Goldnadel: «Faux prétexte et stigmatisation imaginaire»

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FIGAROVOX/TRIBUNE – L’avocat Gilles-William Goldnadel fustige une victimisation des musulmans qu’il juge imaginaire, née d’un dévoiement de l’antiracisme.
Par Gilles William Goldnadel
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son récent ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.
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Article après article, avec un bonheur incertain, je m’essaie de faire comprendre à mes contemporains que nous vivons un temps médiatique névrotique et même schizophrénique. J’essaie aussi d’expliquer que cette névrose profonde provient d’un antiracisme dévoyé, lui-même issu d’un antinazisme devenu fou.
Le courant médiatique islamo-gauchiste considère encore que qui touche l’islamisme touche l’islam et qui touche l’islam touche tous les musulmans.
La folle quinzaine qui commença par le drame de quatre policiers assassinés par un islamiste à la préfecture de Paris pour s’achever par un psychodrame disproportionné autour d’une femme voilée à la vie paraît-il gâchée en est la triste et énième illustration. Tellement prévisible également. Qu’on me permette de citer la conclusion de la chronique que j’ai publiée dans ces mêmes colonnes le 7 octobre dernier : «Mais pas d’illusions, le réel sera vite à nouveau rattrapé par le virtuel. Aujourd’hui l’heure est encore à la colère avec la mise en accusation du laxisme envers les islamistes. Demain, viendra l’oubli des victimes quand elles reposeront dedans la guerre froide. Après-demain, un nouveau pilori sera dressé pour ceux qui font radicalement le procès de l’islam radical. Le jour d’après, sera jour d’attentat.»
Nous avons donc connu le troisième jour: celui de la victimisation à l’envers. C’était un jour forcément nécessaire. La France était la seule victime, les Français étaient en colère, l’islamisme coupable était montré du doigt. Comme à chaque fois, le courant médiatique que je ne peux nommer autrement qu’islamo-gauchiste mais qui par capillarité a contaminé depuis des lustres l’inconscient collectif bien au-delà de l’islam et bien au-delà du gauchisme, considère encore que qui touche l’islamisme touche l’islam et qui touche l’islam touche tous les musulmans.
Le prétexte de la sortie funeste et maladroite de Julien Odoul au sein d’une assemblée territoriale mettant en cause une femme voilée en présence de son enfant affolé n’était pas mal trouvé.
Une pétition dans Le Monde donnait le la à la musique de la victimisation frénétique.
La névrose médiatique faisait le reste. Une pétition dans Le Monde signée notamment par des artistes à la réflexion politique étroite mais à la morale esthétique infinie donnait le la à la musique de la victimisation frénétique.
Notre président de la République, illustra jusqu’à la perfection son ambivalence hybride qui se mariait harmonieusement avec l’esprit schizophrénique du temps. Au premier jour de l’assassinat des quatre authentiques martyrs de l’islamisme, Monsieur Macron n’hésitait pas à appeler martialement au devoir de «vigilance» contre «l’hydre islamiste».
J’écrivais alors que l’exercice s’avérerait périlleux dans la pratique, au regard du surmoi prétendument antiraciste. Je ne croyais pas si bien écrire: dans un article du Figaro daté du 16 octobre («Détection de la radicalisation à l’université: un sujet délicat») Marie-Estelle Pech raconte comment l’université de Cergy-Pontoise a été contrainte, après protestations, de regretter un appel à la vigilance dans lequel on considérait par courriel comme inquiétants le fait, notamment , qu’un étudiant ou un fonctionnaire dédaignerait l’autorité des femmes ou porterait «une djellaba, ou un pantalon dont les jambes s’arrêtent à mi-mollets». Frédérique Vidal, notre ministre de l’enseignement supérieur aura été de ceux qui auront condamné cette vigilance politiquement osée.
Au demeurant, l’université de Cergy-Pontoise aura été bien naïve de prendre le discours présidentiel à la lettre et de ne pas donner du temps psychodramatique aux temps dramatiques.
Dans la réalité, le seul agitateur d’une stigmatisation imaginaire s’appelle Emmanuel Macron.
Dès que le psychodrame de la femme voilée s’empara des esprits tourmentés et que celle-ci déclarait à ce CCIF proche des Frères musulmans qui traque l’islamophobie «qu’on avait gâché sa vie», notre président vigilant appelait désormais les Français à la vigilance non plus contre l’hydre islamiste mais contre cette vieille hydre de la «stigmatisation».
Je défie cependant qui que ce soit de me mettre sous les yeux la moindre déclaration d’un seul membre de l’Assemblée nationale élue par les Français incriminant l’ensemble de la population musulmane en tant que responsable des attentats islamistes. Ou que l’on me montre la moindre agression physique d’un salaud exalté contre une femme voilée.
Dans la réalité, le seul agitateur d’une stigmatisation imaginaire s’appelle Emmanuel Macron.
Il était pourtant à la portée de l’intelligence présidentielle de comprendre que c’est précisément cette victimisation imaginaire qui est depuis longtemps l’une des matrices de la radicalisation islamique et de ses conséquences. Tant il est caractéristique de l’esprit humain de se persuader sincèrement que l’on est une victime. A fortiori lorsque de grands esprits vous l’affirment.
Il en faudra encore des victimes avant que le jour de l’attentat réel ne soit pas suivi de la victimisation nécessaire au fantasme virtuel.
Enfin, pour ceux qui n’ont pas encore compris le lien insécable dans l’inconscient collectif entre le destin juif éprouvé et le destin musulman fantasmé, agité depuis des lustres par des intellectuels tels qu’Edwy Plenel, je signale ce dessin qui agite actuellement la toile électronique.
On y voit à droite une mère de famille portant en 1940 sur son manteau l’étoile juive tenant par la main son petit enfant et à gauche une autre maman voilée en 2019 tenant par la main un enfant marqué du croissant, en partance toutes deux vers un destin incertain.
Au-delà de l’obscénité de la comparaison qui rejoint l’obscénité du temps, nul ne m’empêchera de rappeler que les 11 juifs tués parce que juifs depuis 2006 l’ont été tous par des musulmans radicaux.
Il en faudra encore des victimes avant que le jour de l’attentat réel ne soit pas suivi de la victimisation nécessaire au fantasme virtuel.
Source :
https://www.lefigaro.fr/vox/politique/goldnadel-faux-pretexte-et-stigmatisation-imaginaire-20191021

happywheels

5 Commentaires

  1. Bertrand Jean-Michel Escaffre dit :

    Confond névrose et psychose, parle de schizophrénie sans savoir ce que c’est, de grands esprits, d’inconscients, d’intelligences diverses, de psychodrames, de combats entre hydres opposées, et de fantasme virtuel. Un beau mélangisme.

    On connaissait la psychanalyse de comptoir, voici celle du barreau.

    • Lys dit :

      Bertrand: Qu’est ce qui te gêne dans les écrits de Maitre Goldnadel ?
      Le fait qu’il mette en avant la grotesque mise en scène de cette voilée pour faire un parallèle avec les victimes juives de 39-40 ou le fait qu’il dénonce nos dirigeants trop stupides pour comprendre que plus les islamistes se feront passer pour des victimes plus les vraies victimes de ces monstres ne cesseront d’augmenter ( par ricochet à cause de leur lamentable mascarade ) ?
      Au fait, combien de vies ont brisé ces adeptes de l’islam dans les cités et villes de France et de Navarre ?
      Tu préfères peut être leur surnom affectueux de « déséquilibrés » qui leur colle si mal à la peau depuis quelque temps en France. Mais entre nous, dis moi franchement tu y as cru à son cinéma Hollywoodien ? Tu as gobé le psycho mélo drame des enfants pour qui les « méchants Francais » ont « traumatisé » leur maman ?

      Rappelles moi les sourates qui appellent à tuer les mécréants ( entre autres )et à battre sa femme ? Les mômes ne sont t’ils pas traumatisés par ces sourates et par le fait que leur père peut tabasser leur mère en lui faisant bien plus de mal avec la bénédiction de l’islam ?

      Si la phrase digne d’un président: « il va falloir s’habituer à vivre avec le terrorisme » ne te donne pas la nausée et ben à moi si !

  2. Lys dit :

    Encore et toujours cette politique du ‘en même temps’ qui met de plus en plus à mal ses beaux discours contre « l’islamisme » !
    L’intelligence présidentielle lui fait défaut depuis le début de son quinquennat et il n’a pas manqué de nous le prouver avec ses discours qui ne sonnent pas faux mais archi faux !!

  3. vrcngtrx dit :

    « cette névrose profonde provient d’un antiracisme dévoyé »
    et oui, ça marche à sens unique : avons-nous assisté à un tel emportement antiraciste lorsque l’allogène indigne de la république appelait les blancs des souchiens, lorsque la vice-présidente de l’Unef en parlait comme sous race et disait vouloir les gazer ?..
    Énièmes preuves démontrant que, au delà du dévoiement cet antiracisme est tout simplement du racisme point barre !

    « une femme voilée a la vie gâchée »
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