Jean-Marc Rouillan, ex-Action directe, condamné pour apologie du terrorisme

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L’ancien militant du groupe armé d’extrême gauche avait qualifié les terroristes du 13 novembre de « très courageux ». Il écope de 8 mois de prison.
Il avait jugé « très courageux » les djihadistes qui ont frappé la France : l’ancien membre d’Action directe Jean-Marc Rouillan a été condamné mercredi à huit mois de prison pour apologie du terrorisme et risque désormais de retourner en détention. Condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité, pour les assassinats terroristes de l’ingénieur général de l’armement René Audran (1985) et du PDG de Renault Georges Besse (1986), Jean-Marc Rouillan, 64 ans, est en liberté conditionnelle depuis 2012. Après avoir passé vingt-quatre ans derrière les barreaux, il est le dernier membre du noyau dur d’Action directe – groupe armé d’extrême gauche à l’origine de plusieurs attentats et assassinats dans les années 1980 – à avoir recouvré la liberté.
Le 23 février, lors de l’enregistrement de l’émission La Grande Tchatche à la rédaction du mensuel satirique marseillais Le Ravi, diffusée sur les ondes de Radio grenouille, Jean-Marc Rouillan était venu faire la promotion de son dernier film. « Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait », a-t-il déclaré lors de l’émission au sujet des djihadistes qui ont frappé la France. « Ils se sont battus courageusement : ils se battent dans les rues de Paris » alors qu’ils « savent qu’il y a 2 000 ou 3 000 flics autour d’eux », a-t-il lancé.
Des faits « particulièrement graves »
En s’exprimant ainsi, Jean-Marc Rouillan, qui a lui-même dans le passé fait partie d’un « mouvement terroriste », « a fait preuve d’empathie à l’égard des auteurs des attentats qui ont frappé le territoire français en janvier et en novembre 2015 en les qualifiant de très courageux, en réfutant toute lâcheté pour qualifier leurs actes », a estimé le tribunal.
« La présentation positive et à la gloire des auteurs de ces attentats constitue une indéniable apologie d’actions terroristes », selon les juges. En outre, dans la mesure où ses propos ont été tenus dans une émission « très écoutée par les jeunes des cités de Marseille susceptibles d’être tentés par Daech (acronyme arabe de l’organisation djihadiste État islamique, NDLR) ou Al-Qaïda », ces faits « particulièrement graves » ne sauraient être « excusés ou minimisés ». Le parquet avait requis un an de prison. Le tribunal n’a pas ordonné l’incarcération immédiate de Jean-Marc Rouillan, qui par ailleurs risque, du fait de sa nouvelle condamnation, la révocation de sa libération conditionnelle.
« Ce qu’on demande principalement à M. Rouillan, c’est de se taire »
Si les propos de Jean-Marc Rouillan sont « maladroits », il n’aurait pour autant « pas dû être condamné », a réagi l’un de ses avocats, Me Gérald Pandelon, pour qui « on ne peut pas condamner ce qui relève d’un jugement moral » exprimé par son client. Il n’a pu dire dans l’immédiat s’il ferait appel. Jean-Marc Rouillan n’était pas présent pour le prononcé du jugement. Il aussi été condamné à verser un euro de dommages et intérêts à l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT) et 300 euros à chacune des 30 victimes des attentats du 13 novembre qui se sont constituées parties civiles.
« À chaque fois qu’il est fait l’apologie d’une manière aussi grotesque, aussi ridicule, aussi monstrueuse d’actes que nous avons directement subis, c’est des plaies qui se ravivent », a affirmé Me Antoine Casubolo-Ferro, avocat de l’AFVT. « Ce qu’on demande principalement à M. Rouillan, c’est de se taire », a dit Guillaume Denoix de Saint-Marc, le porte-parole de l’association. « On lui demande simplement de se retirer de la scène et de rester discret. »
« J’aurais dû dire déterminés »
Sa condamnation « parfaitement logique » doit permettre à Jean-Marc Rouillan de « prendre conscience de la gravité de ses propos, tenus dans un contexte d’état d’urgence et d’attentats terroristes en France », a réagi Me Olivier Morice, conseil des autres parties civiles.
« J’aurais dû dire déterminés », avait déclaré Jean-Marc Rouillan lors du procès à propos des djihadistes, avec lesquels il a assuré n’avoir « aucune connivence » : « Ce sont des ennemis. J’ai été très maladroit », avait-il lâché, condamnant « bien sûr » les attentats.
Source :

Le Monde

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1 Comment

  1. Jacques dit :

    Jean-marx Rouillé n assume plus??
    C est mignon…
    Pourquoi faire sortir ce terroriste de prison,il a pris perpétuité je crois?
    De la racaille ,ce type,comme ceux qu’il defend et trouve « courageux »(entre lâches on s’estime).

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