
Apologie du terrorisme : Shahin Hazamy influenceur propalestinien devant la justice
Shahin Hazamy, fervent soutien de la cause palestinienne mais aussi de la République islamique d’Iran, devait être jugé ce jeudi au tribunal judiciaire de Bobigny pour apologie du terrorisme. Son procès a été renvoyé à avril 2026.
Shahin Hazamy fait face à la justice. L’influenceur franco-iranien, qui se décrit comme « journaliste indépendant », était jugé ce jeudi 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public. Ce fervent soutien de la cause palestinienne, mais aussi de la République islamique d’Iran – au point de distribuer il y a encore quelques semaines des drapeaux du régime des mollahs dans une manifestation – est arrivé en début d’après-midi au tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour s’expliquer des faits qui lui sont reprochés.
Le 7 octobre 2023, jour du massacre de plus de 1 200 personnes en Israël par les terroristes du Hamas, Shahin Hazamy avait commenté les faits sur ses réseaux sociaux. Il est accusé de s’être réjoui de cette attaque, en ces termes : « Allah Akbar. Ce qui se passe en Palestine est incroyable. Le 7 octobre est une date qui marquera l’histoire. » Avant de laisser entendre que ce serait « le premier jour de la fin de l’entité sioniste ».
Source Le JDD
Après un tweet le 7 octobre défendant le Hamas, le militant franco-iranien, qui relaie sur ses réseaux sociaux la ligne du régime des mollahs, comparaît ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny.
Il est présent, ce 7 juin, place de la République. Revêtu du drapeau rouge-vert-blanc aux couleurs de la République islamique d’Iran, Shahin Hazamy, 29 ans, distribue des drapeaux à qui veut les prendre. «Je suis iranien, et on est déterminés à se défendre contre l’entité sioniste», fanfaronne-t-il. L’Iran vient alors d’être attaqué par les frappes israéliennes et la marche pro-Gaza organisée ce samedi dans Paris se mue, pour certains manifestants, en soutien au régime des mollahs. Le reporter de Quotidien tend le micro à cet activiste au demi-million d’abonnés sur les réseaux sociaux, qui se présente lui-même comme «journaliste indépendant». «Pour moi, Israël est une entité terroriste qui déstabilise la région». L’Iran n’a jamais agressé ? «L’Iran non, elle se défend», réfute l’activiste, refusant d’assimiler Téhéran au Hamas. Sur son profil Instagram, Sahin Hazamy ne manquera pas de publier l’extrait, pas peu fier : «Je remets à sa place un propagandiste de la télévision française», clame-t-il en guise de légende.
Shahin Hazamy comparaît ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny. L’influenceur franco-iranien est poursuivi pour apologie publique du terrorisme, passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Dans le viseur de la justice, un tweet publié le 7 octobre 2023, jour de l’attaque sanglante perpétrée par le Hamas contre Israël, tuant plus de 1200 civils. Le contenu du message n’a pas été rendu public, mais le parquet de Bobigny a mentionné que le mis en cause s’est vu «délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public».
Ligne politique des mollahs
Celui qui se présente comme «journaliste indépendant», et qui affiche en profil Instagram revêtu d’un gilet pare-balles siglé «PRESS», nourrit dans les faits principalement une chaîne TikTok où il est suivi par 330.000 abonnés. Il y partage des vidéos autour de l’actualité au Moyen-Orient, alternant des ruines au Liban aux frappes à Gaza et des images des manifestations pro-Gaza à Paris, avec des femmes revêtues du hijab, tenant dans les bras des poupées ensanglantées. On peut aussi le voir jetant du faux sang sur le campus de Sciences Po Paris. Ou des contenus annexes, comme un discours décolonialiste du chef de la junte au Burkina Faso. L’influenceur glisse régulièrement dans ses posts le lien d’une cagnotte «pour soutenir mes frais juridiques face aux pressions, plaintes et procès liés à mon travail journalistique sur la Palestine». Elle a récolté presque 7000 euros.
De père iranien et de mère algérienne, Shahin Hazamy, que certains de ses amis qualifient de «ghetto reporter» relaie depuis 2014 la ligne politique iranienne auprès de jeunes audiences francophones. En 2022, il se rend en Iran pour un «road trip» afin de montrer, clip vidéo à l’appui, que la république islamique est «très loin des clichés véhiculés par les médias occidentaux». En 2024, le grand reporter Emmanuel Razavi, auteur avec Jean-Marie Montali de La Pieuvre de Téhéran (Éditions du Cerf, 2025) a enquêté sur ses liens troubles du personnage avec le régime des mollahs pour le média Atlantico . Le journaliste a exhumé une photo de l’influenceur posant devant le ministère des Affaires Étrangères iranien à Téhéran aux côtés du militant anticolonialiste Kemi Seba, mais aussi de hauts dignitaires du régime.
«Il n’est supposé n’être qu’un influenceur : que va-t-il faire au ministère ?», interroge le journaliste, qui évoque auprès du Figaro d’autres photos sur lesquelles on aperçoit Shahin Hazamy aux obsèques d’Hassan Nasrallah, ou à un événement en Iran ouvert aux seuls bassidji (miliciens du gouvernement iranien) ou à leurs proches. «Il soutient de façon très ouverte l’ »axe de la résistance » sur ses réseaux sociaux, le Hezbollah, le Hamas, le régime sanglant de Bachar-el-Assad. Autant d’états tyraniques».
Un élu du Doubs qui avait insulté
Des accusations que l’accusé conteste fermement, se présentant comme un simple relais de la cause palestinienne, sans soutien financier ni logistique étranger. Shahin Hazamy a été interpellé le 22 avril dernier à son domicile en région parisienne. Selon ses avocats, Me Nabil Boudi et Me Antoine Pastor, il a été menotté devant sa famille et son matériel de travail saisi. «Mon client ne fait que dénoncer l’oppression subie par le peuple palestinien, sans jamais appeler à la violence », défend Me Boudi. À l’occasion de son procès à 13h, des soutiens ont appelé à une mobilisation devant le tribunal de Bobigny.
Source
Le Figaro
Nouveauté dans les manifs pour Gaza : l’omniprésence de drapeaux de la République islamique d’Iran 🇮🇷
Paris, samedi👇🏾 pic.twitter.com/d8IZjlHadl— Paul Gasnier (@polgasnier) June 17, 2025
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