condamné à sept ans d’emprisonnement par la cour d’appel de Versailles.
En juin dernier, le tribunal pour enfants de Nanterre avait infligé une peine de neuf années de prison à ce garçon, notamment pour avoir imposé une fellation à la victime, le 15 juin 2024 à Courbevoie. Il répondait aussi d’agression sexuelle et d’injures antisémites. Ce mardi 18 novembre, la cour d’appel l’a également reconnu coupable de toutes les infractions, mais en allégeant la sanction et en prononçant une mesure éducative. Ce qui n’avait pas été le cas en première instance, au grand regret de l’avocate de l’adolescent, Me Melody Blanc.
Ainsi, jointe à la sortie du délibéré, la pénaliste considère que la peine prononcée en appel est « juste et cohérente ». « En première instance, rien n’avait été pris en compte, il fallait condamner à tout prix et sans écouter la défense », détaille-t-elle, rappelant en creux l’émoi et l’indignation suscités par cette sordide affaire.
Un véritable guet-apens
Avec ce jugement, la cour d’appel confirme que c’est en raison de sa religion que la victime, qui avait seulement 12 ans à l’époque des faits, a subi un épouvantable calvaire.
Ses agresseurs, en premier lieu son ex-petit copain, lui avaient tendu un véritable guet-apens, pour l’attirer dans les locaux désaffectés d’une ancienne crèche. Elle rentrait tranquillement chez elle en fin de journée quand ce dernier, accompagné de Dylan, lui a barré le chemin. Le petit copain délaissé tenait une profonde rancœur à l’endroit de la jeune fille, après avoir découvert qu’elle n’était pas musulmane, mais juive. Il voulait se venger.
« Instigateur de ces faits sordides », selon le jugement du tribunal pour enfants, ce dernier avait été déclaré coupable de complicité de viol et agression sexuelle en raison de la religion mais pas condamné à une peine de prison : il n’avait pas encore 13 ans à l’époque des faits, et l’on n’incarcère pas les mineurs en deçà de cet âge. Le tribunal avait prononcé à son encontre une mesure éducative de cinq ans, comprenant notamment son placement et des soins.
Violée à cinq reprises et insultée
Le soir du guet-apens, un troisième garçon s’était joint aux deux premiers. Et l’enfer avait commencé dans les locaux désaffectés de la crèche. Pendant près d’une heure, la jeune fille a subi les assauts des deux copains de son ex. Elle aura été violée à cinq reprises, on lui a brûlé les cheveux, elle a dû avaler du papier, a essuyé des injures antisémites, s’est vu mourir. Le troisième accusé, qui n’a pas fait appel, avait écopé de sept ans de prison et un suivi socio-judiciaire.
En diminuant de deux ans la peine de Dylan tout en prononçant la mesure éducative, « la cour d’appel a rétabli la situation en prenant en compte les éléments de personnalité du mineur, reprend Me Blanc. Désormais, mon client va pouvoir poursuivre le travail éducatif mis en place. »
Mes Muriel Ouaknine-Melki et Oudy Bloch, conseils de la victime, soulignent, eux, « le courage et la force de [leur] cliente » qui a de nouveau relaté à la barre les horreurs subies pendant une heure. Les avocats se félicitent de cette décision de la cour confirmant « en tout point la culpabilité sur toutes les infractions, y compris la circonstance aggravante d’antisémitisme », et relèvent « l’évolution » de Dylan qui a dit « assumer » ses actes.
Source
Le Parisien