Orléans : plus de 200 objets nazis bientôt présentés lors de deux ventes aux enchères

La mise aux enchères d’objets du IIIe Reich soulève régulièrement la question de la moralité de l’acquisition par des particuliers d’objets liés au génocide de 6 millions de Juifs européens
Deux nouvelles ventes aux enchères, incluant des objets issus de l’Allemagne nazie et organisées à Orléans les 15-16 mai et les 26-27 juin prochains, soulèvent à nouveau une question qui se pose régulièrement dans le milieu des enchères, celle de la moralité de la vente d’objet et de symboles associés au nazisme.

Cette fois, c’est la commissaire-priseuse Me Cécile Solibieda qui a fait le choix d’anticiper les critiques potentielles en affirmant d’emblée que « le sujet est très sensible », dans des propos rapportés par le journal local La République du Centre.
Les objets qui seront proposés lors de ces deux ventes « militaria », divisés en plus de 2 800 lots, sont tous issus de l’inventaire fait par Me Solibieda au domicile d’un ancien professeur d’histoire de 85 ans, mort sans laisser d’héritiers, qui collectionnait des objets militaires « de l’Allemagne du IIIe Reich, pas que nazis ou SS ».
« C’était un vrai musée privé : il y en avait dans des vitrines, cachés par des rideaux, dans des armoires à l’étage », a précisé la commissaire-priseuse.
Entre 10 000 et 12 000 objets ont été dénombrés par Me Solibieda et Gaëtan Brunel, expert pour les salles de ventes à la Compagnie des experts agréés (CEA). Ce dernier décrit l’homme de « collectionneur de haut niveau. Le gars savait ce qu’il achetait, il avait une vraie connaissance des objets. Il allait les chercher jusqu’en Belgique, en Allemagne ou en Hollande ».

Au total, près de 200 objets seraient explicitement nazis, d’après le journal. Parmi eux, on retrouve des insignes portant des croix gammées, un drapeau du Reich, un pamphlet antisémite et de l’équipement militaire. Des objets pour certains rares, comme une dague allemande datant de 1936 et évaluée à 1 200 euros.
Ce type de ventes aux enchères créé régulièrement la polémique. En novembre 2024, une vente organisée à Caen avait suscité l’émoi après que des photos de soldats SS, une ordonnance officielle concernant le port de l’étoile jaune et des cartes d’identité française tamponnée du mot « juif » avaient été achetés à cette occasion.