L’antisémite Wagner doit se retourner dans sa tombe

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Mal accepté en Israël Wagner s’y faufile par le biais d’une lettre… Même si tout le monde sait qu’il n’existe aucune loi interdisant de jouer du Wagner, d’un accord tacite dans ce domaine, les formations musicales, jusqu’à présent du moins, s’en étaient toujours abstenues !
Mais… Mise aux enchères et achetée par un juif de nationalité Suisse, (dont les organisateurs de la vente n’ont pas précisé l’identité), une lettre antisémite de Richard Wagner a été vendue il y a quelques jours aux enchères en Israël, à Jérusalem, pour 42.000 dollars !
D’ailleurs, qu’y avait-il de si étonnant à ce que Richard Wagner soit personnage non grata en Isr aël ?Quoi que mort en 1883 – soit bien avant l’avènement du nazisme -, l’héritage musical et artistique de Wagner est suffisamment imprégné d’antisémitisme, de misogynie irréversible et d’idées de pureté raciale pour que cela plaise et soit repris par les nazis et Hitler dont il est le musicien déclaré préféré.
De tels propos ne pouvaient que laisser des cicatrices issues de blessures irréversibles !
Besoin de se justifier encore une fois ?
Il n’est qu’à prendre connaissance du contenu de ce courrier envoyé à un de ses amis, le philosophe-poète Edouard Schuré le 25 avril 1869.
« Le Français connaît très peu de choses sur les juifs », écrit Wagner à son ami « Les juifs devenus invisibles parce qu’assimilés dans la société française l’empêchent de voir « l’influence corrosive de l’esprit juif dans toute culture moderne »…
Initialement publié en 1850 sous un pseudonyme, ce pamphlet intitulé « Judaïsme dans la musique » qui développe « l’influence corrosive de l’esprit juif sur la culture moderne », refait surface en salle des ventes.
Richard Wagner demeure l’un des derniers tabous en Israël où les produits provenant d’Allemagne ont pendant des années été boycottés.
« Les Israéliens conduisent des Volkswagen; les Mercedes sont un symbole de statut social, explique aujourd’hui Jonathan Livny, directeur de la Israël Wagner Society, les trains et les sous-marins israéliens sont fabriqués en Allemagne.»
Et de conclure :« Rien de plus facile que de boycotter Wagner quand la plupart des gens n’écoutent pas sa musique ».
Et il est vrai que Wagner choque encore les esprits.
Mais c’est sous la forme épistolaire que Wagner fait son entrée en Israël. Et Mr Meron Eren, représentant de la maison d’enchères Kedem, après avoir indiqué à l’AFP que c’était la première fois qu’il avait vendu quoi que ce soit ayant appartenu au compositeur allemand, a ajouté, goguenard : « Si Wagner savait qu’un juif barbu, un habitant de Jérusalem avait profité de la vente de sa lettre pour faire des affaires et en tirer grand bénéfice, il se retournerait dans sa tombe » !
Ne peut-on penser que cette constatation ressentie par tout un peuple, (celui là-même dont Wagner souhaitait la destruction), soit le justificatif nécessaire et suffisant pour que pareille première soit légitimée, mieux encore qu’elle soit approuvée ?
Source :
https://www.coolamnews.com/lantisemite-wagner-doit-se-retourner-dans-sa-tombe/

L’antisémitisme de Wagner et l’appropriation de sa musique par le IIIe Reich

Cet aspect de la personnalité de Wagner a donné lieu à une abondante littérature polémique, largement alimentée tant par la récupération de sa musique par le régime national-socialiste que par l’amitié de l’épouse de son fils Siegfried, Winifred, avec Adolf Hitler

L’antisémitisme de Wagner n’a rien d’exceptionnel : il s’agit en fait d’un antijudaïsme dont les préjugés étaient très courants au cours du XIXe siècle. Mais ces thèses étaient combattues : Nietzsche, par exemple, se brouille avec Wagner, en partie pour ses opinions à l’égard des juifs (mais principalement pour des raisons d’amour-propre blessé après que Wagner se fut mêlé du dossier médical de Nietzsche auprès du médecin personnel de ce dernier et à son insu49). L’antijudaïsme était donc un débat central à l’époque, y compris aux yeux mêmes de nombreux intellectuels juifs. Entre pogrom et assimilation, les discussions entre penseurs juifs faisaient rage.
Tout au long de sa vie, dans ses conversations, dans ses écrits, Richard Wagner n’a cessé d’émettre des opinions « antijudaïques », en ce qui le concernait, pas sur des préjugés raciaux mais sur le reproche adressé aux juifs de « demeurer juifs » et donc de n’être pas allemands, ou de ne pas vouloir le devenir. Selon Warshaw cet antijudaïsme est donc fort différent de l’antisémitisme qui repose sur des distinctions raciales. Par conséquent, ce serait une injustice, un anachronisme, et une méconnaissance de la réalité objective de confondre l’antijudaïsme traditionnel, tel que le manifestait Wagner comme nombre de ses contemporains, avec l’antisémitisme racialiste des nazis durant le siècle suivant. Wagner préconisait sincèrement l’assimilation des Juifs à la culture germanique, tandis que les nazis n’admettront pas cette assimilation et la combattront systématiquement. Par ailleurs, l’assimilation était aussi un sujet de débat intense entre les intellectuels juifs eux-mêmes7.

Le premier essai de Wagner, Das Judenthum in der Musik, est publié en 1850 dans la revue Neue Zeitschrift für Musik sous le pseudonyme de « K. Freigedank » (« libre pensée »). Wagner s’est donné pour but d’expliquer la prétendue « aversion populaire » envers la musique des compositeurs juifs tels que Felix Mendelssohn ou Giacomo Meyerbeer. Il écrit notamment que le peuple allemand est « repoussé » par les Juifs en raison « de leur aspect et de leur comportement d’étrangers » ; les Juifs « sont des anomalies de la nature » jasant « de leurs voix grinçantes, couinantes et bourdonnantes ». Wagner allègue que les musiciens juifs, n’étant pas en relation avec l’esprit authentique du peuple allemand, ne peuvent qu’écrire une musique artificielle, sans aucune profondeur, et rabâcher la vraie musique à la manière des perroquets. L’article attire peu l’attention. Cependant, après que Wagner l’a publié de nouveau en 1869 sous la forme d’un pamphlet signé de son véritable nom, de vives protestations s’élèvent dans le public lors d’une représentation des Maîtres chanteurs.
Wagner a également manifesté son antisémitisme dans d’autres essais ; dans Qu’est-ce qui est allemand ? (1879), il écrit, par exemple :
« Les Juifs [tiennent] le travail intellectuel allemand entre leurs mains. Nous pouvons ainsi constater un odieux travestissement de l’esprit allemand, présenté aujourd’hui à ce peuple comme étant sa prétendue ressemblance. Il est à craindre qu’avant longtemps la nation prenne ce simulacre pour le reflet de son image. Alors, quelques-unes des plus belles dispositions de l’espèce humaine s’éteindraient, peut-être à tout jamais. »
En dépit de tels écrits controversés, Wagner avait plusieurs amis juifs7. Le plus représentatif d’entre eux fut sans doute le chef d’orchestre Hermann Levi, un Juif pratiquant que Wagner choisit pour diriger la première représentation de Parsifal. Le compositeur souhaita d’abord que Levi se fît baptiser, mais il renonça finalement à cette exigence. Cependant, lorsqu’il analyse le détail des péripéties de cette valse-hésitation telles que les rapporte Carl Glasenapp50, Theodor W. Adorno, dans son Essai sur Wagner51, résume en ces termes cet épisode, qui relèvait, selon lui, du côté « démoniaque » de Wagner : « Une envie sadique d’humilier [Levi], une humeur conciliante et sentimentale, et surtout la volonté de s’attacher affectivement le maltraité, se réunissent dans la casuistique du comportement de Wagner. » De son côté, Levi maintint toujours ses relations amicales avec Wagner et porta même son cercueil lors de ses funérailles. Un autre de ces amis fut Joseph Rubinstein.
Notons enfin que l’antijudaïsme de Wagner n’est presque jamais évoqué, dans ses abondants écrits, par son plus fervent admirateur, le viennois Arnold Schoenberg (1874-1951), fils de commerçants juifs convertis, qui allait réembrasser la foi judaïque dans les années 1930.

Cependant, après la mort de Wagner à Venise en 1883, Bayreuth allait devenir le lieu de rassemblement d’un groupe antisémite, soutenu par Cosima et formé d’admirateurs zélés du compositeur, notamment du théoricien racialiste Houston Stewart Chamberlain52. À la mort de Cosima et de Siegfried en 1930, la responsabilité du festival échoit à la veuve de ce dernier, Winifred, amie personnelle d’Adolf Hitler. Hitler est lui-même un zélateur de Wagner, donnant une lecture national-socialiste à un antisémitisme retiré de son contexte, et aux thèmes germaniques qui jalonnent l’œuvre, censée inscrire le maître de Bayreuth dans l’idéologie nazie. Les nazis font un usage courant de sa musique et la jouent lors de leurs grands rassemblements. Il n’est pas le seul compositeur qu’ils voudront « enrôler » : Bruckner, et même Beethoven seront aussi récupérés par le régime7.
Eu égard à cette polémique historique, les œuvres de Wagner continuent à ne pas être représentées, en public, en Israël (largement influencée, à l’origine, par des Juifs d’Europe centrale imprégnés de civilisation germanique), ainsi il n’est pas inscrit dans le répertoire de l’Orchestre philharmonique d’Israël ; cependant, la musique de Wagner est couramment diffusée par des stations de radio et des chaînes de télévision israéliennes, tout comme partout dans le monde. En revanche, jusqu’à présent, toutes les tentatives de représentation publique directe (notamment par le pianiste et chef d’orchestre Daniel Barenboim, qui a dirigé le prélude de Tristan et Isolde à Tel Aviv en 2001), ont déclenché les plus vives protestations, certains auditeurs ayant même quitté la salle. Ce n’est que depuis le début du XXIe siècle que de nombreux Israéliens soutiennent qu’il est possible d’apprécier le génie musical de Wagner, sans que cela implique l’acceptation de ses idées politiques ou sociales. En 2010, un avocat israélien mélomane, Jonathan Livny, fonde une « Société wagnérienne israélienne » afin de mettre fin au boycott de l’œuvre du compositeur dans son pays.

happywheels

15 Commentaires

  1. AmiedeSion dit :

    Personnellement, à part quelques morceaux d’anthologie (comme la chevauchée des Walkyries), je trouve la musique de Wagner plutôt barbante. Mais je ne comprends pas l’ostracisme particulier dont il est l’objet en Israël ! Il ne fut hélas pas le seul artiste à émettre des préjugés antisémites, surtout à son époque. Il est mort avant même la naissance d’Hitler et ce n’est pas sa musique qu’on faisait jouer à l’orchestre du camp d’Auschwitz pour accompagner la marche des malheureux déportés vers les chambres à gaz, mais des airs de Johann Strauss…

  2. « Sans profondeur » ? La musique juive a la faculté de panser les plaies, et même de penser tout court.

    Celle-ci pour toi, vrcngtrx

    https://youtu.be/_CRWyLXaj3U

    • vrcngtrx dit :

      Merci Bertrand, mesures à 7 temps ça décoiffe !!!
      (superbe aussi le graphique de couverture)

      • vrcngtrx dit :

        bon sang c’est des bêtes (jargon zikos) ! par moments son jeu me rappelle le regretté Michael Brecker …
        https://www.youtube.com/watch?v=thDGDR7el34&feature=youtu.be
        (fin hs)

        • coucou ! merci, dès jeudi soir je jette une oreille bli nédèr

          j’avais pas fait gaffe pour les mesures à 7 temps… étant d’un univers binaire à dessein

          toujours dans l’oeuvre de Daniel Zamir : un immense moment de non-inertie

          https://www.youtube.com/watch?v=Nk3_uN2dkGE

          « Except from music that was composed by tzaddikim, all music by itsef is chol.. but if you have holy intentions while performing it, it becomes holy. » Daniel Zamir
          * chol transcrit en français ‘hol (profane, tu savais j’imagine)

          Dommage j’arrive pas à retrouver l’interview en plein air où il disait à peu près que son grand suspense avant une soirée, c’est de se demander s’il parviendra à emmener les gens là où il veut les emmener (endroit dont on se fait vite une idée devant ses performances). Vraiment un type cool.

          Interview sur l’indentité juive :

          https://www.youtube.com/watch?v=cVUsLv9gUYo

          grand moment studio live

          https://youtu.be/8gjjtPHFe_c

          quand j’ai pas l’inspirette, hop Daniel Zamir et tout de suite ça va mieux

          j’ai découvert par Akadem qui faisaient reportage sur la librairie du temple, scotchant étant donné le fond sonore de la ritournelle que je t’ai postée au départ

        • Tu as aussi les Tehilim, forcément David était musicien, ça décoiffe

          (lectures Marocain et Yerushalmi à chaque fois, tu navigues de psaume en psaume – le téléchargement ajoutera un commentaire final de chez Torah Box)
          http://www.torah-box.com/torah-pdf/ketouvim/psaumes/

          (là une chaîne-dédicace qui en présente presque une trentaine, avantage : transcription – issus de la série Torah Box)
          https://www.youtube.com/user/psaumeTV/videos

          Et là le joyaux des joyaux à mon sens : cantor David Der’y, hâte de rallumer le player
          http://www.hevratpinto.org/Tehilim/tehilim_audio.zip

          Dans le zip tu en trouveras en doublon, il y en a un ou deux qui sautent.

          En compil Tehilim tu peux essayer 16, 32, 41, 42, 59, 77, 90, 105, 137 et 150, c’est pas mal.

          C’est lui qu’on retrouve aux commandes du Shir HaShirim dans cette interprétation épique
          https://www.youtube.com/watch?v=h4ckb_FSgLA

          Sauf erreur c’est lui qui offre ce Shem’a Israel abrégé
          https://youtu.be/sfF6-TkAnBM

          Enfin un moment de grâce avec Yehudah Baroukh, j’arrive pas à le joindre : l’artiste discret. Au programme : une chanson inspirée du Baal Shem Tov z »l (la 1ère), plus tard le Tehilim 121 « Shir Lamaalot » à ne pas confondre avec la suite de Tehilim traditionnellement appelée « Shir Hamaalot » (il y a un riche narratif sur le « L »), et aussi une réadaptation poignante de Ani Lé Dodi. Mix parfait entre respect de la tradition et visée futuriste bé sim’ha… Emotion intense au rendez-vous.

          https://www.youtube.com/watch?v=3Kqcgzjf2sE&list=PLCaRjxThpCc8KD7bHbak5FjW7H9aM_G5O

          Bonne écoute !

          • vrcngtrx dit :

            Merci Bertrand, en retard sur mon timing mais j’ouvre vos liens (e LIVE c’était fait / sinon quelle solennité ‘shema israel’)

            ps. par contre Selon Daniel Zamir
            « the most important thing is to accept every human being and every creature »
            je dirai jusqu’à un certain point (vous m’aurez compris) …

  3. aval31 dit :

    Wagner était antisémite à l’ancienne du genre qui aurait peut-être caché des juifs des nazis.

    En tout cas je suis surtout fier de faire partie du peuple de Gustav Malher !

  4. Marcoroz dit :

    Très bon article, mais qui en est l’auteur ?

  5. Kratwerk les petits robots, s’opposant aux lysergiques Tangerine Dream : « Nous voulons que le monde entier sache que nous sommes originaires d’Allemagne, parce que la mentalité allemande — qui est plus évoluée — fera toujours partie de notre comportement. Nous créons à partir de la langue allemande, notre langue maternelle, qui est très mécanique ».

    On avait remarqué, merci.

    Une sous-musique triste à crever, attirant la curiosité pour détourner l’attention. Tentative de nous faire épargner agag. « C’est pas nous c’est les mathématiques ».

    Et ce Mike : un allemand grisonnant alcoolique, officiellement ennemi d’hilter, toujours accompagné de son berger noir angora tout de douceur animale.
    Je ne le connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Je papotais avec un portugais – c’est fou le nombre de choses qui peuvent arriver en un instant quand on parle de trucs futiles.

    Voici donc ce Mike, en moins de sept secondes, la première conversation que j’ai avec lui, c’est d’entendre son conseil : « tu sais il faut beaucoup se méfier des juifs ». Qui êtes-vous ? Inutile de le préciser j’ai parfaitement identifié l’andouille.

    Un jour je l’ai piqué : « Alors Mike, ATTENTION LES JUIFS! » / « Ah non pas ça! » – mouvement de recul, gestes d’auto-défense des bras, grimace intense – beaucoup plus que quand on lui parle de « l’autre con » comme il dit.

    Ce serait sympa qu’on propose à cet ami de toujours quelques Bieren, lui au milieu ne pouvant s’échapper – pour lui annoncer « Alors ça fait quoi d’être entouré de juifs ? Mais non tu ne vas pas nous quitter comme ça : allez encore une petite Bier ! Bois, bois ! On a toute la zoirée, profite du moment. Si tu te zends mal on ira faire un petit tour entre amis… Il y a un chemin de campagne très jarmant pas loin d’ici. Ca fait du bien de se dégourdir les jambes de temps en temps. Bois encore une petite pinte. »
    Alcool et frayeur intense toute une soirée pourraient l’envoyer rapidement à Ste Âne qui sait. Quand on est pire que son gentil toutou, on peut avoir des réactions publiques spectaculaires justifiant internement.
    Surtout que le bougre a déménagé pile en face, un étage au-dessus. il me guette depuis son nid d’aigle. Cette présence me pèse.
    Oui je suis curieux de savoir comment il réagirait à cette expérience édifiante.

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