« C’est du pur cynisme » : un partenariat entre la ville de Strasbourg et un camp palestinien fait polémique

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Jeudi 22 mai, la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, annonçait à l’Agence France Presse un projet de jumelage avec le camp des terroristes « palestiniens »d’Aïda en Judée Samarie , dont quatre responsables sont actuellement en visite en France.
« Mettre sur le même plan des prisonniers accusés de terrorisme et des otages arrachés à leur foyer est une insulte à la vérité, à la justice et surtout aux victimes »
Les réactions ne sont pas fait attendre. « Oser mettre sur le même plan des prisonniers accusés de terrorisme détenus dans le cadre de procédures et des otages arrachés à leur foyer un matin d’horreur est une insulte à la vérité, à la justice et surtout aux victimes », ont réagi

Pierre Haas et Sophie Cohen-Elbaz, respectivement président et vice-présidente du Crif Alsace. « Le camp sous tutelle de l’UNRWA (agence des Nations unies, NDLR) est-il une collectivité habilitée à signer une convention ? », interroge Thierry Roos, secrétaire général de France Israël Grand Est, qui réclame la réactivation du jumelage avec Ramat Gan « qui n’avait jamais été instrumentalisé politiquement ». Il se demande si cette « démarche ne relève pas avant tout d’un calcul politique, surfant sur la vague du Hamas ».
Tous se déclarent choqués par cette carte d’Israël barrée de drapeaux palestiniens, acceptée par l’élue. « Il ne s’agit pas d’un symbole naïf, mais bien d’un projet politique. Ce n’est pas un appel à deux États, ni même un compromis difficile. C’est l’adhésion implicite à un projet de destruction, celui d’une vision où le peuple juif serait à nouveau nié, déplacé, effacé », dénonce la socialiste Pernelle Richardot. Pour Pierre Jakubowicz (Horizons), le calcul politique ne fait pas de doute : « La maire flatte l’extrême gauche. On est passé très vite d’une séquence diplomatique à une séquence politique, puisque l’après-midi, elle s’est rendue avec la délégation à la Fête de l’Humanité, organisée par les communistes bas-rhinois », pointe celui qui aurait préféré « une rencontre à Strasbourg, ville parlementaire européenne, d’enfants et de jeunes de Ramat Gan et de Bethléem, pour qu’ils apprennent à se parler ». « Du pur cynisme. Jeanne Barseghian importe à Strasbourg ce conflit à un moment de tensions fortes », appuie Jean-Philippe Vetter (LR).
Autant dire que la prochaine réunion du conseil municipal, le 23 juin, au cours de laquelle la maire proposera une délibération détaillant le jumelage et une première aide d’urgence en faveur du camp d’Aïda risque d’être agitée. Les répliques touchent jusqu’à l’Eurométropole.

Le maire d’Eckwersheim, Camille Bader, ancien président de la communauté israélite du nord de l’agglomération, renvoie Jeanne Barseghian à l’histoire de l’Arménie et de son peuple décimé par un génocide que la Turquie nie encore aujourd’hui. « Tu as accepté une carte de la région où Israël a été purement et simplement effacé. Tu n’as pas réagi. Tu as validé », lui écrit cet élu plutôt discret qui se dit « choqué qu’une élue, au lieu de rassembler, choisisse de fracturer ».

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