Comment l’État mène la lutte contre les mosquées radicales

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Par Jean Chichizola et Christophe Cornevin

ENQUÊTE – Surveillance, constitution de dossiers, fermetures, procédures judiciaires… Dans le Nord, l’Isère ou les Bouches-du-Rhône, les pouvoirs publics mènent un âpre combat de terrain.
Île-de-France, Bouches-du-Rhône, Nord, Isère… À l’ère de «l’imam Google», de la propagande sur Internet et de l’adhésion des terroristes, comme celui de Lyon, aux thèses de Daech «en leur for intérieur», la lutte contre l’islam radical se joue encore dans le monde réel et passe toujours par la fermeture de mosquées ou de centres communautaires tombés aux mains de prédicateurs de la haine.
Un exercice délicat, réclamant vigilance et prudence. Et une procédure complexe, en vertu de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme adoptée en novembre 2017, qui doit respecter l’État de droit face à des adversaires qui savent se montrer procéduriers. Ces derniers mois, trois fermetures ont notamment été ordonnées à Grande-Synthe, Hautmont (Nord) et Grenoble (Isère).
Le Nord est, avec les Bouches-du-Rhône, le Rhône ou l’Île-de-France, un des territoires les plus touchés par la radicalisation islamiste. Pour mieux la prévenir, Michel Lalande, préfet du Nord, a mis en place depuis son arrivée en 2016 un dispositif unique en France, avec, sous son autorité, une déconcentration du signalement et du suivi des cas de radicalisation au niveau de groupes d’évaluation départementaux dans les six arrondissements du département (Lille, Dunkerque, Avesnes-sur-Helpe, Cambrai, Douai, Valenciennes). Chose plutôt inhabituelle, les deux fermetures qu’il a décidées ont visé des extrémistes chiites et sunnites.

De façon imagée, Michel Lalande explique la méthode: «Identifier le mal, l’observer et le soigner.» Et les conditions nécessaires: une procédure validée par la justice, une stratégie au long cours défendant les valeurs de la République et un dialogue serein avec les autorités religieuses. Le 15 octobre 2018, treize jours après des visites domiciliaires ayant mobilisé près de deux cents policiers, le préfet du Nord annonçait ainsi la fermeture administrative, pour une durée de six mois, du lieu de culte et du siège de l’association Centre Zahra France, d’obédience chiite. Une action engagée après une longue surveillance et des inquiétudes face à de possibles dérives, notamment antisémites.
La fermeture est validée par le tribunal administratif le 19 octobre puis par le Conseil d’État le 22 novembre 2018. Enfin, le 22 mars dernier, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, propose au chef de l’État de dissoudre les associations Centre Zahra France, Fédération chiite de France, Parti anti sioniste et France Marianne télé. Ces associations sont accusées de légitimer «de façon régulière le djihad armé tant par les prêches dispensés que par les écrits mis à la disposition des fidèles et des internautes» et d’endoctriner «la jeunesse du Centre Zahra dans la perspective de la guerre sainte et d’une apologie constante, notamment via Internet, des actions d’organisation telles que le Hamas, le djihad islamique palestinien et la branche armée du Hezbollah, toutes inscrites sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne».

Quelques mois après le coup porté aux ultras chiites, le préfet Lalande décidait, le 13 décembre 2018, de fermer pour une durée de six mois la salle de prière salafiste As-Sunnah d’Hautmont. Motif invoqué: «Les idées qui y sont diffusées et les activités qui s’y déroulent provoquent à la violence, à la haine et à la discrimination et font l’apologie d’actes de terrorisme.» L’imam saoudien qui y officiait aurait notamment prononcé des prêches ayant «clairement provoqué à la haine et à la violence envers les non-croyants». Des conférences ont par ailleurs été organisées au sein de la salle de prière, ouverte en 2014 dans un ancien café, et des intervenants «ont tenu des propos de même nature».
L’association Assalem, responsable de la salle, saisit aussitôt le tribunal administratif de Lille qui, le 18 décembre, valide la fermeture. Six mois plus tard, la situation est des plus claires: l’imam est reparti pour l’Arabie saoudite et l’association ne semble plus être en état de poursuivre ses activités. À noter qu’en amont de la décision de fermeture, l’État et la mairie s’étaient déjà inquiétés des questions de sécurité dans un lieu de culte de 97 places accueillant 150 à 200 fidèles. Des risques d’incendie et le non-respect des règles pour les établissements recevant du public avaient entraîné la fermeture d’une partie du bâtiment. Après Grande-Synthe et Haumont, la lutte contre les prêcheurs de la haine a été poursuivie plus au sud en 2019.
À la différence du Nord, l’Isère ne figure pas au nombre des départements les plus touchés par le fléau de l’islam radical. Il n’empêche. «Sur la soixantaine de mosquées et salles de prière qui y sont répertoriées, deux ou trois attirent l’attention des services», confie-t-on en préfecture.

Le préfet Lionel Beffre a décidé le 4 février dernier de fermer pour une durée de six mois la mosquée al-Kawthar de Grenoble, drainant près de 400 fidèles parmi les plus «rigoristes» de l’agglomération. Fermeture confirmée par le tribunal administratif. Dans son mémoire de défense, observent les magistrats, le préfet de l’Isère a mentionné «des références religieuses qualifiées de radicales» proférées dans la mosquée et reprises à de nombreuses reprises sur la chaîne YouTube «comportant de nombreux passages incitant à la haine et à la violence envers les chrétiens et les juifs, légitimant la discrimination et la charia, et justifiant le djihad armé».
Au total, au moins une «vingtaine d’individus radicalisés» aurait fréquenté al-Kawthar «dont certains ont été interpellés, parfois condamnés pour des faits d’apologie du terrorisme». «Une petite dizaine est partie en 2013 et 2014 pour faire le djihad dans les zones de combat et d’autres en avaient la velléité», confie au Figaro un fonctionnaire de haut rang. Pointé du doigt pour ses virulents discours «antirépublicains, antichrétiens et antijuifs» qui «légitiment la charia, la supériorité du Coran sur la loi des hommes et la discrimination envers les femmes sommées de porter la burqa», l’imam algérien a préféré s’exiler vers son pays d’origine.

Soucieux de mettre un terme au gel des avoirs, particulièrement pénalisant à l’approche du hajj , le très lucratif pèlerinage à La Mecque en août prochain, des responsables musulmans ont tout tenté pour rouvrir cette mosquée de la discorde. En réponses aux menaces de prières de rue brandies par certains de ses partisans, des «barnums» ont été installés par la mairie afin de permettre aux fidèles de prier sous des tentes à proximité du village olympique de Grenoble.
Avant le ramadan, un nouveau «collectif musulman métropolitain» a plaidé en faveur d’une réouverture au nom du «vivre ensemble». Les responsables de la mosquée sont remontés au créneau pour défendre la mise en place d’une «charte républicaine». Mais cette stratégie de la «main tendue» n’a pas convaincu. Même la proposition d’installations des caméras sur l’édifice, formulée par l’association qui la gère, a été recalée le 23 mai par la commission administrative de vidéoprotection présidée par un magistrat de l’ordre judiciaire. Motif? «Dossier mal ficelé», lâche un expert.

«Très courtois, très habiles, sans jamais un mot qui dépasse, les défenseurs de la mosquée ont mené un travail de lobbying pour plaider leur cause, mais le mal est trop profond pour changer la situation en quelques semaines», juge un haut fonctionnaire, assurant que le «plus grand flou» régnerait encore sur l’identité des futurs imams, que la «composition de l’association gérant le lieu de culte ne s’est guère renouvelée» et qu’aucun «message correctif» n’aurait été envoyé aux fidèles depuis la fermeture administrative. Elle est prévue pour durer jusqu’au mois d’août.

Source :
http://premium.lefigaro.fr/actualite-france/comment-l-etat-mene-la-lutte-contre-les-mosquees-radicales-20190613

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6 Commentaires

  1. Rosa SAHSAN dit :

    Tout cela, c’est de la poudre aux yeux.
    ROSA

  2. josué bencanaan dit :

    1 qui ferme, 10 qui ouvre, un iman expulsé, 10 qui rentre, tout ceci pour justifier un islam francais, imans et mosquées financés par l’état francais

  3. capucine dit :

    Ah bon parce que l’ état lutte contre les mosquées radicales et virent les imams salafistes dans leur pays ? c’est une blague !! parce que du temps de Hollande même caseneuve n’avait rien fait! alors avec macron pro-muzz il ne fera rien !!! circulez y a rien à voir….

  4. jacko lévy dit :

    le maigrichon barbu en combinaison bleue et robe de chambre blanche c’est le fils du gros porc, >Yahia Gouasmi du centre Zahra

    gouasmi père est un de ces résidus chiites maughrébins de l’ époque fatimide,il y a 1000 ans , qui ont fini par etre virés d’ Algérie comme du reste du Maghreb

    la famille Gouasmi ayant elle même quitté l’ algérie quans le grassouillet Yahia avait quinze ans….il est vrai que pour pratiquer leur religion les Rafidhoune (terme arabe sunnite désignant les chiites ), sont plus en sécurité en France que n’ importe ou ailleurs dans le monde sunnite

  5. Claude dit :

    De qui se moque t-on vraiment , on ferme avec précaution, une de temps à autre alors qu’il y a , il me semble environ 150 mosquées salafistes, et de toutes façons il s’en construit encore , et surprise, …..on ferme pour ….6 mois. parce que dans 6 mois, ils auront mis au placard leur idéologie .

    Rasez tout .

  6. bloxorz dit :

    Vos informations m’ont beaucoup apporté.

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