Jonathan Ser :Bravo à Delphine Horvilleur, Joann Sfar et Anne Sinclair.

Oui oui Bravo. Avoir réussi à occulter le fait que 102% des réservistes de Tsahal avaient répondu à l’appel des autorités pour participer à l’opération finale contre le Hamas, c’est fort et c’est ce qui s’appelle un coup médiatique réussi. Accuser Israël de commettre une « faute morale » dans la Bande de Gaza leur ont donc valu de susciter des milliers de réactions sur les réseaux sociaux. Des heures de débat dans les médias.

Des likes. Des pas likes. Des pour. Des contres. En tant que journaliste je pourrais me dire qu’il faudrait même les imiter. C’est vrai, s’il me venait à l’esprit D-ieu M’en Preserve de les copier, je pourrais ainsi me voir offrir un droit de réponse pleine page dans les colonnes du journal Le Monde ou une interview sur une des chaines d’informations en France ou sur les ondes de la radio juive. J’expliquerais avec des mots savants que le boucher Netanyahou est un criminel de guerre qui doit être jugé pour ses méfaits et que pour le bien d’Israël il doit rendre son tablier car il fait trop de mal aux palestiniens et même aux israéliens qui n’en peuvent plus après 1 an et demi de guerre.

Je me dodelinerais du fondement pour dire que je soutiens Israël mais pas Netanyahou. Je serais alors écouté par le journaliste comme si j’étais Dieu le Père. J’étalerais mon savoir comme on donne de la confiture à des cochons. Le journaliste y verserait même une petite larmichette de compassion chrétienne. Je serais assis sur le même plateau que Christophe Barbier, Georges Malbrunot ou Karim Rissouli. J’aurais mon rond de serviette au diner du CRIF et mes entrées à l’Élysée. On louerait mon courage. On me taperait sur l’épaule et puis on me réinviterait à l’infini sur les plateaux TV parce que je parle « Bien » et qu’un Juif qui dit du mal de Tsahal et de son gouvernement ça fait vendre. Je serais sans doute connu. Je gagnerais mieux ma vie surement. Je servirais de caution morale aux antisémites et aux détracteurs d’Israël et de son gouvernement.

Mais j’ai choisi par conviction personnelle de ne jamais commettre cette « faute morale et historique. » J’ai choisi d’être un journaliste en Israël pratiquant enkipatté nationaliste de droite qui soutient le gouvernement en place tout en le critiquant quand il n’agit pas comme il faut. Je défends la Judée Samarie. Je crois au Grand Israël. Je défends mon Premier Ministre malgré ses défauts. Malgré l’horreur du 7 octobre. Je pense qu’il est le seul dirigeant à pouvoir conduire le pays vers la Victoire face à nos ennemis. Je pense que les actions de Tsahal dans la Bande de Gaza sont admirables et exemplaires. Je pense que la stratégie empruntée pour anéantir le Hamas est la bonne. Je crois en la venue du Messie. Je crois en la reconstruction du 3è Temple. Je vénère nos soldats qui combattent pour me permettre d’écrire ses lignes. Bref, aux yeux de certains, je réunis toutes les tares pour ne pas réussir dans ce métier ou ne pas me faire accepter par ceux qui font et défont des carrières.

Mais il en est ainsi car défendre Israël c’est accepter d’emprunter la voie la plus difficile. La voie longue. La voie parsemée d’obstacles. De ronces. D’embuches. De pièges. C’est accepter de se salir. D’être mis au ban des accusés pour avoir osé dire ou défendre la Vérité et la Justice. C’est accepter d’être boycotté par ses ennemis mais aussi par les siens. D’être insulté. D’être piétiné et de se retrouver seul. De se faire traiter de fou. Mais défendre Israël c’est entretenir la foi et l’espoir que même seul entouré de centaines de millions d’ennemis je suis capable de continuer à vivre et à remporter la victoire finale. J’aurais pu écrire ce texte sous une forme impersonnelle mais défendre Israël c’est s’engager, assumer ses responsabilités et accepter de se faire du Mal pour perpétuer l’Histoire du Peuple Juif et d’Israël. Une Histoire avec laquelle certains ont choisi de rompre par ambition. Égoïsme. Égocentrisme et lâcheté. J’ai choisi d’être un Juif comme les autres.