LA MAIRIE DE PARIS FINANCE UNE LIBRAIRIE SOUHAITANT LA DISPARITION D’ISRAËL

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La librairie féministe et LGBTQ+ Violette and Co, installée à Paris, est devenue malgré elle le symbole d’un débat brûlant mêlant liberté d’expression, accusation d’antisémitisme et défense de la cause palestinienne. Ce mardi, les élus du Conseil de Paris se sont violemment opposés à son sujet, autour d’un livre jeunesse accusé d’« apologie du terrorisme » par la droite. Déjà en août, la librairie dénonçait une campagne de harcèlement menée, selon elle, par des élus de la Ville.
Les débats de rentrée du Conseil de Paris ont pris une tournure inattendue, ce mardi, nous apprend Le Parisien, lorsqu’une simple ligne budgétaire a ravivé les tensions autour du conflit israélo-palestinien. À l’origine de cette flambée verbale, la librairie indépendante Violette and Co, installée dans le XIᵉ arrondissement, accusée par une partie de la droite parisienne de promouvoir un ouvrage jeunesse jugé antisémite : From the River to the Sea.
Une subvention sous haute tension
À l’ordre du jour figurait l’examen d’une subvention de 29.000 €, destinée à quatorze associations locales. Le groupe Changer Paris (Les Républicains), mené par Aurélien Véron, a alors exigé que la Ville cesse de financer toute structure « relayant des propos incitant à la haine ou à la violence ». Dans leur viseur, l’association hébergée par la librairie Violette and Co, « devenue, depuis sa reprise en 2023, un lieu violemment antisioniste », selon les mots de l’élu.
Ce dernier a dénoncé un « revirement radical » de la librairie, affirmant que « sa nouvelle incarnation a élargi son programme à la lutte anticapitaliste, antifasciste, mais également violemment antisioniste ». Il s’est dit « scandalisé » que la Ville continue à financer une structure qui, selon lui, « accompagne activement une vague de haine antisémite ». L’élu a notamment cité le livre From the River to the Sea, « vendu dans cette librairie et destiné aux enfants », qu’il considère comme « une apologie du Hamas explicite ».
Selon lui, le titre reprend un slogan qui « réclame explicitement la suppression d’Israël de la carte ». « Une page du livre décrit des résistants tués par Israël comme des martyrs, des héros », preuve d’une « glorification du terrorisme », conclut-il.


Déjà en août, Aurélien Véron avait, entre autres, réalisé un « petit reportage », publié sur le réseau X, dans lequel il critiquait la librairie Violette and Co. Il évoquait une « ligne antisémite » du lieu, tout en rappelant qu’il était « activement soutenu et subventionné par la mairie de Paris et Anne Hidalgo »…
Ce même mois, la librairie Violette and Co s’insurgeait contre « les élus de la Ville de Paris » qu’elle accuse d’alimenter « une campagne de harcèlement, de diffamation et d’incitation à la haine », fondée, selon elle, « sur des tweets anonymes et de nouvelles fausses informations ». La librairie tient à être formelle : « Violette and Co ne reçoit pas de subventions de la Ville de Paris. » Et de préciser : « Nous partageons nos locaux avec l’association Violette and Co Association, installée au sous-sol, qui organise des actions culturelles et lutte contre les discriminations sexistes, LGBTQIA+phobes et racistes ; c’est elle, et non la librairie, qui bénéficie de subventions municipales. »


Malgré les vifs échanges et une interruption de séance, le Conseil a maintenu les subventions. En réaction, le sénateur et avocat Francis Szpiner (LR) a annoncé le dépôt d’une plainte pour apologie du terrorisme contre le livre.

Paru initialement en Afrique du Sud, From the River to the Sea, signé Nathi Ngubane et Azad Essa, se présente comme un livre de coloriage destiné aux enfants. Il propose des portraits à colorier de figures palestiniennes, accompagnés de courts textes explicatifs. Les auteurs expliquent vouloir sensibiliser à la situation du peuple palestinien et à la justice sociale, dans un esprit éducatif et pacifiste.
Le titre, emprunté au slogan From the river to the sea, Palestine will be free, a provoqué de vives réactions. Historiquement lié à l’Organisation de libération de la Palestine, il a été repris par le Hamas, ce qui lui confère une charge politique explosive. Les opposants y voient un appel à la destruction d’Israël, tandis que ses défenseurs affirment qu’il revendique simplement l’égalité des droits pour tous les habitants de la région, du Jourdain à la Méditerranée.
Le président du CRIF, Yonathan Arfi, a dénoncé une formule qui « induit l’éradication de l’État d’Israël ». À l’inverse, la députée européenne LFI Rima Hassan estime qu’elle « exprime la volonté d’un État binational démocratique et laïc, garantissant l’égalité et la liberté pour tous ».

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