« Al-Aqsa est notre honneur ! » La Commission européenne renouvelle pour la 4e fois consécutive la participation à Erasmus+ d’une université islamique turque pro-Hamas

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« Al-Aqsa est notre honneur ! » C’est l’un des slogans qui étaient scandés le 8 octobre dernier, entre deux « Allahu akbar », par les étudiants de l’Université islamique des sciences et technologies de Gaziantep (Gibtu), en Turquie. Selon le communiqué officiel de Gibtu, ils commémoraient le « deuxième anniversaire de l’opération ‘‘Déluge d’al-Aqsa’’ ». Et pour cause : le communiqué poursuit que pour eux, « le 7 octobre n’était pas seulement un jour de résistance, mais un tournant historique qui a relevé l’honneur de la Oumma ». Le même jour, l’université organisait très officiellement un autre « anniversaire du ‘‘Déluge d’al-Aqsa’’ » avec les activistes de la Flottille mondiale Sumud, en présence de son recteur Sehmus Demir.
Si le JDD se penche à nouveau sur cette université islamique, c’est parce que malgré nos révélations de septembre 2024 et février 2025 concernant le soutien revendiqué des étudiants et universitaires au Hamas – amplifiées par la presse européenne, le Parlement européen, le gouvernement – et malgré les promesses de la Commission européenne, la participation de Gibtu au programme Erasmus+ de mobilité a été reconduite pour la quatrième fois, et son intégration au Corps européen de solidarité pour la deuxième fois, jusqu’en 2027. […]
Comme le révèle un document de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture consulté par le JDD, tout commence lorsqu’un fonctionnaire de la Commission valide, le 25 octobre 2021, la candidature de Gibtu à la « Charte Erasmus 2021-2027 », sésame indispensable pour obtenir des financements. L’université islamique promettait alors que chaque étudiant du programme « planterait des arbres et des fleurs avec le personnel » et « nourrirait les animaux errants présents sur le campus » ; le tout « sans distinction de langue, de religion, d’origine ethnique, de sexe, de culture ou de handicap ».
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Ensuite, les financements Erasmus+ sont délivrés par des agences nationales, sous contrôle de la Commission. En Turquie, l’agence désignée dépend du ministère des Affaires étrangères et son directeur, Ilker Astarci, a été nommé par Erdogan. Or c’est précisément à cette agence que Bruxelles a confié la mission d’enquêter sur ce que la Commission européenne appelle alors « l’affaire de l’Université islamique de Gaziantep ». Agence qui choisissait pourtant, en pleine polémique européenne sur l’université, de féliciter publiquement le recteur de l’université pour… « son travail dévoué ».
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Dès lors, faut-il s’étonner que l’enquête ne soit pas achevée en mai dernier, soit huit mois après les révélations du JDD ? Ou pire, que cette agence renouvelle en août dernier, pour deux ans, le programme de mobilité Erasmus+ et le projet de volontariat du Corps européen de solidarité de Gibtu ?
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La tâche s’annonce immense : les 22 et 24 octobre, Gibtu organisait le 2e Forum de Gaziantep avec un thème : « Où va le monde islamique ? Perspectives pour un futur plus fort. » Parmi les intervenants : Safi Arpagus, nouveau président de la Diyanet, institution religieuse rattachée à Erdogan, Ali al-Qaradaghi, chef de l’Union internationale des savants musulmans (IUMS), ONG qatarie classée organisation terroriste par plusieurs pays arabes et fondée par Youssef al-Qaradâwî, décrit comme le « mentor des Frères musulmans européens » par Florence Bergeaud-Blackler et, bien sûr, le directeur de l’Agence nationale turque. Leurs prises de parole étaient sans détour.
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Source Le JDD

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