ISÈRE : Sur les traces de son grand oncle déporté et gazé

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André Weill se lance dans “une marche d’indignation”. Après 701 kilomètres à pied, il arrivera le 2 août à Pont-de-Beauvoisin, sur le lieu même de l’arrestation de son aïeul, déporté et gazé, parce qu’il était juif, en juin 1944.
Ni une, ni deux. « Ça a mis trois ou quatre jours pour faire tilt », se souvient André Weill. Suite aux résultats des élections européennes, il a ressenti le besoin de partir à la rencontre des Français pour parler de son histoire, éveiller les consciences. Calme, une voix discrète, notre homme, originaire de Meylan, à côté de Grenoble (Isère), professeur de yoga se décrit comme « un pacifiste, mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire. »
L’athlétique retraité de 68 ans, habitué des marathons lance “une marche d’indignation”, sorte d’hybride entre le pèlerinage médiatique de Jérôme Kerviel et le retentissant “Indignez-vous !”de Stéphane Hessel. « Sur toute la planète, et notamment en Europe, l’antisémitisme et la xénophobie sont redevenus un fait honteusement banal. De notre discernement, je sollicite l’indignation. Ce peut être sous forme de témoignages, d’accolades ou de quelques kilomètres de “marche ensemble” sur mon chemin… »
André Weill part aujourd’hui, de Drancy, en région parisienne.
Il rejoindra, à pied, Pont-de-Beauvoisin, en Isère. Le 2 août, il doit terminer sa marche place de la République. Là où tout a commencé, au lieu supposé de l’arrestation de son grand-oncle.
Un parcours initiatique avec pour bagages, deux cannes de marche, un sac à dos et son héritage personnel. Il remonte le temps, 70 ans en arrière. « Je ramène mon aïeul là où il s’est fait prendre. » Le 20 mai 1944, Fernand Weill est arrêté alors qu’il mange avec son fils, Georges, dans un restaurant, place de la République, à Pont-de-Beauvoisin. Dénonciation ? Trahison ?
Grâce à ses faux papiers, Georges est relâché. Fernand, en revanche, porte le nom juif des Weill et sera déporté. Au camp de Drancy, puis le 30 juin, il part dans le convoi n° 76. Le 5 juillet, il arrivera au camp d’extermination d’Auschwitz. Il sera gazé le jour même.
Cette histoire familiale, André la connaissait depuis toujours mais l’électrochoc, la prise de conscience remonte à 2005. Jacques Chirac, alors président de la République, inaugure le mémorial de la Shoah de Paris et son impressionnant mur : parmi les 76 000 noms des Français morts en déportation, figure celui de Fernand.
« Toute la famille a alors ressenti le besoin de se mobiliser. Certains ont fait des recherches de documents, d’autres de la généalogie. Moi, j’ai fait ce que je savais faire… Marcher. » Cette année-là, il parcourt 1 800 kilomètres à pied, pour relier Drancy à Auschwitz.
L’année suivante, en 2006, la marche durera 3 mois, pour 3 300 km, d’Auschwitz à Jérusalem. « J’ai cheminé en famille. Je l’ai ressenti comme un besoin, et ça a fait un bien fou. On pensait en avoir terminé avec cette page-là de notre histoire familiale… »
Cette fois-ci, c’est en tant que citoyen, qu’il reprend la route avec son bâton de pèlerin. « Je veux parler de mon histoire avec les gens, échanger, c’est pour ça que mon périple se fait en France. »
Le pas décidé. Une, deux. Une, deux. Celui qui se décrit comme un écrivain voyageur règle son pas, dans les pas de son aïeul. Une marche pour s’indigner, parler, ne pas oublier… Avancer. en somme.
Un parcours initiatique pour remonter le temps, 70 ans en arrière

lire l’article du DAUPHINE.COM en cliquant sur le lien ci-après

http://www.ledauphine.com/isere-nord/2014/06/28/la-marche-d-indignation-d-andre-weill

happywheels

1 Comment

  1. Richard C. dit :

    La forme de cette action, proche de Hessel, n’est pas heureuse.
    Ce pellerinage devrait se faire entouré, médiatisé, avec des haltes avec partage de snacking.
    pour se rapprocher des français, rien ne vaut, en effet, quelque chose à grignotter au pays de la gastronomie.

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