Belgique -La Ville de Gand refuse de restituer à une famille juive d’Anvers une toile du XVIIe spoliée par les nazis
Deux organisations juives condamnent la décision gantoise et en appellent à la mise en place d’une commission nationale de restitution des biens juifs volés.
Une position qualifiée d’ »inédite » et de “moralement indéfendable” par les organisations juives européennes.
La décision du Musée des Beaux-Arts de Gand (MSK Gent) plonge la Belgique dans une controverse embarrassante. Malgré la reconnaissance explicite que le Portrait de l’Évêque Triest, attribué à Gaspar de Crayer, provient d’une spoliation nazie avérée, le musée refuse de restituer l’œuvre aux héritiers de la famille juive anversoise Hartveld. Une position qualifiée d’ »inédite » et de “moralement indéfendable” par les organisations juives européennes.
Une spoliation documentée
Le Centre Juif d’Information et de Documentation (JID) et l’European Jewish Association (EJA) ont exprimé samedi leur indignation, évoquant une “première choquante en Europe”. Pour l’avocat international Hannes Hartung, spécialiste des restitutions, “jamais un comité n’avait reconnu une spoliation nazie tout en recommandant de ne pas restituer l’œuvre”. L’affaire, selon lui, marque une rupture avec les pratiques observées dans tous les autres pays européens.
Car la spoliation, dans ce dossier, ne laisse aucune place au doute. Les archives disponibles retracent en détail le destin de la galerie Hartveld durant l’occupation. La collection du marchand d’art Samuel Hartveld a été placée sous l’administration nazie de Heinrich Kunst, membre du NSDAP. Sa vaste bibliothèque d’art — l’une des plus riches du pays — a été saisie en vingt-neuf caisses par l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg, l’un des principaux organes de pillage culturel du Reich. Quant aux soixante-six tableaux de la collection, dont celui aujourd’hui exposé à Gand, ils ont été transférés à René Van de Broeck, collaborateur proche de DeVlag et de Léon Degrelle.
Malgré ces éléments, le comité gantois chargé de statuer sur la restitution a introduit un concept qualifié par les organisations juives de “fiction juridique”: une “compensation présumée”, supposément obtenue par la famille après-guerre. Aucun document ne mentionne une telle indemnisation, aucune preuve n’a été produite, et aucune base légale ne permet d’en inférer l’existence. Les Principes de Washington (1998) et la Déclaration de Terezin (2009), textes de référence en matière de restitution des biens spoliés, sont pourtant clairs : lorsque la spoliation est établie, la restitution s’impose, indépendamment d’éventuelles compensations ultérieures — réelles ou alléguées.
Gand isolée face aux pratiques internationales
Plusieurs institutions européennes s’étaient conformées à ces principes dans des dossiers similaires. Tate Britain, ainsi que plusieurs musées autrichiens, ont déjà restitué des œuvres issues de la même provenance Hartveld. La décision gantoise isole ainsi la Flandre dans le paysage muséal européen et, selon le JID, “donne l’image d’un pays qui cherche à éviter la restitution malgré la reconnaissance officielle d’une spoliation nazie”.
Appel à la justice
“Il est moralement indéfendable qu’un musée belge inflige une nouvelle injustice à une famille juive déjà persécutée par les nazis”, dénonce Ralph Pais, vice-président du JID Belgique. Les deux organisations appellent désormais les autorités fédérales et flamandes à intervenir. Elles demandent à la Ville de Gand de fournir des explications immédiates, de revenir sur cette recommandation “sans précédent” et d’instaurer une commission nationale de restitution comparable à celles existant dans d’autres pays européens.
Pour Me Hartung, l’affaire se réglera probablement devant les tribunaux. L’avocat des héritiers Hartveld se dit confiant que la justice imposera in fine la restitution. Il n’en juge pas moins “honteux et inédit” qu’en Belgique, la voie judiciaire devienne la seule option pour réparer une spoliation déjà reconnue par les autorités culturelles elles-mêmes.
source
https://www.bruxellestoday.be/

On ne peut imaginer le nombre de toiles volées aux JUIFS par les nazis et autres collabos .
Même le LOUVRE en détient encore .
C’est un parcours du combattant et des frais énormes pour les récupérer…..quand il reste des héritiers.
Ne parlons pas des assurances vie et titres de capitalisation détenues par les Compagnies d’assurances …..et les banques .