Youssouf Fofana, le bourreau d’Ilan Halimi, est devenu un islamiste radical

By  |  10 Comments

ENQUÊTE – En 2006, la séquestration, la torture et la mort d’Ilan, jeune Séfarade de 23 ans, a marqué un tournant pour la communauté juive en France. Si Youssouf Fofana, son bourreau, n’était pas incarcéré, il serait en Syrie dans les rangs de Daech, estime un grand policier. En prison, il s’est radicalisé et converti à l’islam.

Dix ans. Le 13 février 2006, Ilan Halimi, jeune Français de confession juive trouvait la mort après 24 jours de séquestration et de tortures «si ignobles qu’une plume se briserait à les raconter», selon les mots du philosophe Yves Roucaute. Aujourd’hui, à se remémorer les faits, la sidération assaille encore l’esprit. Ce jour d’hiver 2006, son corps est découvert le long d’une voie ferrée du RER C à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l’Essonne, profané et brûlé à 80 %. Ilan Halimi, 23 ans, est agonisant. Il meurt lors de son transfert à l’hôpital. «Aucun des coups n’est mortel», dira le médecin légiste. Pis, c’est l’ensemble des sévices subis qui a provoqué le décès. L’œuvre macabre du «gang des Barbares», composé d’une vingtaine de personnes autour d’un «cerveau», Youssouf Fofana. Le groupe utilise des jeunes filles comme «appâts» pour attirer la proie dans ce guet-apens. Ilan Halimi est enlevé le 21 janvier 2006 puis retenu dans une cité HLM de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine.

Le jeune martyr travaillait dans un magasin de téléphonie mobile du boulevard Voltaire à Paris. Le gang espérait obtenir une rançon auprès de sa famille «supposée riche car juive». Au départ, ils exigent 450.000 à 500.000 euros. Mais ni sa mère, secrétaire, ni son père, gérant de deux boutiques de vêtements, ne disposaient d’une telle somme. Après l’échec de tractations téléphoniques avec les parents et l’impasse des négociations avec la police dont la doctrine, en France, est de n’en payer aucune, le gang somme un rabbin, choisi au hasard dans l’annuaire, de récolter l’argent dans «sa communauté» pour payer la rançon.

Dix ans après, le traumatisme est vivace. Dans la communauté juive d’abord, comme l’analyse Joël Mergui, président du Consistoire israélite de France et de Paris, pour laquelle il y a «un avant et un après Ilan Halimi». Dans la police, ensuite. Ainsi ce témoignage d’un enquêteur qui, sur une affaire récente de kidnapping avec demande de rançon, entendait les négociateurs exprimer leurs craintes de «rejouer l’échec de l’affaire Halimi». Le drame est «un choc» pour la communauté car «c’est le premier meurtre antisémite depuis la guerre», rappelle Joël Mergui. Il annonce aussi selon le consistoire, et ce à l’aune des différents attentats survenus depuis, «une continuité de l’horreur antisémite» en France: à Toulouse sous les balles de Mohamed Merah, à Paris avecla prise d’otages de l’Hyper Cacher par Amedy Coulibaly. «En 2006, un tel acte traduisait un profond changement de la société. Il devait nécessairement se concrétiser par une atteinte aux valeurs de la République plus générale: le terrorisme, analyse Joël Mergui. Les ennemis des juifs peuvent prendre plusieurs visages. La haine antisémite d’hier ou la haine islamiste d’aujourd’hui arrivent au même résultat, c’est-à-dire la barbarie». Me Francis Szpiner, conseil de la famille Halimi, en est convaincu: «Fofana annonce Merah et Coulibaly.» Pour lui, les attaques de 2012 et 2015 sont «le prolongement de l’assassinat d’Ilan Halimi». Laurent Berros, le rabbin de Sarcelles (Val-d’Oise), surnommée «la Petite Jérusalem» pour sa communauté juive de 15.000 personnes, croit aussi en cette «continuité»: «À l’époque, j’avais compris que prendre un juif pour une icône et le torturer montrait un malaise important dans les banlieues. Il y a des faits qui ne doivent pas être divers». Ruth Halimi elle-même, la mère du jeune supplicié, pense que «l’histoire d’Ilan a été un déclencheur de quelque chose, un verrou qui a sauté» et qui a fait passer la société «dans une autre dimension», déclarait-elle en juin dernier dans L’Arche, magazine du judaïsme français.

Émilie Frèche a publié La Mort d’un pote et coécrit24 Jours. La vérité sur la mort d’Ilan Halimi(Éditions Points, 2009) avec Ruth Halimi. Elle dit avoir vu, dès cet assassinat, les signes annonciateurs du terrorisme d’aujourd’hui. «J’ai eu une conscience aiguë que ce n’était pas un fait divers mais un problème de société, se souvient l’écrivain. Ilan a annoncé le basculement d’une petite délinquance dans une logique qui va aujourd’hui jusqu’au djihadisme. Entre Fofana (qui s’est converti à l’islam en prison, NDLR) et Coulibaly, la différence tient à une feuille de cigarette. Même profil, même parcours, même école. Fofana aurait été prêter main-forte à la tuerie de l’Hyper Cacher, il serait parti en Syrie. C’est le même sentiment de haine pour la France, mais les gens ne voient pas cette continuité-là». Un gradé de la police confirme: «Je suis intimement convaincu qu’on trouverait aujourd’hui Fofana dans les rangs de Daech», organisation «permettant aux délinquants d’exprimer leur rage et leur désœuvrement, ce qu’ils faisaient autrefois en montant au braquo (braquage, NDLR)». En 2005, deux mois avant la mort d’Ilan, sortait le film prémonitoire La Petite Jérusalem, l’histoire du départ pour Israël d’une famille juive religieuse de Sarcelles après une agression antisémite. Aujourd’hui, sa réalisatrice, Karin Albou, estime elle aussi que le meurtre de Bagneux a marqué une «rupture» et qu’«il a amorcé un mouvement procédant des mêmes ressorts que ceux observés aujourd’hui, même si ce n’est pas Daech qui l’a assassiné».

Une question taraude Émilie Frèche, elle qui est sûre que «Fofana et Ilan auraient été potes dans les années 80-90». Alors que s’est-il passé en vingt ans?, interroge-t-elle. Ce meurtre marque-t-il l’échec de l’antiracisme? Surtout, rappelle-t-elle, «la division de la société» à l’époque, sur le caractère antisémite ou non de ce drame a révélé ce changement. «Comme si reconnaître le caractère antisémite de cette affaire, c’était prendre parti pour les Juifs et non plus pour lutter contre le racisme, dit-elle, comme si on avait un choix à faire. C’était la première fois. À partir de cet instant, on est entré dans une concurrence victimaire, dans une cristallisation qui ne s’est plus arrêtée. C’était le début de la communautarisation des souffrances.» Bernard-Henri Lévy ne dit pas autre chose. Au moment de la sortie du film d’Alexandre Arcady adapté du livre écrit par la mère d’Ilan, il déclarait: «Il s’est trouvé de bons esprits pour se demander si ce crime était antisémite ou pas, si c’était un simple crime crapuleux ou si c’était un crime antisémite. Comme si d’ailleurs l’antisémitisme n’avait pas toujours été une entreprise crapuleuse. Comme si, y compris au temps des nazis, l’antisémitisme n’était pas une entreprise d’extorsion de fonds crapuleuse et à l’échelle de l’Europe. Ce film démontre de manière implacable (…) que ce débat n’avait pas lieu d’être.» Pour le philosophe rive gauche, il s’agissait là d’un «débat obscène».


Et pourtant. Certains ont une tout autre analyse. L’affaire Halimi ne prophétiserait «absolument pas» les tueries et le terrorisme qu’a connus la France depuis 2012. «C’était une histoire de droit commun, juge une source très proche du dossier. Avant l’enlèvement d’Ilan, Fofana avait commis plusieurs rackets dans la cité de Bagneux, il avait tenté d’enlever un dealer juif qui devait de l’argent à un autre dealer mais aussi un riche étudiant africain qui sortait en boîte tous les soirs. Pour Fofana, il s’agissait là de signes extérieurs de richesse: les juifs ont du fric et basta! Il est totalement acculturé. Si le fait antisémite a été retenu (par la justice contre deux membres du gang, comme circonstances aggravantes, NDLR), c’est pour les propos tenus par deux geôliers tout aussi ignorants et analphabètes. Le mobile est l’argent ajouté au lieu commun que les juifs sont richissimes, ce qui n’était absolument pas le cas d’Ilan». Et de décrire Fofana comme un «classique voyou de banlieue» analphabète et déscolarisé avec son lot de drogue conduisant à un enlèvement et à un meurtre mais «aucun signe d’islamisation à l’époque». Selon un policier, «Fofana voulait combattre les militaires français en Côte d’Ivoire mais il voulait surtout se faire du fric! En revanche, depuis qu’il est incarcéré, il s’est effectivement radicalisé comme toutes les crapules de banlieue. S’il sortait maintenant, il aurait pu être un Coulibaly».
Le 13 février, les cérémonies rappellent ce tournant. Après un hommage rendu jeudi dans le jardin Ilan-Halimi du XIIe arrondissement parisien où le jeune homme vivait , un autre est célébré samedi soir à Bagneux. Sa mémoire sera honorée en présence du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, de Joël Mergui, d’élus et du préfet des Hauts-de-Seine, Yann Jounot. Il aura lieu dans le parc Richelieu, à l’endroit même où la municipalité a posé en 2011 une plaque commémorative et planté un arbre. Une plaque vandalisée en 2015, nouvel outrage, après le corps supplicié. C’est aussi pour «mettre en sécurité sa dépouille et sa mémoire», selon l’expression de Joël Mergui, que son corps, d’abord inhumé au cimetière juif de Pantin, avait été transféré à Jérusalem en février 2007. Ses parents habitent toujours en France mais ils ne se seront pas présents. «Il faut avancer. Si je fais le premier pas, Dieu m’aide à faire le deuxième», disait sa mère cet été.

SOURCE

http://premium.lefigaro.fr/actualite-france/2016/02/12/01016-20160212ARTFIG00359-youssouf-fofana-le-bourreau-d-ilan-halimiest-devenu-un-islamiste-radical.php


Ilan Halimi Enterrement à Jerusalem par 613camp« >
Ilan Halimi Enterrement à Jerusalem par 613camp

happywheels

10 Commentaires

  1. Lajavanaise dit :

    Quand je pense que ces ordures , complices de cette raclure sont en liberte, ca me donne envie de vomir!
    Que la justice divine pourrisse la vie de ces vermines, puisque la justice des hommes n en n a pas ete capable

  2. capucine dit :

    En prison, il s’est radicalisé et converti à l’islam.
    Fofana ne devra jamais sortir de prison ou alors les pieds en avant !!
    il mérite la peine de mort comme sous la révolution de 1789 et sa tête plantée au bout d’une pique !

    • jm² dit :

      vous avez raison Capucine, elle est où la justice??? et en prison il va « endoctrinée » sa haine et son histoire à ces copains de cellule, qui vont le prendre pour un héros.

      Sinon on le délocalise en Chine dans une belle prison, la bas ils savent faire avec ce genre de monstre…

      triste justice…
      En France on ne pense jamais aux victimes, pensée à ça famille qui elle subit la douleur d’avoir perdu un etre cher.

      Dans quelle ans on verra un livre écrit par la p… qui a piègé Ilan, et elle trouvera encore des exuses avec le sourire bien sur.

  3. roni dit :

    ilan ce n etait pas le premier crime antissemite comme tout le monde le laisse croire cetait le dj il a etait tue a paris 10e son meurtrier a dit lui meme qu il avait tue un juif a sa mere et il irait au paradis sa mere avait arrache la mezouza et avait accroche un poulet egorge a la place peu de temps avant le meurtre mais le caractere antissemite n a pas etait retenu.
    Fofana cetait deja un islamiste ce n est pas nouveau.

    • Vérité dit :

      Pour Sébastien SELAM, dit DJ LAMCE
      IL A ÉTÉ TUE PAR UN EXTRÉMISTE ISMALISTE, la justice avait déterminé son assassin comme malade mental
      Son assassin est en liberté aujourd’hui
      Paix à l’âme de Sébastien que j’adorais et à Ilan, n’importe qui d’entre nous aurait pu à leur place

  4. Maurice Ouahnoun dit :

    Le temps passe,mais le passé est toujours présent!
    L’avenir risque de ressembler au passé?
    La justice et l’audiovisuel ne jouent pas le jeu…
    Mais,demain,de quoi sera fait demain!
    Juifs d:Europe réorganisez vous,unissez vous!
    Votre quotidien et votre survie en dépende ….

  5. capucine dit :

    ça 10 ans que Fofana est en prison et il entretenu par avec les impôts des français … si un jour cette pourriture fait la grève de la faim il faut le laisser crever sans aucun état d’âme …
    j’espère qu’il est à l’isolement et qu’il y restera jusqu’au bout du bout de sa vie …

  6. D Ba dit :

    Ce qui ont fait a ilan c est horrible j’ai les 😢

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *