Colloque sur l' »islamophobie » à Lyon 2 annulé : un problème de « cadrage » scientifique ?

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Colloque sur l’”islamophobie” à Lyon 2 annulé : un problème de “cadrage” scientifique ?
Le colloque anti-« islamophobie d’état, intitulé « Lutter contre l’islamophobie, un enjeu d’égalité ? » qui devait se tenir à l’université Lyon 2 le 14 octobre 2017 a t-il été annulé définitivement ou repoussé ?
Ce colloque était mis en place par la chaire “Egalité, inégalités, Discriminations” en partenariat avec l’Institut supérieur d’étude des religions et de la laïcité (ISERL).
La polémique autour du colloque a enflé sur les réseaux sociaux après l’annonce de ses participants, et notamment lorsque des militants laïques ont découvert qu’il y serait lu un texte préparé par Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la Laïcité. Aux côtés de quelques universitaires tels que François Burgat et Djaouida Sehili, ou d’avocat comme Gilles Devers, on retrouvait de nombreux militants associatifs habituels.
Pour n’en citer que quelques uns, nous retrouvons Khalid El Khadiri, trésorier de Participation et Spiritualité Musulmane (PSM), qui se réjouissait de sa participation à l’université d’Alliance Vita sous le thème « musulmans et chrétiens pour la défense de la vie ». PSM se fait le relai sur son site internet de Tariq Ramadan et du parti islamiste marocain Al Adl Wal Ihsane. Ismahane Chouder, membre de PSM et du Collectif Féministe pour l’Egalité est aussi présente.
Abdelaziz Chaambi, président de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI) et cofondateur des Indigènes de la République, était également annoncé. Il y a quelques années, il comparait le Hamas à Jean Moulin, tout en soutenant le Hezbollah. Lors de l’affaire Salman Rushdie, il avait appelé à l’interdiction de son « livre qui insulte l’Islam ». Opposé au mariage pour tous, qu’il compare à l’inceste et à la pédophilie, il avait appelé à se rendre à la Manif Pour Tous. Aux dernières élections législatives françaises, il soutient des candidats du parti islamiste turc PEJ. Jamila Farah, responsable CRI, candidate PEJ aux élections, est également présente.
Souhail Chichah, connu pour avoir appelé à la « lapidation » de Caroline Fourest avant d’avoir saboté sa conférence à l’Université Libre de Bruxelles en organisant une « Burqa Pride », obligeant les organisateurs à annuler la conférence, devait être présent. Il a reçu une « Quenelle d’Or » de Dieudonné, avant de se brouiller avec lui, mais a toujours le soutien du PIR.
Et bien sur, le CCIF n’était pas en reste avec la présence de Yasser Louati, son ancien porte-parole, ainsi que Lila Charef, directrice exécutive du CCIF. Lorsque le CCIF a appris l’annulation du colloque, il a déposé référé-liberté pour obtenir la suspension de la décision de l’Université Lyon 2 « au motif qu’elle portait une atteinte grave et manifestement illégale à sa liberté d’expression et sa liberté de réunion ». Le juge des référés a rejeté la demande du CCIF le 9 octobre 2017.
Ce mercredi 12 octobre 2017, la présidente de l’Université Lyon 2, Nathalie Dompnier, s’est exprimée pour préciser les causes de l’annulation décidée par l’équipe de la Présidence de l’Université. Elle a reconnu que la Présidence avait du reprendre la main sur le colloque car le cadre universitaire impliquant une démarche scientifique n’était pas respecté : »un colloque universitaire suppose un certain cadre. On s’est d’abord posé la question d’amender le programme dans le sens d’un colloque de recherche. Mais c’était trop tard. On a préféré annulé ».
S’agissant des intervenants, sans rentrer dans les détails, la présidente a rappelé qu' »ils doivent être sélectionnés après un appel à communication, comme dans tout colloque ». Au delà du profil de ces militants associatifs, leur nombre important ici, et le fait qu’ils soient issus de la même nébuleuse semble être problématique. Nathalie Dompnier précise : « le colloque était porté en partie par des associations, sous la responsabilité de l’université. Ce n’est pas possible ».
Enfin, même si Nathalie Dompnier ne se prononce pas spécifiquement sur certains propos problématiques qu’ont pu tenir ces militants, elle s’interroge sur l’utilisation du terme « islamophobie » : « il faudra reposer la question de l’utilisation du terme d’« islamophobie ». Dans une démarche scientifique, il faut toujours se poser la question des catégories que l’on emploie ».
Ni annulé définitivement, ni repoussé officiellement, ce colloque aura démontré qu’il existe une volonté de la part des soutiens de l’islamisme d’investir le terrain universitaire, mais aussi une importante vigilance laïque sur le sujet.
Carla Parisi
Source :

http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/11266

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1 Comment

  1. b. duchene dit :

    Il était temps que la France réagisse. QUelleque-part…

    Bravo…

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