« Nazi sans prépuce »: Guillaume Meurice face à Radio France pour contester son licenciement

By  |  1 Comment

Guillaume Meurice et Radio France, les retrouvailles. Ce mercredi à partir de 13 heures, l’humoriste et son ex-employeur se feront face devant le conseil de prud’hommes de Paris. L’occasion de solder devant la justice un contentieux vieux de près d’un an et demi : le licenciement pour faute grave de l’humoriste ayant officié sur France Inter pendant 12 ans.
L’éviction de Guillaume Meurice de la station publique en juin 2024 est intervenue après des mois de vives tensions avec la direction de Radio France. Tout démarre le 29 octobre 2023 par une chronique dans l’émission « Le Grand Dimanche soir », animée en direct et en public par Charline Vanhoenacker. Trois semaines après l’attaque terroriste du 7 octobre et le début de la guerre à Gaza, Guillaume Meurice suggère à l’antenne de porter pour Halloween un « déguisement » de Benyamin Netanyahou (le Premier ministre d’Israël), comparé à une « sorte de nazi mais sans prépuce ».
Une immense polémique s’en suit, entre réactions politiques indignées, saisine de l’Arcom — le gendarme de l’audiovisuel — et du comité d’éthique de Radio France, mails de protestation envoyés « par centaines », plainte contre l’humoriste qui reçoit par ailleurs de nombreuses menaces de mort. Le 31 octobre, la patronne de France Inter, Adèle Van Reeth, se désolidarise évoquant un choix de mots « particulièrement malvenu ». Le lendemain, dans un long texte publié sur Facebook, Charline Vanhoenacker soutient son camarade mais juge cependant que la tension a été « mal jaugée ».
Après avoir, en vain, tenté de lui faire dire publiquement « un mot d’apaisement », la présidente de Radio France, Sibyle Veil, décide d’infliger à Guillaume Meurice un avertissement de travail à l’issue d’un entretien disciplinaire organisé le 6 novembre. Ce que l’intéressé annonce immédiatement vouloir contester devant les prud’hommes, estimant n’avoir commis aucune faute.

Le 23 novembre 2023, l’Arcom adresse pour sa part une mise en garde à France Inter, considérant que « la chronique en cause (…) a porté atteinte au bon exercice par Radio France de ses missions et à la relation de confiance qu’elle se doit d’entretenir avec l’ensemble de ses auditeurs ». Guillaume Meurice, lui, est maintenu à l’antenne. Et publie, en mars de l’année suivante, « Dans l’oreille du cyclone », un livre revenant sur ce qu’il appelle désormais le « prépucegate ».
Pourquoi Guillaume Meurice a-t-il été finalement licencié ?
En avril 2024, les plaintes accusant le comique d’antisémitisme sont classées sans suite par le parquet de Nanterre pour infraction « insuffisamment caractérisée ». Invoquant quelques jours plus tard cette décision de justice dans une de ses chroniques du « Grand Dimanche soir », Guillaume Meurice répète sur France Inter les propos controversés tenus en novembre, arguant de son droit de les prononcer selon la justice. La direction de Radio France voit rouge. Début mai, elle le suspend de l’antenne, avant de lui notifier le mois suivant la « rupture anticipée de (son) contrat pour faute grave ».
Comment Radio France a justifié sa décision ?
Pour l’entreprise publique, Guillaume Meurice s’est rendu coupable de « déloyauté répétée à l’égard de l’entreprise » et a cherché à instrumentaliser l’antenne à des fins personnelles. La direction de Radio France pointe notamment du doigt l’attitude de l’artiste dans les mois qui ont suivi la polémique de novembre. Dans son viseur, la promotion dans les médias de son livre sur l’affaire lors de laquelle il aurait dénigré la Maison ronde à plusieurs reprises.
De son côté, Guillaume Meurice fait depuis le début de cette affaire valoir qu’il n’a fait que son métier d’humoriste. Estimant subir une injustice, l’ex-star de « Par Jupiter ! » n’a, selon lui, pas franchi les seules limites à la liberté d’expression qu’il reconnaisse, à savoir celles fixées par la loi.
Que demande-t-il à son ancien employeur ?
Ce mercredi, Hugues Dauchez, l’avocat de l’ancienne voix de France Inter qui officie désormais sur Nova, devrait pointer le recours abusif aux CDD d’usage — 249 en 12 ans, selon ses calculs — alors que ce type de contrat doit revêtir un caractère temporaire. Sur ce point, son ex-employeur rétorquera sans doute que cela permettait à l’artiste de multiplier librement les activités à l’extérieur de Radio France. Se plaçant sur le terrain de l’atteinte à la liberté d’expression, l’avocat contestera également l’avertissement puis la rupture du contrat de travail, plaidant la nullité de son licenciement. Il demandera sans doute la requalification en CDI de ses contrats successifs, avec les rappels de salaire afférents. En jeu, une somme de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Source Le Parisien

happywheels

1 Comment

  1. David92 dit :

    Quel humour …..
    Comme celui d’Adolphe on en mourait.

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *