Législatives : Alexandre Gabriac, Marie d’Herbais… voici les premiers candidats de Civitas

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Le micro-parti catholique intégriste Civitas présente pour la première fois vingt-quatre candidats aux législatives. Au programme : lutte contre l’avortement, la laïcité et la « France maçonnique »…
Vous souvenez-vous de Civitas ? Ce groupuscule catholique très tradi, biberonné à la messe en latin, s’était fait connaître au moment de la mobilisation contre le mariage pour tous. Ses slogans homophobes comme « Aujourd’hui le mariage homo. Demain la polygamie » ou « Les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés » avaient outré.
Le mouvement intégriste, devenu parti politique en 2016, s’apprête à entamer sa première campagne pour les législatives et se cherche encore des candidats. Ou plus précisément des candidat-e-s puisque Civitas ne compte apparemment pas dans ses rangs une foultitude de femmes qui songent à l’Assemblée. Au téléphone, le président du parti, Alain Escada s’agace et donne le ton : « La parité est un raisonnement absurde. Je pense que la femme n’est tout naturellement pas aussi décidée à aller en politique. Mieux vaut engager des gens compétents plutôt que d’user de ces quotas ». Fichue parité. Un appel à candidater a même été publié sur le site du parti. Pour postuler, il faut être prêt à défendre « bec et ongles la France chrétienne ». Mais Alain Escada avoue ne pas être un recruteur trop tatillon : « Je n’ai pas les mêmes critères que d’autres. Je vérifie leurs antécédents mais je ne suis pas non plus obsédé par le tabou du politiquement correct ».

C’est le moins que l’on puisse dire, puisqu’un certain Alexandre Gabriac a été investi dans l’Isère. Le CV de ce jeune homme est bien fourni : il a été exclu du Front national en 2011 pour avoir fait un salut nazi. Il a ensuite poursuivi sa carrière d’agitateur nationaliste au mouvement d’Yvan Benedetti, l’Œuvre française, (dissoute en 2013 par le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls) puis s’est fait condamner à deux mois de prison ferme pour avoir « appelé à une manifestation interdite une manifestation interdite ». Ce rassemblement sauvage sur le parvis de Notre-Dame avait été baptisé « révolte des souchiens » et entendait protester contre « le racisme anti-blanc ». Puis Alexandre Gabriac a échoué chez Civitas où son CV n’a pas posé de problème puisqu’ici, « la bien pensance » n’a pas droit de cité. Contacté par Marianne, le jeune homme assume avec flegme son passé hors-la-loi et se réjouit d’aller tracter dans la rue où « les personnes se laissent beaucoup plus facilement convaincre. »
Une autre candidate investie – inconnue des services de police mais pas des militants de la droite dure – est la présentatrice des carnets de bord de Jean-Marie Le Pen : Marie d’Herbais de Thun. Ex-FN, elle s’est auto-exclue du parti en 2015 pour protester contre la marginalisation du patriarche Le Pen et portera les couleurs de Civitas dans la Sarthe.
Des propositions qui fleurent bon la France de Vichy
Tous les candidats retenus devront défendre une liste de points qui, mis bout à bout, forment un programme gratiné : abrogation de la loi Taubira avec annulation des mariages déjà contractés, retrait de la loi Gayssot (visant à réprimer tout acte antisémite, raciste ou homophobe), interdiction de l’avortement, arrêt immédiat de l’immigration et « réémigration » des immigrés, fin de la laïcité, principe décidément pas très catholique… Des propositions qui fleurent bon la France de Vichy, qui suscite d’ailleurs l’admiration des tradis de Civitas, nostalgiques du maréchal Pétain.
Le but avoué du parti est de restaurer « la France catholique ». Mais son président a vraiment l’air de penser que le programme séduira « les musulmans, qui savent qu’ils seront mieux dans notre France chrétienne plutôt que dans un pays maçonnique ». Au passage, pour toucher les fidèles de l’islam, Alain Escada prône « la fin de la prolifération des mosquées. » Si vous cherchiez un programme économique, il n’y en a tout simplement pas. Civitas se présente pourtant comme « une troisième voie entre le capitalisme sauvage et le socialo-communisme » mais Alain Escada admet, par exemple, ne pas avoir de »recette miraculeuse contre le chômage ». De toute façon, le but n’est pas de remporter la moindre circonscription, puisque le parti récuse la démocratie – « le mal » et « la mort » selon les mots de leur figure tutélaire, le royaliste et antisémite notoire, Charles Maurras. Se présenter à des élections leur permet seulement de « déclamer des principes » qui, Alain Escada en est sûr, finiront bien par faire mouche dans le cœur des Français.
Association avec les Comités Jeanne de Jean-Marie Le Pen
Civitas ne présente pas de candidats sur l’ensemble du territoire et s’est donc associé, pour l’occasion, aux Comités Jeanne de Jean-Marie Le Pen et au Parti de la France de Carl Lang. Le programme diffère quelque peu d’un micro-parti à l’autre mais leur accord fait qu’ils ne présentent pas de candidat les uns contre les autres. Ceux des Comités Jeanne et du Parti de la France sont exempts de religieux, plus proches d’une version hardcore de celui du FN. À eux trois, ces partis d’extrême droite totalisent cent candidats. Civitas en a vingt-quatre à lui seul : la moitié est composée de parias du FN et l’autre moitié de néophytes complets qui, d’après Alain Escada, « ont beaucoup de mal à comprendre le déchaînement des sites d’extrême gauche à leur égard ».
Pour financer la campagne de ses candidats,Civitas a procédé à une levée de fonds qui lui a permis de recueillir la rondelette
somme de 100.000 euros. Puisqu’il a conscience que Civitas ne raflera aucune circonscription, Alain Escada réfléchit déjà au second tour : « On peut constituer une réserve de voix pour un candidat FN. Nous verrons au cas par cas en fonction de la personne. Évidemment, si c’est un inverti franc-maçon, nous n’appellerons pas à voter pour lui ». Évidemment.

Source :
https://www.marianne.net/politique/legislatives-alexandre-gabriac-marie-d-herbais-voici-les-premiers-candidats-de-civitas

happywheels

3 Commentaires

  1. Droitard revival dit :

    Bonne nouvelle !
    Que les antisémites se rangent sous une bannière bien distincte, cela permettra du même coup au camp des vrais patriotes de respirer sans cette chienlit. « Séparer le bon grain de l’ivraie » et le meilleur moyen de faire une meilleure moisson !

  2. Franccomtois dit :

    J´avais posté un commantaire qui n´est pas mis.J´espere que rien dans se que j´ai eu écris n´était problématique.

  3. Louis Witz dit :

    on devrait fesser la grosse blonde et condamner le nazillon à des T.I.G en tant que dame pipi (avec la blouse).

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