La débaptisation de la rue Lola Dommange fait polémique à Avon

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Quand certains pans de l’histoire sombre de l’Occupation sont balayés par la mémoire de la libération des camps de concentration ! Le 2 juin prochain, dans le cadre de la grande fête des Justes organisée par la mairie d’Avon, la rue Lola Dommange sera débaptisée, et portera désormais le nom de «rue des Justes».
Car la majorité municipale estime qu’elle représente «un symbole contraire à celui des Justes, à cause du lourd passé de René Dommange», époux de Lola Dommange, célèbre donatrice de la propriété Bel-Ebat. Ce sera aussi l’occasion de célébrer le 70ème anniversaire de la Libération et du retour des camps de concentration où certaines personnalités d’Avon, les résistants et Justes Rémy Dumoncel, Paul Mathéry et le père Jacques, morts, après avoir sauvé des vies, notamment celles de plusieurs juifs, seront honorés (voir encadré).
Mais ce baptême de la rue des Justes ne fait pas l’unanimité. «Il n’y a pas eu de débat sur cette affaire de débaptisation, déplore ainsi Guillaume Goix (PS), conseiller municipal d’opposition Avon Autrement. Il aurait fallu un référendum. C’est aussi une insulte à la mémoire de la donatrice Lola Dommange. Pourquoi ne pas donner ce nom de Justes à l’actuelle place Carnot ?» Le choix est clair et assumé par le maire (SE) Marie-Charlotte Nouhaud. «L’idée a germé après les attentats de Charlie Hebdo. Nous voulions rendre hommage à nos Justes.» Olivier Plancke, conseiller municipal délégué à la mémoire et à la citoyenneté, met en avant le côté sombre de la famille Dommange :

«René Dommange était député de Paris. Il était l’ami de Xavier Vallat, nommé commissaire aux questions juives par le gouvernement de Vichy. Il a lui même soutenu cette politique. Il a aussi participé à des voyages de propagande culturelle organisés par Goebbels.» Par ailleurs, certains riverains sont mécontents, à cause des répercussions administratives de cette mesure. «Nous n’avons pas été consultés. Et du coup, cela va nous obliger à modifier nos adresses d’assurances, d’impôts ou des factures de téléphones par exemple», regrette Régis Grenier, un habitant de la rue.
source :
http://www.leparisien.fr/avon-77210/la-debaptisation-de-la-rue-lola-dommange-fait-polemique-a-avon-21-04-2015-4712551.php

Extrait de la fiche Wikipedia de René Dommange
Il approuve la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940, et participe aux réunions préparatoires d’un éventuel « parti unique » que Marcel Déatcherche à imposer à l’été 1940. Il accepte d’être désigné en janvier 1941 membre du Comité de rassemblement de la Révolution nationale, organisme concurrent de la Légion française des combattants, qui devait réfléchir à la mise en place d’un mouvement de masse visant à « assurer au nouveau régime ses assises et briser l’activité renaissante de certaines organisation [ le PCF ]», mais qui n’eut qu’une existence éphémère18, puis d’être nommé au conseil municipal de Paris la même année19. Il donne une conférence à Paris en 1941 aussi sur « les conditions de la détente »20. Il est décoré de la francisque et demeure un fidèle de Pétain jusqu’à la fin du régime de Vichy21. Xavier Vallat a suggéré que Dommange le remplace à la tête du Commissariat général aux questions juives, mais les autorités allemandes lui préfèrent Louis Darquier de Pellepoix22.
En 1941, il est chargé de présider le Comité d’organisation des industries et commerces de la musique, qui, comme tous les C.O., est sous la tutelle du ministère de la production industrielle, en application de la loi du 16 août 194023. Il est aussi désigné par le gouvernement membre du conseil consultatif du Centre d’information interpofessionnel24, président de la commission de liaison interprofessionnelle des industries hôtelières et commerces d’art et création25, président de la commission « Art et création »26, membre du conseil consultatif du dépôt légal27, membre du Conseil supérieur de l’économie industrielle et commerciale28.
Il reprend ses thèmes favoris des années 1930. Le combat contre la franc-maçonnerie: il appuie l’action de Bernard Faÿ et de sa revue « Les Documents maçonniques », en donnant un article à cette revue en 1942, qui rappelle son amendement de 1935, et acceptant de présider une de ses conférences en 1943 sur « les responsabilités de la judéo-maçonnerie dans la deuxième guerre mondiale »29. Le corporatisme communautaire aussi. Il publie en 1941 une brochure intituléeConditions de la paix sociale par l’organisation corporative et la transformation du salariat, préconisant l’abolition du contrat de travail à salaire fixe et la participation des employés et ouvriers aux bénéfices de l’entreprise30 et préside en 1943 les Journées du Mont-Dore, qui est, selon ses termes, « une initiative privée qui, avec l’agrément du Chef de l’Etat et du Chef du gouvernement, a convié des hommes de toutes appartenances à se rencontrer pur confronter leurs propositions en ce qui concerne un Ordre nouveau ». Ces journées fédèrent tous les partisans d’un ordre corporatiste communautaire désireux de mettre en pratique la « Révolution nationale » de Pétain31. Pétain reçoit Dommange et les autres dirigeants en juillet 1943, qui soulignent que ses appels à un « ordre communautaire » n’ont pas été respectés32.
Il fera également partie de ces groupes de musiciens qui, à l’instar de Florent Schmitt, comme lui aussi progressiste musicalement qu’il est réactionnaire politiquement, participent à des rencontres officielles avec des officiels nazis, et notamment à un voyage de musiciens français organisé par les services de Joseph Goebbels, à Vienne, en décembre 1941. Il se rend encore en Allemagne en 1943 et soutient Joseph Darnand.
À la Libération, il est déclaré inéligible. Le jury d’honneur refuse de lever son inéligibilité, arguant qu’il « s’est montré un partisan actif du gouvernement de Vichy qui l’a nommé conseiller municipal de Paris ; qu’il a collaboré au Cri du peuple, journal à la solde de l’ennemi ». Comme René Dommange s’insurge et nie cette dernière accusation, le rapport qu’adressent en retour les Renseignements généraux est sévère : il est écrit qu’il a appartenu au Comité d’action pour l’entraide d’hiver33, qu’il a présidé les Journées du Mont-Dore, signé le manifeste anti-Laval aux côtés de Jean Luchaire, Fernand de Brinon et Jean Hérold-Paquis, qu’il a assisté à la conférence d’un collaborationniste, qu’il a été membre de la Milice française (carte n° 20780) et qu’enfin il a publié un article dans le Cri du peuple le 6 février 194134. Il ne reprend pas d’activité politique après la Seconde Guerre mondiale.

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3 Commentaires

  1. Delphine 27340 dit :

    Excellente décision de la majorité municipale d’Avon d’honorer des gens de qualité et de faire tomber dans l’oubli les noms des personnes associées à l’antisémitisme, la barbarie et la mort de masse.
    Il est toutefois dommage que très peu de communes aient l’intelligence de débaptiser des rues ou places.

  2. albert dit :

    Bonsoir
    Je suis désolée je ne suis pas d’accord avec vous, Le nom de la rue porte celui de la femme qui n’était en rien responsable des actes de son mari !!!!!
    La mairie supprime ce nom par contre le parc qui a été légué par cette famille à en gros d’écrit René Dommange au dessus du portail principal mais ça ils n’ont pas l’intention de l’enlever !!! et pour couronner le tout la fameuse fête des justes va se produire dans ce parc appartenant auparavant à cette famille !!! Soit ils font les choses jusqu’au bout soit ils ne font rien !!! une habitante de cette rue très en colère

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