A 68 ans, elle découvre le visage de sa mère juive

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C’est une histoire émouvante que celle de Louise Lewkovitz. A 68 ans, elle a vu pour la première fois le visage de sa mère biologique, déportée à Auschwitz. Cette découverte, c’est essentiellement à sa fille, Dominique Delescaille qu’elle la doit. Ancienne journaliste, celle-ci a enquêté sans relâche durant de nombreuses années afin d’offrir à sa maman, ce cadeau dont elle rêvait tant.
L’histoire de Louise commence lorsqu’elle n’a que quelques mois. Séparée de sa mère, Régina Lewkowitz, elle est confiée à la famille Demeuter. Durant très longtemps, elle pense s’appeler Liliane et n’a aucune connaissance de ses origines. Elle ne découvre sa véritable identité qu’à l’âge de 12 ans, lorsqu’elle se rend à la commune pour recevoir sa première carte d’identité. Ce jour-là, l’agent communal lui remet des papiers polonais sur lesquels elle découvre un nom : Louise Lewkowitz. Celle qu’elle appelle alors maman lui dira : « Ta mère ne viendra jamais te chercher, mais il ne faut le dire à personne.  »
Les années passent et Louise n’en apprend pas beaucoup plus. Elle vit très mal la situation et à l’âge de 60 ans, elle fait finalement part de sa tristesse à sa fille Dominique. Celle-ci veut l’aider mais ignore comment.

Un jour, Dominique Delescaille découvre que la Caserne Dossin à Malines travaille sur un projet intitulé  » donnez-leur un visage « . L’objectif : trouver une photo pour chaque juif déporté depuis la Belgique au cours de la seconde guerre mondiale. Dominique appelle la responsable du projet qui lui confirme qu’elle a bien trouvé une photo de sa grand-mère. Quelques heures plus tard, elle en reçoit une copie et appelle alors sa maman.
« Je lui dis ‘Maman, j’ai une très grosse surprise pour toi’ et donc je l’emmène devant l’ordinateur. Sa première réflexion a été : ‘Mais on dirait ma sœur’. Je lui dis ‘Mais non maman, tu n’as pas de sœur. C’est ta véritable maman.’ Et là, elle a fondu en larme parce qu’elle avait 68 ans et qu’elle ne s’imaginait pas un jour pouvoir découvrir le visage de sa vraie mère. Notre vie a été bouleversée à partir de ce moment-là, » explique Dominique Delescaille. Louise se sentira libérée et Dominique découvrira une nouvelle maman: une femme heureuse et épanouie.
Aujourd’hui Louise est décédée mais son histoire vit toujours grâce à sa fille. Quant à la photo de Régina Lewkowitz, elle est affichée sur le mur de la caserne Dossin parmis plus de 25 000 visages de juifs déportés. Un mur commémoratif qui a également permis à d’autres familles de découvrir le visage d’un proche pour la première fois

source :
https://www.rtbf.be/info/societe/detail_a-68-ans-elle-decouvre-le-visage-de-sa-mere?id=9683293

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9 Commentaires

  1. VINCENT dit :

    C’est toujours touchant, mais c’est essentiel pour notre équilibre !

  2. b. duchene dit :

    Trop triste. Meme si on n est plus concernés. J en pleure encore à lire ce texte.

  3. b. duchene dit :

    LES SOUVENIRS NE DOIVENT PAS ETRES EFFACÉS AFIN QUE DES TRAGÉDIES COMME
    CELLE-LA NE SE REPRODUISENT PLUS

    POUR CELA, IL FAUT FAIRE CONFIANCE L ÉETRE HUMAIN…

    • Gilles-Michel De Hann dit :

      L’Histoire a montré que le risque était grand, de glisser dangereusement de la confiance à la crédulité.

      Avoir confiance en quelqu’un ne signifie pas pouvoir s’appuyer complètement sur cette personne ou attendre à tout moment son aide et son soutien. Avoir confiance, c’est admettre la possibilité du changement, de la trahison, du revirement.

  4. b. duchene dit :

    C est quand-meme bizarre, nous sommes juste deux à avoir été touches par cette histoire, malgrés la tristesse de léveènement…

    je suis sidérée.

    est-ce que c est parce c est des juifs qui sont touchés. C est dure à croire, mais je me pose la question…

  5. Rony d'Alger dit :

    Hélas, dans les pays de l’Est, et à l’Ouest également il y a eu un si grand nombre de destructions de registres d’état-civil, lors des bombardements de villes et de villages, sans omettre les disparitions de souvenirs personnels comme les photos, qu’il est souvent impossible de retrouver des traces de tous ces millions de suppliciés. La Shoah restera toujours au plus profond de notre histoire, et même cela les crapules négationnistes veulent nous priver de ce souvenir. Les grands criminels, lorsqu’il leur est impossible de justifier les horreurs commises choisissent tout simplement de les nier.

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