Interview de l’ancien membre du service Action de la DGSE, Pierre Martinet

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Interview réalisée par Frédéric Sroussi
TJ – Pierre Martinet, vous êtes un ancien membre du service Action de la DGSE, les services secrets français. Il y a un an, lors d’une interview, vous avez quasiment dit mot pour mot ce que le Premier Ministre israélien B. Netanyahou a exprimé il y a quelques jours. Vous disiez donc : « Moi, je pense que cette fois-ci, si les Israéliens ne vont pas jusqu’au bout dans leur démarche contre le Hamas, le 7 octobre se reproduira ».
P.M : Je crois que les gens n’ont pas tout à fait compris que le 7 octobre est un marqueur et que si Israël ne va pas jusqu’au bout et ne détruit pas tous ces groupes islamistes, un autre 7 octobre se reproduira. Si j’avais été Président de la République j’aurais envoyé des forces spéciales en Israël dès le 8 octobre pour aider les forces israéliennes. Il fallait aller jusqu’au bout aussi avec l’Iran, faire tomber le régime, car si le régime tombe cela affaiblira tous ses proxis. On le voit, les Houthis continuent de frapper Israël, cela veut bien dire que l’Iran ne veut pas lâcher l’affaire avec Israël. Quant à la guerre contre le Hamas, cela fera bientôt deux ans et je trouve pitoyable ce qui se passe avec l’Europe, avec l’international. Les Américains essayent un peu, mais c’est inadmissible de voir – près de deux ans après – encore des otages dans les mains des terroristes du Hamas.
J’avais dit qu’occuper le terrain à Gaza était une très bonne initiative car cela permet d’endiguer de prochaines attaques du mouvement terroriste. Pour moi, le Hamas est encore vivant, il n’est pas totalement détruit. En fait, il y a deux solutions. Tout d’abord je fais abstraction de toute humanité et je n’ai pas honte de le dire car je sais ce qu’est une guerre, il y a des femmes et des enfants qui meurent, c’est l’horreur de la guerre, mais je dis que si demain Israël arrête tout, relâche encore des terroristes et attend que les otages soient libérés, ce qui s’est passé le 7 octobre n’aura servi à rien.
Un arrêt de la campagne militaire israélienne amènera un autre 7 octobre ; il sera différent, il aura peut-être une autre forme, mais cela arrivera.
Le 7 octobre a été un échec retentissant pour les services israéliens et occidentaux. Vous avez pu comprendre que je suis assez pro-Israélien, mais force est de constater qu’ils ont été mauvais, comme nous nous avons été mauvais pour le 15 novembre, les Américains ont été mauvais pour le 11 septembre. La faille existait, c’est indéniable. Maintenant, malheureusement pour Israël, à la différence de nous, les ennemis sont à l’intérieur de ses frontières et à ses frontières. Vous en avez tout autour. Ceci est un constat opérationnel : il existe donc deux solutions : Soit on fait deux ou trois représailles, on tue deux, trois personnes, on attend que les otages soient libérés, on négocie, mais on sait très bien que dès qu’Israël libère des terroristes, à la première seconde de leur libération, ils se retourneront encore une fois contre l’État hébreu.
Je suis très radical, et il faut être très radical cette fois-ci, il faut aller jusqu’au bout. De toute façon Gaza c’est antinomique, Gaza ne devrait même pas exister, je ne dis pas qu’il ne doit pas y avoir de Palestiniens, mais il n’est pas possible d’avoir une telle enclave au sein du territoire israélien. Il faut un territoire qui puisse s’agrandir en Jordanie qui deviendrait la Palestine car Gaza, c’est un camp retranché pour commettre des attentats contre Israël.
Plus l’armée israélienne est entrée dans Gaza plus elle a découvert des tunnels, des écoles et des hôpitaux qui servaient de bases de lancement pour des actions terroristes. D’ailleurs à Gaza on ne peut pas différencier les terroristes des autres Palestiniens. On a vu le 7 octobre les cris de joie, on a vu les cris de joie et les youyous quand il y a eu le 11 septembre aussi.
Chaque fois qu’il existe un clash entre l’islam et l’Occident, les premiers à se réjouir sont les Gazaouis. Il faut arrêter de nous prendre pour des idiots !

TJ – Il faut savoir que, et c’est très peu connu, même des enfants ont participé au pogrom du 7 octobre. Des rescapés israéliens ont entendu des voix d’enfants crier en arabe, des enfants qui étaient entrés avec leurs pères ou leurs oncles dans les maisons d’Israéliens. Les soldats israéliens ont même retrouvé à Gaza des jouets qui appartenaient à des enfants juifs massacrés.
P.M : Cela ne m’étonne pas, quand j’étais parachutiste à Beyrouth (N.d.A : en 1983 au sein de la Force multinationale de Sécurité), on a vu des enfants apporter des boîtes de chaussures piégées à l’explosif dans les postes militaires des forces occidentales.
TJ – Il y avait en effet, les «RPG kids» (c’est-à-dire des enfants armés de lance-roquettes portatifs ) à Beyrouth et qui étaient d’ailleurs déjà « éduqués » dans les écoles de l’UNRWA
P.M : Ce que les gens ne veulent pas comprendre, c’est qu’il y a une guerre civilisationnelle entre un certain islam et l’Occident. Aujourd’hui elle est concentrée autour d’Israël et si Israël tombe, c’est mort pour nous tous. C’est là que j’en veux à Macron qui est allé en Israël pour dire qu’il fallait créer une coalition contre le Hamas, coalition qu’on attend toujours. Pourtant, bien sûr qu’il aurait fallu envoyer des forces françaises, américaines, etc.
TJ – Sur la chaîne I24news, vous avez déclaré très récemment : « Je pense que les services qataris étaient au courant du 7 octobre et que le Qatar a donné son feu vert au Hamas pour l’attaque du 7 octobre avec l’Iran«
P.M : Oui, je le pense.
TJ – J’ai donc une question pour l’expert que vous êtes, question qui me taraude depuis près de deux ans. Si les services qataris étaient au courant et ont même donné leur aval pour ce pogrom : comment, les services de renseignements américains qui possèdent leur plus grande base militaire du Moyen-Orient au Qatar (la base d’al -Udeid) ont-ils pu ignorer – avec tous leurs moyens d’espionnage – que ce méga attentat contre Israël allait se dérouler ?
P.M : Vous pouvez aussi ajouter l’ambassade américaine au Qatar qui est aussi truffée de matériel sophistiqué pour écouter, évidemment…
TJ – Donc, je me pose cette question : comment les États-Unis qui ont été les seuls à prévoir l’invasion russe en Ukraine, comment les Etats-Unis qui possèdent au Qatar leur plus grande base du Moyen-Orient au Qatar, et si comme vous le dites les Qataris étaient au courant, comment les Américains ont-ils pu ignorer que le Hamas attaquerait Israël le 7 octobre ?
P.M : Il faut savoir qu’après le 11 septembre les services secrets pakistanais l’ISI ont enfumé les Américains en collaborant avec la CIA mais aussi avec Al-Qaeda.
A titre de comparaison la boucle de confidence pour les attentats du 11 septembre était d’une centaine de personnes. Les services russes avaient d’ailleurs averti les Américains qu’un événement de grande ampleur se préparait…

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Le 7 octobre il y eut 6000 terroristes qui se sont infiltrés en Israël. C’est un nombre énorme, c’est plusieurs divisions. Ça veut dire quoi ? Cela veut dire que ces gens-là avant de rentrer, ont été préparés, il y a eu des repérages, des réunions préparatoires, des préparations opérationnelles, de l’entraînement, etc. Vous vous rendez compte le nombre de personnes qui devaient être au courant de cette opération ! Il y a des terroristes qui ont dû s’entraîner à l’étranger, il y en a certains qui disent en Iran. Pensez-vous vraiment que les chefs du Hamas au Qatar n’étaient pas au courant ? Et pensez-vous vraiment que les chefs du Hamas au Qatar ne sont pas en relation étroite avec les services secrets qataris ?! Je pense donc que les Qataris étaient au courant car c’était une opération de tellement grande ampleur qui impliquait énormément de monde et réclamait beaucoup de préparation. Or, avec les moyens technologiques de communication existant aujourd’hui – tous ces gens n’ont pas uniquement communiqué avec des boîtes aux lettres mortes ou physiquement -, les systèmes numériques peuvent être interceptées. Alors, pour répondre à votre question, je pense que les services américains avaient des informations, avaient peut-être des éléments qui étaient détaillés, en revanche il faut savoir que les services américains ne sont pas si bons que ça…La CIA est un tel mastodonte qu’elle se fait intoxiquer en permanence, il y a des déperditions d’informations. Je pense donc concrètement qu’il y avait deux pays qui savaient : le Qatar et l’Iran.
TJ – On a comparé au début le 7 octobre à la Guerre de Kippour concernant la surprise totale qui a frappé Israël. Or, pendant la Guerre de Kippour, alors que les Américains devaient livrer des armes à Israël (les Soviétiques livraient des armes de leur côté aux pays arabes), Kissinger a retardé l’envoi des armes en disant au sujet d’Israël : « Laissons-les saigner un peu .» Et c’est Alexander Haig, le Secrétaire d’État à la défense, qui a aidé Israël en débloquant les livraisons d’armes vers ce pays.
P.M : C’est vrai que cela peu accréditer votre thèse d’autant que Biden était entouré par des conseillers très à gauche, mais Biden qui n’était pas trop pro-Israël n’aurait quand même pas donné son accord pour une destruction totale de l’État hébreu. Mais au Qatar il n’y a pas que les services américains, il y a aussi les services français qui possèdent des éléments, donc forcément il existait des informations. Évidemment, tout ce que je dis là, je n’ai pas de preuves, c’est ma conviction, mais j’assume ce que je dis : c’est impossible aujourd’hui de ne pas savoir ce genre d’informations…
Préparer une opération de cette ampleur-là à l’époque de la téléphonie satellitaire, et autres moyens de communication informatique, donc forcément il y avait des gens qui savaient.
TJ – Pour abonder dans votre sens, il faut savoir que quelques heures avant l’attaque du 7 octobre, les terroristes avaient activé simultanément des centaines de cartes SIM sur leur téléphone afin de pouvoir appeler en Israël. Or, les spécialistes israéliens s’étonnent qu’une activation simultanée de centaines de cartes SIM n’ait pas été repérée par le renseignement de l’État hébreu.
P.M : Évidemment que c’est un signe ! J’ai appris que lors de l’attaque, des moyens de brouillage avaient été utilisés par les terroristes.

TJ – Mais, qui a ces moyens-là face à Israël ?
P.M : Des États, ce sont des États qui font ça. Et encore une fois, c’est ma conviction, il ne faut pas nous prendre pour des lapins de six semaines, les services qataris savaient. Pour moi le Qatar c’est le fer de lance de l’islamisme, du frérisme, de la conquête. Après le Printemps arabe, quand le Qatar a été accusé, Doha a répondu que l’argent ne venait pas du Qatar, mais qu’il émanait de riches mécènes, il ne faut pas nous prendre pour des idiots. Le Qatar est un tout petit pays, ils sont tous cousins, les riches mécènes et le pouvoir qatari ne font qu’un. Je suis sidéré par notre attitude vis-à-vis de ce pays, nous sommes pieds et poings liés face à lui.
Alors, évidemment, c’est bien de détruire le Hamas, c’est bien de détruire le Djihad islamique, mais quid des pays qui alimentent ces organisations terroristes, quid des pays qui les alimentent comme le Qatar et l’Iran ?
On aurait dû armer une résistance iranienne, on sait faire, on l’a fait au Kossovo. Nous avons exfiltré des gens de l’UCK, c’est nous qui l’avons fait. On les a exfiltrés d’abord par bateau, ensuite par avion, ils ont atterri à Orléans, on les a mis dans des bus, on les a amenés dans un camp chez nous, on les a formés aux techniques. On les a réinjectés là-bas et des gens de mon service se battaient avec eux, les ont accompagnés au combat…
TJ – Dites-moi si je me trompe, mais on sait que l’UCK était en lien avec des cellules terroristes d’Al-Qaeda qui se trouvaient dans les Balkans…
P.M : l’UCK est un groupe terroriste…On les a formés. Je connais les deux personnes qui les ont exfiltrés, deux nageurs de combat. D’ailleurs on avait formé aussi les services palestiniens à la fin des années 1990. On les a formés aux techniques des services français…J’ai discuté avec un de leurs instructeurs qui m’a dit qu’il venait de leur apprendre à ouvrir des serrures. Ils étaient aux Camps Est (dans la forêt au Nord d’Orléans) où l’on forme des stagiaires et des étrangers. Pour moi, c’est inadmissible ! On a formé les services palestiniens à la fin des années 1990, c’était sous le gouvernement de Jospin.
TJ – Justement, il y a quelques années, vous aviez dit dans une interview que la France avait livré à l’autorité Palestinienne dirigée alors par Yasser Arafat, du matériel. Quel genre de matériel ?
P.M : C’était du matériel qui était transportable dans une valise diplomatique.
TJ – Et donc, c’était quel genre de matériel ?
P.M : … qui explose…
TJ – Eh bien !
P.M : Et ça c’est plus que sûr car ce sont des membres de ma cellule qui l’ont transporté là-bas…
TJ – Et donc ce matériel est passé chez Arafat…
P.M : C’était l’Autorité palestinienne de l’époque donc Yasser Arafat.


TJ – Ce même Arafat qui a déclenché par la suite la Seconde Intifada qu’il avait nommée « l’Intifada Al-Aqsa », tout comme le Hamas a appelé l’attaque du 7 octobre « Déluge d’Al-Aqs«
P.M : Vous savez, il y a eu des attentats en France en 1995, ensuite ça s’est calmé, il n’y a plus rien eu pendant un moment, mais les gens pensent que c’est uniquement parce que les services français étaient bons. Pas seulement, en fait l’affaire de la Palestine revient tout le temps, y compris avec le GIA. Moi j’ai travaillé principalement à cette époque sur les cellules du GIA. Eh bien la France a aidé la Palestine, et il n’y a plus eu d’attentats…On a livré du matériel aux services palestiniens, on a formé les services palestiniens, et il n’y a plus eu d’attentats…Je ne dis pas qu’on a fait un deal avec eux, mais comme par hasard il n’y avait plus d’attentats en France…
TJ – Donc il y avait des demandes du GIA d’aider les services palestiniens ?
P.M : Je ne dis pas ça, mais la Palestine revient toujours dans toutes les affaires de terrorisme de ce genre-là. Imaginez une seconde que Macron ait mis en application sa proposition de monter une coalition pour éradiquer le Hamas. Qu’est-ce qui se serait passé sur le territoire français si des militaires français – même seulement des Forces spéciales – avaient été sur le terrain pour taper les gens du Hamas ? Vous pensez que l’extrême gauche française et la rue arabe seraient restés les bras croisés ? La France est pieds et poings liés…
TJ – J’ai une question justement concernant la France : après le 7 octobre, des sondages en France ont été réalisés pour sonder les Français quant au risque possible selon eux d’un potentiel 7 octobre en France. Je crois que 74% des personnes craignaient cela. Or, à Dausse, un village dans le Lot-et-Garonne, en juillet dernier, deux-cents « jeunes » ont débarqué des villes avoisinantes et ont semé la panique en faisant peur à tout le monde. Ils n’étaient pas armés, mais si un jour, il y a une descente de ce genre avec des armes ? Pourrions-nous assister à Oradour-sur-Glane islamiste ?
P.M : Ça, j’en ai souvent parlé depuis le 7 octobre. Évidemment, ça peut arriver. La grande différence qui existe entre la France et Israël c’est que nous n’avons pas autour de nous, des groupes comme le Hamas, armés lourdement. Nous faisons entrer 500 000 immigrés chaque année, majoritairement musulmans. Le nombre compte ! Nous avons donc tous les ingrédients qui se mettent en place pour aboutir à des affrontements intercommunautaires en France, même si cela n’arrivera pas tout de suite. Il y déjà eu récemment en France une cellule d’islamistes qui a été démantelée et qui voulait massacrer tout un village, mais heureusement ils n’étaient pas suffisamment armés. Cela veut dire que si demain, nous avons un groupe suffisamment armé de cinquante, cent personnes, deux-cents avec des kalashnikovs, des RPG, etc. Ils peuvent exterminer un village, évidemment. Plus on va attendre, plus on aura des gens qui auront la capacité de s’armer pour commettre un 13 novembre de plus grande ampleur car lors de ces attentats, les terroristes n’étaient pas si nombreux que ça, quelques types armés de Kalashnikov et de ceintures d’explosifs. Vous multipliez par cinq ou dix le nombre de terroristes, et ça nous fait un mini 7 octobre, bien évidemment. Pour moi c’est une crainte, mais nous n’en sommes pas encore là selon moi.
Ce qui est en train de se passer aujourd’hui, c’est que nous avons deux communautés qui se retrouvent face à face comme l’avait prédit Gérard Collomb. Nous avons l’Islam face à l’Occident avec une contre-société qui se met en place. J’attends de voir les prochaines élections municipales : nous aurons dans les conseils municipaux de plus en plus de musulmans. Ce schéma, vous le transposez à vingt, trente ou quarante ans, il y aura alors un sursaut des Occidentaux, des chrétiens français qui vont refuser d’avoir un islam conquérant qui dirigera leur vie. C’est en train de se mettre en place doucement. Nous avons des offensives idéologiques dans le sport, dans les écoles, dans les services publics, etc. Ces gens veulent que la société française s’adapte aux codes de l’islam. Pour l’instant ça passe, mais dans quelques décennies il y aura des affrontements intercommunautaires. Nous pourrons alors nous retrouver dans une situation comme au Liban. Nous pouvons dire qu’aujourd’hui en France les musulmans sont 15 millions. Dans vingt ans, trente ans, ils seront 40 millions et ce sera le point de bascule. En Angleterre, aujourd’hui ça bouge. J’ai travaillé à Londres sur les réseaux des GIA, j’ai vu l’Angleterre se transformer. L’islam est prioritaire en Angleterre, et il y a une partie des Anglais qui n’en veulent pas. Ces derniers sont considérés comme des « nazis », des gens « d’extrême droite ».

TJ – D’ailleurs, en Angleterre on se fait arrêter et condamner pour un message Facebook anti-immigration, à contrario si quelqu’un dit qu’il veut égorger un chrétien ou un Juif, il ne sera pas inquiété.
P.M : En revenant de Londres, en 2021, j’ai été dénoncé par des gens qui disaient de moi : « Regardez ce ‘nazi’, il vit en Angleterre, et il bave sur l’Angleterre ». D’ailleurs on dit de moi que je suis un « sale sioniste », un « nazi », un « facho », etc…
Je m’en amuse, c’est pour cela que vous pouvez me voir avec un tee-shirt des Forces spéciales israéliennes pour montrer mon soutien aux forces de Tsahal.
J’explique aux gens que c’est notre devoir de soutenir Israël si on ne veut pas assister à un 7 octobre en France. Ce qui se passe en Israël se passera forcément ici.
Pour moi Israël est une digue de la démocratie, de l’Occident au milieu de tous ces sauvages, terme que vous pouvez rapporter sans aucun problème.
Je fais abstraction de la politique : si on ne soutient pas Israël aujourd’hui, demain vous pouvez mettre qui vous voulez à la tête d’Israël, les terroristes du Hamas et les autres auront toujours le même projet vis-à-vis de ce pays. Cela n’a strictement rien à voir avec Netanyahou !
TJ – Il y a eu plus d’attentats en Israël depuis les Accords d’Oslo (1993) que dans toute l’histoire d’Israël entre 1948 et 1993.
P.M : Les gens ne comprennent pas que le Hamas se fout complètement des Palestiniens, tout comme le Hezbollah. Le seul objectif du Hamas est de détruire Israël. Quand j’entends des gens dire : « Le 7 octobre, c’était horrible, mais ça ne doit pas donner le prétexte à la destruction de Gaza… », les gens n’ont rien compris ! Je vais peut-être vous choquer, mais le 7 octobre n’est qu’une étape dans leur projet. Vous savez après le 11 septembre, on a dit « Alors, c’est possible », après le 7 octobre, on a dit « Israël n’est plus une forteresse ». Cela veut dire que si après le 7 octobre, il n’y a pas de vraies mesures, des mesures pérennes, pas des mesurettes, les combattants du Hamas (en fait non, ce ne sont pas des combattants, c’est de la merde, ce sont des terroristes. Il faut arrêter de dire « combattants du Hamas »), on peut frapper encore plus fort Israël.
Si demain Israël tombe alors c’est l’Occident qui est perdu…
J’ai fait la guerre au Liban en 1983, j’étais jeune, j’avais 19 ans, j’étais en patrouille à Beyrouth et avant l’attentat du Drakkar on avait comme mission aussi de discuter avec la population. Je discute avec un vieux Libanais, un ancien sous-officier de l’armée libanaise qui avait fait la Seconde guerre mondiale, et cet homme m’a dit : « Tu sais, ce qui se passe au Liban, c’est le début de la Troisième guerre mondiale », je lui dis: « Pourquoi ? », il me répond : « Parce que la Troisième guerre mondiale sera entre l’islam et l’Occident ». C’est donc une vraie guerre civilisationnelle.
Il y a pour le moment une guerre civile larvée en France et il existe un élément important dont il faut parler : c’est le narcotrafic que j’appelle en fait le narco-djihad. Tout est lié. C’est un pouvoir parallèle qui se met en place. On ajoute à cela la fondation idéologique qui consiste à dire que les musulmans sont des « martyrs », que nous sommes des « islamophobes», et donc qu’ils doivent se «venger».
Plus le passé colonial de la France, etc…
TJ – Vous parlez du narco-djihad, on sait que le Hezbollah travaille avec des cartels mexicains, cela a été documenté.
P.M : Le Hezbollah, c’est un des plus gros cartels du monde.
TJ – Qu’avez-vous pensé de la Guerre des 12 jours entre Israël et la République Islamique d’Iran ?
P.M: Je me souviens, j’étais chez CNews, j’ai dit qu’on avait raté le coche.
On avait la possibilité d’aller au bout, de détruire le pouvoir en place. Il ne s’agissait pas d’envahir l’Iran ! Je parle de déclencher un mouvement de rébellion de l’intérieur pour faire tomber uniquement le pouvoir en place, cette dictature islamique. La chute de cette dictature islamique est une des clefs de la paix pour Israël. Si vous faites tomber le pouvoir en place, vous faite tomber les proxis de l’Iran. Ils ne pourront plus être alimentés. Ils ne vivent en partie que grâce au pouvoir iranien.
Vous savez, lors des manifestations qui ont suivi en 2022 la mort de la jeune Jina Mahsa Amini par la police des mollahs, j’ai été contacté par des Iraniens qui m’ont demandé si j’avais la possibilité de les aider à s’entraîner et à s’organiser afin de faire tomber le régime. Je leur ai répondu « oui, je peux le faire, mais je ne vais pas le faire », car j’avais ma société anglaise de sécurité qui s’appelle Wincorp Security Defense, mais étant un privé, cela se serait apparenté à du mercenariat, et surtout, il n’y a qu’un État qui peut faire ça, pas une société de sécurité privée.
La DGSE, au lieu d’aider les Palestiniens ou d’aider l’UCK, aurait dû aider à faire tomber ce régime qui pollue la planète depuis de nombreuses années. Malheureusement, aujourd’hui, personne ne va au bout de la démarche. Tout ce qu’on fait, c’est reculer pour mieux sauter. C’est ce qui se passe aujourd’hui en France, on ne fait qu’alimenter la poudrière qui sautera à la puissance 10. Les affrontements on les aura, et plus on attend, moins on aura de chance de gagner. Quand il y a des émeutes, on fait le strict minimum, on laisse tout casser, on attend que cela se termine tout seul. Ce que je reproche aujourd’hui aux politiques, c’est de voir à cinq ans, alors que dans trente, quarante, cinquante ans, on risque de vivre ce qui s’est passé en ex-Yougoslavie. Je suis désolé, mais je le dis et le répète, l’islam n’est pas compatible avec nos démocraties.
Il y a des musulmans qui ne veulent pas vivre selon les codes de l’islam en Europe, mais il y en a d’autres qui veulent vivre selon les rites islamiques et qui n’en démordront pas.
Alors, quand je dis ça on ose me traiter de « nazi », on me dit « on sait ce que tu aurais fait en 1945 », ces imbéciles ne savent pas que ma famille a combattu les nazis, mon grand-père était dans l’armée française, il s’est échappé d’un Stalag, il a rejoint la France libre et il a participé au débarquement allié en Provence le 15 août 1944.
Un jour j’ai commencé une conférence en disant que naïvement je pensais que tous les Français allaient se lever face à la menace islamiste, puis je me suis souvenu de ce qui s’était passé en 1940 : les résistants étaient très minoritaires…
Je veux dire que le peuple français – et je vais généraliser, je ne parle pas malgré tout dans sa globalité – mais, oui, le peuple français est lâche !
Malgré tout, je peux vous dire que des mecs qui pensent comme moi, qui ont le même état d’esprit, il y en a beaucoup.
Mais, je dois vous dire quelque chose : aujourd’hui les institutions françaises : police, gendarmerie, armée, les services publics sont énormément gangrénés par l’islam. Je sais que dans des régiments de l’armée française, pendant le Ramadan, il y a des soldats musulmans qui demandent que le planning soit adapté au Ramadan. Alors, il y a des officiers qui leur disent qu’il n’en est pas question, mais dans d’autres régiments certains officiers disent « OK, on va faire un peu moins pour vous ». Évidemment ce n’est pas officiel.
Et je vais vous dire mieux : savez-vous qu’il y a des militaires français qui ont refusé de monter la garde devant des synagogues à Paris ?
TJ – Non, je ne savais absolument pas !
P.M : Évidemment ! L’armée c’est la grande muette ! Et évidemment, ces militaires n’étaient pas catholiques… Il y en a d’autres qui trainaient les pieds et qui refusaient d’aller en Afghanistan car ils ne voulaient pas tirer sur d’autres musulmans. Alors quand je dis ça sur les plateaux, on me dit « Mais c’est une toute petite minorité », alors je leur réponds qu’ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez car c’est un phénomène global. Tout ça parce que les Frères musulmans ont décidé en 1928 de remettre l’islam au cœur de la société, d’abord en Égypte, puis au Proche et Moyen-Orient et maintenant au sein de l’Europe et de l’Occident en général.
En Angleterre où j’ai travaillé et vécu, à l’aéroport London City Airport où j’allais embarquer, la sécurité était assurée par quatre femmes toutes vêtues du voile islamique ! Elles faisaient la sécurité ! A cette époque je faisais beaucoup de triathlon et j’avais acheté une combinaison en néoprène que je voulais essayer dans une piscine de Londres. Le type de la sécurité m’a dit que je n’avais pas le droit car le corps devait être dévêtu pour entrer dans la piscine. Je regarde autour de moi et je vois des femmes carrément en niqab et en burkini dans la piscine. Je lui dis alors « Et elles ? », il me répond : « Ah non ça c’est l’islam, on ne peut rien dire ».
Maintenant, quand on fait un constat, on se fait traiter de raciste.
Quand j’étais en Lybie, pendant la révolution ça m’a fait rigoler car derrière leur pseudo-révolution démocratique, il y avait la volonté d’instaurer un État islamique car c’était le Qatar qui était derrière. Je les ai vus les Qataris. Il y avait sur les murs l’image de de Kadhafi peinte au pochoir et qui était associée à une étoile de David suivi du signe « égal » puis une croix gammée. Quel est le rapport avec les Juifs là ? Quoiqu’il arrive les Juifs sont coupables. On me disait tous les jours en Lybie : « Les chrétiens, on vous tolère, mais les Juifs il faut les éliminer ». Alors, je leur ai demandé pourquoi ils voulaient éliminer les Juifs. Ils me répondaient : « Parce que les Juifs ont détourné l’islam ». Je leur disais « Mais vous êtes des malades, vous savez de quand date la Torah ? » Eh bien non, pour eux les Juifs ont détourné l’islam. C’est fort ça quand même !
D’ailleurs quand je dis qu’il faut stopper l’islamisation de la société, on me répond « qu’il faut stopper la judaïsation de la société »! Je leur dis : « En France il y a 15 millions de musulmans et seulement 500 000 Juifs ! » Tous ces gens qui sont lobotomisés et qui parle du sionisme, ce n’est pas le sionisme qui les ennuie, ce sont les Juifs. Ils s’en foutent du sionisme, ils s’en foutent de l’État juif, ce qu’ils veulent c’est la destruction des Juifs.
En France, toute la clique LFI et tous les muslims pour ne pas se faire arrêter parlent de sionisme, mais c’est l’extermination des Juifs qu’ils visent. Quand j’entends Macron dire qu’il veut reconnaître un État palestinien, je me dis que c’est complètement fou ! Il n’y a pas d’État palestinien, il va reconnaître un État palestinien qui est dirigé par des terroristes car c’est le Hamas qui dirige, ce n’est pas Abbas. Et il veut reconnaître un État palestinien alors qu’il y a encore des otages ! Et il va reconnaître un État qui a tué 50 Français qui n’ont toujours pas été vengés ! C’est la première fois que l’État français ne lance pas des représailles pour venger ses ressortissants. Un jour j’ai croisé Philippe de Villiers qui m’a dit : « Ce que vous avez dit, vous êtes le seul à l’avoir dit ».
TJ: Pierre Martinet, je vous remercie beaucoup pour cette interview.
Interview réalisée par Frédéric Sroussi
Source Tribune Juive

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