Raciste déclaré, le président de Radio Courtoisie, Henry de Lesquen, est prié de démissionner

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Le ton monte à Radio Courtoisie. La « radio libre du pays réel », carrefour de toutes les droites, en particulier les plus radicales, est traversée par une fronde contre son président, Henry de Lesquen, qu’une partie de ses troupes appelle à la démission. Une lettre lui a été adressée en ce sens, le 22 juin. Un premier appel à la démission avait été lancé, le 11 juin, par une dizaine de responsables d’émissions, sur le blog catholique traditionaliste Le Salon beige.
Candidat déclaré – et fantaisiste – à l’élection présidentielle de 2017, M. de Lesquen, ancien conseiller municipal à Versailles (Yvelines), porte un programme ouvertement raciste et révisionniste : défense d’un« racisme républicain », lutte contre la « musique nègre » ou contre la « religion de la Choah » [sic], etc. L’homme s’est aussi affiché au banquet du journal antisémite Rivarol, le 9 mai, durant lequel il a chaudement applaudi le négationniste Robert Faurisson.
De quoi inquiéter certains acteurs de Radio Courtoisie, qui craignent que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ne décide de retirer sa fréquence à la radio ou que des invités ne se détournent de son studio. Hors de question d’entamer la respectabilité de cette radio associative, lancée en 1987, qui a connu un regain de popularité à l’occasion de la mobilisation contre le mariage pour tous.
« Comment un invité peut-il assumer de parler dans une radio dont le président justifie le rétablissement de l’esclavage ? On ne peut pas inviter les gens, on les grille, s’alarme Paul-Marie Coûteaux, ancien compagnon de route du Front national, qui animait il y a encore un mois une émission sur l’antenne de Radio Courtoisie. C’était la radio des droites, là, ça devient plus extrême que le FN ! » Le conseiller régional FN de PACA Thibaut de la Tocnaye, à la tête d’une émission depuis huit ans, a lui aussi désavoué Henry de Lesquen dans un communiqué.
Mise en demeure du CSA
De son côté, le CSA dit surveiller Radio Courtoisie « avec une vigilance toute particulière ». Interpellée par des citoyens sur le contenu du compte Twitter d’Henry de Lesquen, l’autorité a répondu qu’elle n’était compétente que sur les propos tenus à l’antenne. Mais certaines phrases prononcées récemment sur la radio sont en cours d’examen.
Radio Courtoisie est déjà sous le coup d’une mise en demeure, confirmée en novembre 2015 par le Conseil d’Etat, concernant des propos tenus, en mai 2013, dans le « libre journal » d’Henry de Lesquen à propos de l’islam et du mariage pour tous. Si la récidive est avérée, Radio Courtoisie risque une « sanction », allant d’une simple amende à une suspension, limitée, du programme ou à un retrait d’autorisation d’émettre, temporaire ou définitive.
Lundi 27 juin, Henry de Lesquen a connu un nouveau coup dur avec la défection de son ami de quarante ans, Jean-Yves Le Gallou, qui a assuré ne pas être certain de reprendre son émission à la rentrée. Les deux hommes se sont connus à l’ENA, au début des années 1970, et ont fondé ensemble le Club de l’Horloge, rendez-vous « national-libéral » d’une partie des élites de droite et d’extrême droite.

« Nazis néopaïens et anti-chrétiens »
« Depuis quatre ans, il s’est fourvoyé avec TV Libertés », peste M. de Lesquen, qui voit la main de cette webtélé d’extrême droite derrière la crise en cours à Radio Courtoisie. Ces derniers jours, le « paysage audiovisuel de la réinformation », comme l’appellent certains, s’est en effet agrandi avec le lancement de Radio Libertés, une radio en ligne qui appartient au même groupe que TV libertés. « Ce lancement concomitant est malheureux », note un responsable d’émission de Radio Courtoisie.
Henry de Lesquen crie au complot, puisque Guillaume de Thieulloy, patron du Salon beige, organe particulièrement actif dans cette crise, est administrateur de TV Libertés. « La cabale des dévots de Tartuffe Thieulloy est fomentée en sous-main par les nazis néopaïens et anti-chrétiens de TV Libertés », a écrit sur Twitter le président de Radio Courtoisie.
« Radio Libertés n’a pas vocation à remplacer Radio Courtoisie, assure de son côté Martial Bild, rédacteur en chef de TV Libertés. Il va de soi que les patrons d’émissions pourront s’exprimer sur Radio Libertés sans difficulté s’ils le souhaitent, dans le cadre de chroniques ou d’invitations ponctuelles. Mais ils ont vocation à poursuivre leur engagement au sein d’une Radio Courtoisie apaisée. »
Lire aussi : Le compte Twitter du président de Radio Courtoisie bloqué en France
Quoi qu’il en soit, Henry de Lesquen n’entend pas lâcher sa place, qu’il occupe depuis 2007. « Je serai candidat à ma réélection le 13 juillet 2017, et je suis convaincu que j’aurai la majorité », assure-t-il. Et de justifiersa radicalité en se référant aux fondateurs de Radio Courtoisie. « Jean Ferré était un ancien de l’OAS et Serge de Beketch [ancien journaliste à Minute] n’était pas spécialement un modéré. Je revendique pour moi-même la liberté de penser que je reconnais aux autres. » « Pas d’ennemis à droite », proclamait Radio Courtoisie à sa fondation. Juste les meilleurs adversaires.

Source :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/07/02/raciste-declare-le-president-de-radio-courtoisie-henry-de-lesquen-est-prie-de-demissionner_4962459_823448.html#xtor=AL-32280515

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6 Commentaires

  1. franccomtois dit :

    panier de crabes.France collaborationiste,trouillard(dirlo de rivarol)entre ces barjots et les islamo-gaucho-facho collabo comme en 40 c´est pas la joie.La France en ce moment comme beaucoup de pays européen est dans la merde,la secte á momo n´a plus qu´á poser les valises.Aprés le chant du coq,celui du muezzin?Toujours aucune idée pour qui voter pour nous sortir de ce bourbié.

  2. Benhamou dit :

    Juste rappeler que dans l’OAS tous n’étaient pas d’extrême droite. Ils y avaient des juifs qui ne faisaient que défendre la France ,cette France qui nous disaient nos ancêtres les gaulois a nous aux cheveux bouclés .

  3. Pierre un Gaulois dit :

    Boulevard Voltaire s’était fait l’écho de la crise à Radio Courtoisie, le départ de Jean Yves le Gallou en désaccord avec De Lesquen et la pétition pour virer De Lesquen.

  4. Franck DEBANNER dit :

    Certes… Il y a encore des antijuifs à l’extrême droite0 Mais nom d’une pipe ! D’abord, les antijuifs ne font plus la loi dans cette mouvance, la preuve c’est LESQUEN balancé par son propre clan, et d’autre part, les pire antijuifs actifs nuisent au gouvernement et au parlement…

  5. Nina dit :

    Euh…Paul-Marie Coûteaux n’est pas en reste question antisémitisme ! Il hait les juifs plus…posément ce naze.

    • liguedefensejuive dit :

      Rafle du Vel’ d’Hiv : la réaction de Paul-Marie Couteaux
      http://www.egaliteetreconciliation.fr/Rafle-du-Vel-d-Hiv-la-reaction-de-Paul-Marie-Couteaux-12976.html
      Le député européen Paul Marie Coûteaux suggère une livraison d’armes nucléaires aux pays arabes pour faire plier Israël
      Cet ancien collaborateur de Michel Jobert, de Jean-Pierre Chevènement, de Boutros-Ghali et de Philippe Seguin vient de justifier la livraison par la France de la centrale nucléaire d’Osirak par Jacques Chirac en 1976.

      Le 16 mai dernier, devant le Parlement Européen, le député européen a exprimé l’idée que l’Europe devait donner des moyens militaires supplémentaires aux pays arabes, et notamment le feu nucléaire pour rétablir l’équilibre des forces avec Israël. Il a ajouté que cette proposition est dans la ligne de la politique suivie par la France dans les années 70 avec la livraison à l’Irak d’un réacteur nucléaire.

      Voilà une justification ex-post particulièrement intéressante de la politique pro-arabe de la France au Moyen-Orient et donc une justification des raisons qui ont fondé Israël à détruire Osirak en 1981. A l’heure où l’Iran renforce une technologie nucléaire civile qui ne trompe personne, il serait bon de prendre au mot les propos de Paul-Marie Coûteaux. Il sait de quoi il parle, il a été deux ans Directeur pour l’Afrique du Quai d’Orsay.

      La proposition de Paul-Marie Coûteaux ajoutée aux déclarations du Ministre des Affaires Etrangères Irlandais Brian Cowan ont de quoi inquiéter. Ce dernier a récemment participé à la Conférence de l’Organisation Islamique (celle qui avait accueilli avec enthousiasme le Premier Ministre de Malaysie Mahathir Mohamad déclarant que les Juifs étaient la source de tous les problèmes du monde) pour dire que les « forces israéliennes n’avaient aucune espèce d’égard pour la vie humaine ».

      Comme le terrorisme ne peut jamais être mis en cause, puisqu’il serait le seul moyen de lutte des Palestiniens, le représentant de la Présidence Européenne exercée par l’Irlande, passe sous silence le massacre de Tali Hatuel et de ses quatre filles qui a précédé l’intervention de Rafah. Pire, Brian Cowan rappelle à Israël la Convention de Genève relative au respect des populations civiles en temps de guerre alors que Tsahal cible des terroristes.

      Une étude de l’Institut des politiques internationales contre le terrorisme montre que depuis la reprise de l’Intifada, les civils israéliens représentent 80 % des victimes, tandis que du côté palestinien, au moins 56% des victimes sont des combattants avérés sans compter ceux qui ne portent pas d’uniforme ou qui se dissimulent derrière des populations civiles, voire des enfants.

      Rien n’y fait. L’Europe qui s’exprime par la voix de Brian Cowan ou de Paul-Marie Coûteaux est en voie de légitimer une nouvelle solution définitive au problème de l’existence d’Israël qui pourrait être sa disparition. Un pas nouveau et dangereux vient d’être franchi en suggérant d’offrir aux pays arabes les moyens de « vitrifier » Israël. Comme l’a dit en substance Michel Jobert, alors Ministre des Affaires Etrangères, au sujet de l’agression arabe de Kippour 1973, « quel mal y-a-t-il à vouloir rentrer chez soi ? ». En fidèle disciple, Paul-Marie Coûteaux y ajoute les moyens expéditifs. Quel mal y-a-t-il à tout cela ?

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