
Le dîner du CRIF, ce quelque chose de périmé, ce dîner des Ambiguïtés
Par Sarah Cattan
Ce soir, les lustres brilleront sur les nappes amidonnées du dîner du CRIF au Carrousel du Louvre. On y servira du faux-semblant en entrée, de la compromission en plat principal, et en dessert Soufflé de « plus jamais ça », garni d’amnésie sélective. Le tout arrosé de champagne républicain — millésime hypocrite.
Le tout-Paris politico-médiatique y défilera, repu de sa propre vertu, trop content de cocher la case « soutien à la communauté juive » une fois l’an. Mais de quoi parle-t-on, au fond ? D’un bal de courtisans qui se congratulent tout en se gardant bien d’aborder ce qui fâche : l’antisémitisme réel, quotidien, meurtrier, islamisé.
Ce soir, on croisera une partie de la Gauche, celle qui ne voit dans Israël qu’un « État génocidaire », qui compatit aux « martyrs de Gaza » mais oublie les otages du 7 octobre. Elle viendra dîner en noir militant, l’air grave mais la coupe pleine. Elle s’indignera entre deux bouchées, puis signera demain une tribune pour la libération de la Palestine — toute la Palestine, évidemment, jusqu’à la mer.
À côté d’elle, le Centre, la mèche bien peignée et l’âme en suspens, ne sait pas très bien si Israël est un État en légitime défense ou un criminel de guerre. Mais il est certain d’une chose : ce n’est pas à lui d’en juger. Ce n’est pas un dîner pour trancher. Juste pour tremper. Dans la nuance tiède. Et condamner fermement les frappes israéliennes contre l’Iran. Très fermement. Mais poliment.
Et puis, le RN n’est pas invité. C’est embêtant. Ils auraient peut-être dit des choses claires, comme « les Juifs ont le droit de vivre en paix ici » ou « Israël a peut-être ses raisons de se défendre ». Mais que voulez-vous… l’Histoire, les fantômes, les convenances. Le CRIF préfère les gens infréquentables mais présents aux fréquentables trop clairs.
On dira quelques mots sur la montée de l’antisémitisme. Des mots, pas trop longs. On évitera de préciser d’où il vient. On parlera d’ »importation du conflit », comme on parle d’un virus venu de l’étranger. On ne dira pas que l’importateur est né ici, qu’il parle français, qu’il vote parfois, qu’il a déjà croisé nos enfants dans les écoles.
Et surtout, surtout : on remerciera le CRIF. De faire encore semblant. De tendre l’oreille quand on la gratte dans le bon sens. De ne pas poser trop de questions. D’offrir une scène à ceux qui tournent le dos dès qu’il faut regarder l’ennemi en face.
Bref, ce soir, la République se tiendra droite dans ses talons, un verre à la main, et dira d’une voix vibrante :
« Juifs de France, nous sommes avec vous ! »
Ce dîner n’est pas un soutien : c’est un décor. Un théâtre bourgeois où l’on rejoue chaque année le même acte. Et où, dans les coulisses, on laisse monter l’antisémitisme réel — celui des cités, des mosquées radicalisées, des cours de récréation et des halls d’immeuble.
Qu’importe : ce soir, la République se regardera dans le miroir du CRIF et se trouvera belle. Même si derrière le miroir, c’est l’incendie.
Sarah Cattan
Source
Tribune Juive
A tout hasard, avez vous des infos sur cette merde ? Merci
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Merci Ben Nous travaillons dessus
En sortant du dîner allant rejoindre leur limousine certains penseront : » Ah ces Juifs il faut se les farcir chaque annee ».