Affaire Dieudonné, la lettre et l’Interview à paraitre:

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André Darmon répond devant l’ampleur, le déluge des réactions à la publication de la lettre de repentance de Dieudonné.

J’ai subi de plein fouet, personnellement, il y a quelques années, la violence antisémite de Dieudonné.
Je dis bien personnellement et beaucoup de ceux qui jouent les justiciers, pas trop masqués par ailleurs, étaient et sont pour certains des abonnés et des lecteurs du magazine et ils ne peuvent ignorer la teneur de ce que fut mon combat contre l’humoriste.
Je ne parlerai même pas du sketch ordurier que Dieudonné m’avait consacré en réaction à mon action journalistique contre lui.
Outre les longs débats avec Dieudonné, les interviews á l’époque, les éditoriaux dans lesquels je le conspuais et le vouais aux gémonies, je lui avais fermement refusé mon aide pour entrer en Israël, au moment même, où il s’affichait complaisamment avec le président iranien génocidaire Ahmadinejad.
Je lui ai rappelé a l’époque que sa tête me rappelait furieusement celle de Fofana, le chef du Gang des barbares, une métaphore absolument pas raciste, bien évidemment, mais qui voulait simplement dire que lui, Dieudonné, avec ses délires antisémites, avait alimenté la haine chez les tueurs d’Ilan Halimi et certainement armé leurs mains et qu’il portait la plus lourde des responsabilités dans le martyre d’Ilan ; de la même façon que Charles Enderlin portait (dans un autre débat) la responsabilité (et je lui ai dit aussi cela en face) du meurtre de Daniel Pearl.
Quand Francis Lalanne m’a contacté pour me parler de Dieudonné et afin que je le rencontre, il y a quelques jours, j’avoue que j’avais complètement perdu de vue le personnage (que j’ai d’ailleurs fini par rencontrer hier, 11 janvier, et interviewé).
En effet, la situation en Israël me paraissait et ce, depuis plusieurs années, préoccupante à tout points de vue mais l’investiture récente d’un gouvernement possédant une large majorité, m’avait et, rassuré, et permis de tendre l’oreille vers l’extérieur.
J’ai dit à Francis que je l’avais écouté attentivement, mais que je ne voulais pas me prêter à ce jeu, car je n’étais ni juge, ni confesseur. Mais j’ai pris conscience que finalement je le devenais, de fait, en fermant la porte à quelqu’un qui demandait secours. Je rappellerais surtout, comme je l’ai expliqué devant les caméras de TPMP que la publication de la lettre était, est, une démarche bien plus spirituelle que journalistique.
Ce n’est pas l’avocat, ni personne (c’est une lapalissade) qui a décidé de publier cette lettre sur le site d’Israël Magazine et peut-être dans quelques jours dans le magazine papier, mais moi seul, évidemment, étant le directeur de la publication. Aussi, je n’ai de leçons à recevoir de personne et merci à ceux d’entre vous de m’avoir rappelé le passé sulfureux et négationniste de l’humoriste, car bien évidemment pendant ces 20 dernières années, j’avais émigré sur Mars.
Je ne suis dupe de rien et les années qui passent, l’expérience accumulée, mais aussi l’enseignement de nos maitres m’ont appris, sans tomber dans l’angélisme, (cet angélisme confinant à la bêtise, qui avait autorisé le Crif à accueillir à Paris, Abou Mazen, le négationniste et financier de la tuerie de Munich) que les conflits qui ne se soldent pas, finissent par tuer ceux qui les entretiennent.
Non, je ne suis pas dupe que Dieudonné se cherche une porte de sortie ou peut-être a contrario une porte d’entrée afin de retrouver ce qui fut naguère son public, dont je faisais partie il y a trente ans.
Israël Magazine n’était certainement pas le magazine qui possédait le plus de diffusion (malgré nos milliers d’abonnés en France, en Israël et dans le Monde) mais symboliquement (magazine juif et israélien et avec lequel il avait eu maille à partir) il représentait le mieux pour l’humoriste sa façon à lui de vouloir expier et transmettre ce qu’il appelle un message de paix (J’ai bien parlé d’expier et pas simplement de se faire pardonner). C’est ce que je dis, hier, entre autres, à Dieudonné, que la meilleure façon d’expier et de matérialiser sa volonté, était de faire passer dare-dare un message opposé, contraire à celui démentiel, qu’il avait toujours véhiculé et à travers le même canal qu’il avait utilisé : ses sketches.
Je lui ai rappelé que l’autre forme parallèle d’expiation était de se tourner vers les autres et de consacrer cette fondation qu’il dit vouloir monter, avec Eli Semoun, à ceux qu’il a fait souffrir, mais aussi à ses frères noirs, auxquels il n’a finalement pas fait de bien.
J’ai insisté et lui dit qu’il lui fallait très vite porter la bonne parole dans les écoles françaises, des écoles qui ont été infestées par son discours. J’ai appris de mes 35 ans en Israël qu’on ne peut faire la paix qu’avec ses ennemis. J’ai aussi appris de ma jeunesse parisienne un proverbe : il faut suivre le menteur jusqu’à la porte.
Aussi, nous saurons très vite ce que Dieudonné a dans la tête, mais aussi dans le ventre.
Un dernier mot. Depuis 17 ans, dans les moments cruciaux de ma vie, qu’ils soient personnels, professionnels, j’ai l’habitude de ne consulter qu’une seule personne, mon fils Raphaël, qui fut soldat de Tsahal et qui nous a quittés tragiquement. De là où il est, je lui demande, lui réclame mon chemin, et il reste pour moi l’expression de la sagesse universelle et surtout celle d’une sagesse spontanée, celle qui me guide.
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source
https://israelmagazine.co.il/affaire-dieudonne-la-lettre-et-linterview-andre-darmon-repond/

happywheels

4 Commentaires

  1. Paul06 dit :

    Je ne crois pas que Dieu Dieudonne ait subi une telle métamorphose, sa haine est pathologique, il est incurable. Et je continuerai à lire Israel Magazine.

  2. Franccomtois dit :

    sa haine est pathologique,c´est certain,tout les haineux sont des malades!qu´il se reconnaisse malade tout simplement,on en veut pas aux malades mentaux,nous souhaitons seulement qu´ils guerrissent.Si les soral,benedetti,celles et ceux qui collaborent au torchon rivarol et autres psychopathe souhaitent suivre une thérapie,encourageons-les!

  3. Elie Cohen dit :

    Bonjour Mr Darmon

    Je sympathise beaucoup avec vos épreuves durant toutes ces années dévouées à notre communauté dans toute sa largeur ainsi qu’à notre État juif d’Israël, le seul et unique dans tout ce vaste univers.
    Cette affaire Dieudonné vous est bien personnelle et je le comprend fort bien. Vos conclusions sont très claires, explicatives et à votre honneur. Cette situation est extrêmement complexe vu qu’ en tant que juifs nous avons été instruits à pardonner mais avec beaucoup de réflexion sur tous les aspects du méfait accompli et surtout sur les victimes qui ont hélas souffert énormément. Ce cas est très compliqué car il faudrait pour pardonner à Dieudonné demander non seulement l’accord à toutes ses victimes certaines ne sont plus parmi nous,mais aussi être très sûr de la sincérité des remords de Dieudonné. N’empêche que cette affaire est positive dans le sens que notre judaïsme, pour ce cas- ci, a été mis en grand défi spirituel et de demande de justice humaine…
    J’aimerai connaître l’avis du Haut Tribunal Rabbinique siégeant à Jérusalem

    Merci de votre lettre cher André

    Elie Cohen, Montréal et Jérusalem

  4. capucine dit :

    dieudonnée est impardonnable ! il nous a insulté avec des propos haineux et antisémite pendant des années ,pourquoi les juifs devraient lui pardonner ? vous plaisantez j’espère ? qu’il aille au diable et vite !!

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