Israël face à la menace intérieure – Conférence Jeudi 17 novembre 2016

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Conférence Jeudi 17 novembre 2016 à 19h45 au Moadon, 66 rue Laugier 75017

La trahison des clercs d’Israël,
paru chez La Maison d’édition (www.lamaisondedition.com)
En présence de l’éditeur Philippe Karsenty
Jeudi 17 novembre 2016 à 19h45
au Moadon, 66 rue Laugier 75017 Paris
P.A.F. 10 euros

Avocat et écrivain, Pierre Lurçat a traduit en français l’autobiographie de Jabotinsky.
Il est l’auteur de deux essais remarqués sur l’islam radical :
Le Sabre et le Coran, et Pour Allah jusqu’à la mort (éditions du Rocher).

Le thème abordé par Pierre Lurçat est bien lourd de sens, de ces histoires tristes peuplées d’âmes perdues tant elles sont torturées par leurs rêves, de ces âmes effrayées par les bruits et les fureurs de la vie humaine, n’ayant pas saisi dès le départ que vouloir vivre debout et ici sur la terre d’Israël en tant que Mensch Juif n’a rien de folklorique. Ce n’est pas une mode, un vêtement que l’on abandonnerait selon son humeur. Lorsqu’il s’agit de vivre et non de survivre alors on fait « état » et donc création d’une cité ayant sa propre constitution voilà ce qu’un Aristote pourrait dire.
Il semblerait bien que les pacifistes juifs ne l’aient pas lu, pas plus que Machiavel, Hobbes et tant d’autres car autrement ils n’évacueraient pas d’un revers de main ce que veut dire faire Etat (Yichouv) nécessitant d’agir avec une certaine force et dont tous les aspects n’ont pas être excusés, voire démontrés. La vie est un fait avant de devenir une interprétation. L’être qui nait ne va pas s’excuser de surgir là surtout où il n’est pas ou plus attendu.
Pierre Lurçat montre bien que dès le départ il y a maldonne : puisque les Arabes refusent la paix des braves que fut le plan de partition de 1947 alors les Juifs se comportent comme des êtres humains pas plus pas moins : ils veulent vivre sur une terre qui est leur sur tous les plans: parce qu’ils l’ont achetée retrouvée gagnée. Ils s’insèrent dans le droit de fil de la vie des nations qui s’agrègent autant physiquement que spirituellement. Sinon il faut que la France rende la Corse, Nice, la Savoie, sans parler de ses diverses îles. Il faut que la Turquie rende Istanbul afin qu’elle redevienne Constantinople et pourquoi pas Byzance. Qu’ils partent déjà de Chypre d’ailleurs…. Ne parlons pas des Arabes qui devraient retourner en Arabie si l’on réfléchit bien. Que les Etats-Uniens rendent leurs terres aux Amérindiens. Idem au Brésil, au Tibet, en Afrique du Sud, du Nord… La constitution d’une Cité est aussi un jeu de balance entre une majorité et une minorité…
Pierre Luçat observe qu’un « clerc » comme Martin Buber a tellement intériorisé la figure du juif courbé obéissant aveuglement à l’errance destinale jusqu’à aller se faire abattre dans les abattoirs vichystes et nazis qu’il en vient à se demander si le refus arabe perlant de chaque pogrom à l’orée des années 30 n’est pas toujours justifié d’entrée.
L’angle le plus systématique et incisif d’un tel reproche n’est pas alors sans rappeler ceux à la fondation même de la gauche européenne porteuse de l’universalisme jusqu’à aujourd’hui se demander s’il est « moral » de laisser son enfant faire ses devoirs à la maison alors que ce seul petit fait en s’agglutinant peut être source d’inégalités…
Pourtant, tous les peuples et Etats du monde se sont construits en achetant des terres ou en les dérobant aux vaincus, mais seul le peuple israélien sera sommé à l’inédit, à la divinité diaphane de l’inédit celle d’abandonner ses avantages supposés parce qu’il aurait été notifié à un moment donné que la constitution étatique sur la base d’une conquête et ici d’une reconquête de territoire s’avère désormais impossible. Surtout pour les Juifs en fait. Ce serait trop tard. Pour la Chine, non, au Tibet. La Turquie à Chypre. Pour Israël, oui, trop tard.
Sauf si cela provient d’une Révolution cependant, ainsi Cuba, le Venezuela… malgré leur échec patent.
Or, Israël est issu d’une Révolution. Totale même. Sociale, économique, politique, spirituelle. On ne comprendrait rien à l’esprit des pionniers, des kibboutz sinon. Israël s’est construit, à la base, au creux des marécages reconquis un par un, y compris les marécages spirituels asséchés au coeur de Jérusalem majoritairement composé de Juifs dès le milieu du 19ème siècle. Et que dire des autres installations réalisées, même après 1967, sur des terres inoccupées achetées, même si ici et là un mur une clôture a pu couper un jardin des oliviers, coupure contestée devant les tribunaux israéliens jusqu’à la Cour Suprême parce qu’Israël est un Etat de droit. Combien y en a-t-il dans la région. faut-il croire ceux qui disent que c’est l’existence d’Israël qui empêchent son émergence. Il a essayé d’apparaître pourtant en Tunisie, en Syrie, même en Irak, en Egypte, avec les résultats que l’on sait, sans qu’Israël y soit pour grand chose.
Et que penser de ces juifs implantés en Judée Samarie expliquant à qui veut les entendre qu’ils seraient prêts à vivre dans un Etat palestinien si leur manière d’être était garanti justement par un Etat de droit ? Sauf que nous n’en sommes pas là, ce n’est pas le cas, cela n’a jamais été le cas, Israël pourrait même revenir aux frontières de 1948 voire avant la partition, se lèveront toujours des hordes exigeant en vociférant l’expulsion du dernier juif ou sa soumission « au droit international » ; et ce, au moment même où l’hymne à la diversité et au brassage fait fureur, surtout lorsque s’annonce la pression de centaines de milliers de « réfugiés » aux frontières européennes. Or, là-bas non, rien, les juifs n’ont pas le droit de vivre selon leur droit mais selon le droit des autres.
Toute la gauche israélienne, ses médias, ses associations, leur jeu à la Cour Suprême, celles du monde entier aussi, tout leur jeu que Pierre Luçat dissèque dans ce livre, révèle l’idée miroir d’un refus, viscéral, de voir aussi les Juifs formant un peuple comme les autres ; à force de lui seriner qu’il serait l’ »élu » a été traduite l’idée qu’il serait surhumain au delà de l’humanité qui, elle, n’existe pourtant que par ses Cités lui donnant ainsi apparence physique au lieu de limbes confortables.
On peut fort bien rester dans l’imaginaire de la Cité Idéale, mais pourquoi forcer les Juifs à la réaliser coûte que coûte alors que ni les Francs, ni les Germains, ni les Saxons (même anglo) ni les Russes, Chinois, cubains, vietnamiens, cambodgiens… n’ont été capables de créer cette Cité de papier… Le livre de Pierre Lurçat arrive à point pour salutairement nous le rappeler.
Par Lucien SA Oulahbib

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1 Comment

  1. Bellar dit :

    Il faut aller nombreux à cette conférence qui sera certainement passionnante !

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