Entrisme des Frères musulmans : Paris, Vienne et La Haye mettent la pression sur Ursula von der Leyen

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La France, l’Autriche et les Pays-Bas veulent en finir avec les subventions européennes aux associations liées aux Frères musulmans et mettent la pression à Bruxelles.
Trop, c’est trop. Après des années de complaisance envers des associations douteuses, Paris, Vienne et La Haye sonnent la fin de la récréation. Un « non-papier » – cette formule diplomatique qui permet de tout dire sans engager formellement – vient d’être présenté au Conseil des Affaires générales, mardi 21 octobre. Son titre : « Assurer le respect des valeurs européennes par les entités bénéficiaires de financements européens ».
Traduction : fini le Club Med pour les associations islamistes subventionnées. Place aux contrôles, aux chartes de valeurs et aux engagements d’honneur. « Pas un euro d’argent public européen ne peut aller à des organismes qui défendraient des valeurs proches de l’islamisme, proches de l’antisémitisme, proches de la haine, a indiqué le ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad, mardi matin à Luxembourg, avant d’entrer en Conseil. On a vu plusieurs polémiques ces dernières années sur des financements qui sont allés vers des organismes proches, par exemple, des Frères musulmans. C’est ce que nous voulons stopper aujourd’hui avec une transparence et un contrôle accru de ces financements. »
L’entrisme frériste, un scandale à répétition
Car c’est bien le cœur du sujet : comment l’Union européenne a-t-elle pu, ces dernières années, financer l’infiltration méthodique des Frères musulmans dans ses propres institutions ? Selon un article de Die Welt de janvier 2023, des enveloppes issues notamment du programme Erasmus+ ont profité à des organisations dont l’orientation ou les dirigeants posent question au regard de l’article 2 du traité sur l’Union européenne (dignité humaine, liberté, démocratie, État de droit).

Le quotidien pointait une faiblesse structurelle : des contrôles, surtout administratifs, peu armés pour évaluer l’alignement substantiel des bénéficiaires (et de leurs instances dirigeantes) avec les valeurs de l’UE.
Le diagnostic rejoint des cas déjà documentés : l’affaire Femyso et ses campagnes controversées sur « la liberté dans le voile », les débats récurrents autour d’Enar (European Network Against Racism, une ONG représentant les associations antiracistes en Europe), les interrogations visant l’Islamic Relief Germany, ou encore l’ONG espagnole Alfanar. La France avait protesté, en vain. En juin 2022, l’ancien commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, avait même répondu que « le suivi de la mise en œuvre des subventions dont a bénéficié le Femyso n’a révélé, à ce jour, aucune violation des valeurs de l’UE ».
Assurer la traçabilité des subventions
En creux, un même schéma apparaît : la capacité d’acteurs politico-religieux à accéder, directement ou via des consortiums, aux guichets européens orientés vers la jeunesse, l’éducation, l’inclusion et l’antidiscrimination. Die Welt soulignait à cet égard la vulnérabilité des chaînes de subventions, où la dilution des responsabilités nuit à la traçabilité.
La Commission reste très « velléitaire » face à ce problème. Paris, Vienne et La Haye ont donc décidé de mettre la pression sur la présidente Ursula von der Leyen. Le « non-papier » franco-austro-néerlandais propose un renforcement méthodique : contrat d’engagement pour toutes les ONG, traçabilité renforcée des fonds de subvention (y compris indirects), lignes directrices communes pour définir les valeurs de l’UE, extension des obligations aux dirigeants, vigilance accrue face aux stratégies de contournement. En pratique, l’article 2 du traité de fonctionnement de l’UE deviendrait un instrument de contrôle opposable : il reviendrait aux bénéficiaires de démontrer qu’ils « respectent » ces valeurs et « promettent » leur adhésion à celles-ci avec, à la clé, des audits, des sanctions et des exclusions.
La Commission elle-même suspectée de se servir des ONG
Le moment choisi n’est pas neutre. Au-delà de la lutte contre l’entrisme idéologique, Bruxelles est bousculée par un débat connexe : la frontière entre soutien légitime à la société civile et financement de campagnes d’influence. La polémique récente sur des ONG environnementales subventionnées pour peser sur le Parlement renforce, chez plusieurs États membres, l’idée d’un standard unique de conformité, valable pour Erasmus+, le programme CERV (égalité des droits), ou le programme Life (environnement).
Ici encore, la dispersion des opérateurs (agences, autorités nationales) pousse à élaborer une doctrine commune, afin d’éviter les « vases communicants » entre programmes.
À court terme, l’enjeu est opérationnel : doter les services de critères partagés, de bases d’alerte consolidées entre États membres et Commission, et d’une chaîne d’audit adaptée aux montages transnationaux. À moyen terme, il est politique : restaurer la confiance des contribuables dans l’usage des fonds européens, sans affaiblir la majorité associative qui fait aussi la vitalité de l’Europe.
Source Le Point

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