Le portail «Arbeit macht frei» volé au camp de Dachau retrouvé en Norvège

By  |  4 Comments

VIDÉO – La police, qui a fait cette annonce vendredi, avait offert 10.000 euros de récompense pour retrouver le portail d’une centaine de kilos, volé le 2 novembre 2014.
«Arbeit macht frei» («Le travail rend libre»): l’inscription tristement célèbre figurait sur le portail d’entrée du camp nazi de Dachau, en Allemagne, qui avait été dérobé le 2 novembre 2014 malgré ses deux mètres de haut et sa centaine de kilos. Cette porte vient «très probablement» d’être retrouvée en Norvège, a annoncé ce vendredi la police bavaroise.
«Alertée par un renseignement anonyme, la police de Bergen a trouvé et saisi une porte en fer forgé avec cette inscription connue», a indiqué la police allemande, qui avait offert 10.000 euros de récompense pour retrouver le portail. Ce dernier avait probablement été dérobé entre deux rondes, alors que le site n’était pas sous vidéosurveillance mais gardé 24h/24 par des agents de sécurité.
Le vol avait à l’époque traumatisé l’Allemagne. «C’est une nouvelle forme de profanation», avait déclaré la directrice du Mémorial Gabriele Hammermann. Karl Freller, le président de la Fondation des lieux de mémoire bavarois, avait dénoncé «un acte ignoble», la chancelière Angela Merkel un vol «abominable».

Ce vol n’était pas une première
Nostalgique du nazisme? Collectionneur malsain? Aucune information sur les éventuels suspects n’a été communiquée jusqu’à présent. «Les circonstances de la découverte sont en train d’être établies par la police des deux pays», a indiqué la police bavaroise.
Choquant, ce vol n’était toutefois pas une première. Le portail du camp d’Auschwitz, portant la même inscription, avait lui aussi été dérobé en décembre 2009 en Pologne. Il avait été retrouvé trois jours plus tard, coupé en trois morceaux. Trois voleurs avaient été condamnés l’année suivante à des peines allant jusqu’à deux ans et demi de prison par un tribunal de Cracovie. Il s’agissait de repris de justice ayant agi pour le compte d’Anders Högström, ex-leader néonazi suédois condamné à 2 ans et 8 mois de prison dans cette affaire.
Le camp de Dachau, près de Munich, avait été le premier ouvert par les nazis, le 22 mars 1933, moins de deux ans après l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir, pour y enfermer les prisonniers politiques. Plus de 206.000 personnes venues de plus de 30 pays y ont été détenues, dont l’ancien premier ministre français, Léon Blum, qui était juif. Plus de 41.000 d’entre elles y furent tuées, ou moururent d’épuisement, de faim ou de maladie avant que le camp ne soit libéré par les Américains, le 29 avril 1945.

Source :
http://premium.lefigaro.fr/international/2016/12/02/01003-20161202ARTFIG00217-le-portail-arbeit-macht-frei-vole-au-camp-de-dachau-retrouve-en-norvege.php

Arbeit macht frei est une expression allemande signifiant « le travail rend libre ».
L’expression vient du titre d’un roman du philologue allemand Lorenz Diefenbach (en), Arbeit macht frei : Erzählung von Lorenz Diefenbach (1873), dans lequel les joueurs et les fraudeurs trouvent le chemin de la vertu par le travail. L’expression a également été utilisé en français (« Le travail rend libre ! ») par Auguste Forel, un scientifique suisse spécialisé dans l’étude des fourmis, neuroanatomiste et psychiatre, dans son ouvrage Fourmis de la Suisse (1920)


En 1922, la Deutsche Schulverein (de) de Vienne, une organisation nationaliste ethnique de « protection » des Allemands dans l’Autriche-Hongrie, imprime des timbres d’adhésion avec la phrase « Arbeit macht frei ». La citation est adoptée en 1928 par le gouvernement de Weimar comme un slogan vantant les effets de leur politique souhaitée de grande échelle de travaux publics programmés pour mettre fin au chômage. L’expression « Arbeit macht frei » se retrouve dans les cercles de la droite nationaliste allemande, ce qui explique son adoption ultérieure par le NSDAP lors de son accession au pouvoir en 1933.
On la trouve également au Goulag : ainsi, dans les années 1920, on peut voir à l’entrée de l’un des camps des îles Solovki une inscription proclamant « Par le travail, la liberté

Ce slogan fut repris par les nazis dans les années 1930.


C’est le général SS Theodor Eicke qui ordonna l’apposition de la phrase à l’entrée des camps de concentration et des camps d’extermination, notamment Auschwitz, Dachau, Gross-Rosen, Sachsenhausen, et à la prison de la Gestapo de Theresienstadt en République tchèque. Avant cela, cette phrase avait été utilisée par la société allemande IG Farben au-dessus du fronton de ses usines.
Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2009, entre 3 h 30 et 5 h (heure locale), l’enseigne du camp d’Auschwitz portant la célèbre inscription a été dérobée. Peu après la découverte de la disparition de l’enseigne, une réplique (celle utilisée généralement lors des périodes d’entretien de l’originale) est venue la remplacer.
Israël et la Pologne ainsi que plusieurs associations juives, ont fermement condamné cet acte.
En compagnie du directeur du musée national Auschwitz-Birkenau, Piotr Cywinski, le ministre polonais de la Culture et du Patrimoine national, Bogdan Zdrojewski, a annoncé une récompense de 100 000 złoty venant s’ajouter aux 10 000 zl offerts par la société de gardiennage du musée et aux 5 000 zl promis par la police d’Oświecim. En tout, 115 000 złoty seront offerts à quiconque fournira des renseignements permettant de retrouver les coupables8.
L’enseigne est retrouvée dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 décembre 2009, près du domicile d’un des voleurs. Celle-ci a été découpée en 3 morceaux. En tout, cinq personnes ont été interpellées. La police a annoncé qu’il ne s’agit pas de néo-nazis, mais de repris de justice ayant agi sur commande, pour le compte de Anders Högström,


un Suédois qui a créé dans les années 1990 le Front national socialiste, un parti néo-nazi. Högstrom a été condamné en décembre 2010 à deux ans et huit mois de prison pour incitation au vol

happywheels

4 Commentaires

  1. capucine dit :

    Heureusement que la porte en métal n’a pas été vendu à la casse car les voleurs auraient pu en tirer un peu d’argent. ..

  2. Gilles-Michel De Hann dit :

    Pour mémoire, le château d’eau de Prenzlauer Berg fut l’un des premiers sites nazis pour la torture et le meurtre des opposants politiques au régime, à la suite de la prise du pouvoir en 1933 : les Juifs furent parmi ceux qui ont été tués ici.

    Ce château d’eau de 30 mètres de haut trône au cœur du quartier de Prenzlauer Berg, dont il est le symbole officieux.

    C’est sur l’un des points culminants du quartier, sur cette colline appelée Windmühlenberg / butte aux moulins, que les moulins à vent produisaient la farine pour la ville de Berlin. Ce bâtiment en brique rouge fut construit en 1855-1856 par un entrepreneur anglais et sa tour massive élevée en 1874-1875 par Wilhelm Vollhering ; il fut le réservoir du premier système d’eau courante du pays. Plus tard, le château fut transformé en habitations.

    De février à juin 1933, le rez-de-chaussée servit de wildes Konzentrationslager, une prison de fortune où les soldats de la SA (Sturmabteilung / Section d’assaut) incarcérèrent et torturèrent les opposants communistes, ce afin d’imposer le parti national-socialiste dans ce quartier « rouge ».

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.